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sources primitives les vérités de la religion. Le grand Colbert avoit conçu le dessein de rétablir en France les impressions des langues orientales. il s'adressa à l'abbé Renaudot comme à l'homme le plus capable de seconder ses vues; mais la mort de ce grand ministre priva la patrie de ce nouveau service qu'il vouloit lui rendre. Le cardinal de Noailles, un des protec

pour lui et pour sa famille. Ce médecin gazetier mourut à Paris le 25 octobre 1653. Il aimoit l'argent avec excès: et quoique ses malades et les lecteurs de ses gazettes lui en procurassent beaucoup, on prétend qu'il prêtoit sur gages. On a de lui, cutre ses Gazettes, 1. Une suite du Mercure français, depuis 1635 jusqu'en 1643. Jeau Richer, libraire de Paris, avoit donné le premier volume de ce journal, qui fut continué jusqu'auteurs de notre savant, le mena 20 par Etienne Richer. Renaudot le prit au 21. Comme il ne donna daus ce recueil que la relation des faits, sans y joindre les pieces justificatives, ainsi qu'avoit fait Richer, il fut obligé de le discontinuer. Il n'a publié que les cinq derniers volumes de cet ouvrage, qui est en vingt-cinq vol. in-8°. Les siens sont les moins estimés, et cependant les plus rares. II. Un Abrege de la vie et de la mort de Henri de Bourbon, prince de Condé, 1646, in-4°. III. La vie et la mort du maré-il passa un mois, le logea dans chal de Gassion, 1647, in-4°. IV. La vie de Michel Mazarin, cardinal, frère du premier ministre de ce nom, 1648, in-4°

+ II. RENAUDOT (Eusèbe), petit-fils du précédent, et plus célèbre que son grand-père, naquit à Paris en 1646. Il entra chez les pères de l'oratoire; mais il n'y demeura que peu de mois. Il continua cependant de porter l'habit ecclésiastique, afin d'être moins détourné dans ses études par les visites des oisifs du grand monde; mais il ne songea jamais à entrer dans les ordres. Il se consacra d'abord aux langues orientales, et il étudia ensuite les autres langues; on prétend qu'il en possédoit jusqu'à dix-sept. Son dessein étoit de faire servir ses Connoissances à puiser dans les

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avec lui à Rome en 1700, et le fit entrer dans le conclave. Son mérite lui attira les distinctions les plus flatteuses. Le pape Clément XI l'honora de plusieurs audiences particulières, voulut lui donner des bénéfices et ne put lui faire accepter que le petit prieuré de Fossey en Bretagne. Il l'engagea de rester encore sept à huit mois à Rome après le depart du cardinal, pour jouir plus longtemps de ses lumières. Le grandduc de Florence, auprès de qui

son palais, le combla de présens et lui donna des felouques pour le ramener à Marseille. L'académie de Florence, l'académie française, celle des inscriptions, le jugèrent digne d'elles. Ce fut à son retour en France qu'il publia la plupart des ouvrages. qui ont illustré sa plume. Ce savant mourut le premier septembre 1720, après avoir légué sa nombreuse bibliothèque aux Bénédictins de Saint-Germaindes-Prés, où elle courut grand risque d'être consumée dans la nuit du 2 au3 fructidoran 2 (1794), dans l'incendie qui éclata dans l'abbaye où l'on faisoit du salpètre; heureusement on est parvenu à sauver les manuscrits qu'elle renfermoit. L'abbé Renaudotavoit un esprit net et un jugement solide. Îl fut ami fidèle et généreux,

libéral et même prodigue envers | style de ces diverses productions est assez noble; mais il manque d'agrément et de légèreté. Voyez CLÉMENT XI, no XIII. On connoît encore un autre RENAUDOT avocat et historien, qui a composé un assez bon abrégé chronologique de l'Histoire universelle, 2 vol. in-12.

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les pauvres. Sa science n'étoit point un trésor caché, il étoit toujours prêt à en faire part; et on sait l'hommage de reconnoissance que les auteurs de la Perpétuité de la Foi (Arnauld et Nicole) lui ont rendu. Ses principaux ouvrages sont, I. Deux vol. in-4°, en 1711 et 1713, pour servir de continuation au livre de la Perpé- * RENAULT ( Aimée-Cécile ), tuité de la foi. II. Historia Patriar- fille d'un marchand papetier de charum Alexandrinorum, Jaco- Paris, âgée de 20 ans, fut conbitarum, etc., à Paris, 1713, in- damnée à mort par le tribunal 4°. Ill. Un Recueil d'anciennes révolutionnaire de Paris le 29 Liturgies orientales, deux vol. prairial an 2 (17 juin 1794), in-4°, à Paris, 1716, avec des comme ayant cherché à assassidissertations très-savantes. IV. ner Robespierre. La vue du sang Deux anciennes Relations des qui couloit à grands flots dans la Indes et de la Chine, avec des capitale, avoit dérangé et exalté observations, in-4° à Paris, l'imagination de cette jeune fille; 1718. Cet ouvrage, traduit de mais il paroît certain, et l'on crut l'arabe, renferme les voyages de même alors, qu'elle n'avoit jamais deux mahométans du ge siècle. On eu le dessein qu'on lui prête. Le a révoqué en doute l'existence du 23 mai 1794, elle se présente manuscrit arabe. Morton, secré- chez Robespierre, et demande à taire de l'acad. royale de Londres, le voir. Comme on lui répondit écrivoit à M. de Guignes: «On est qu'il étoit sorti: «Il est, dit-elle, persuadé à Londres que ce manus- fonctionnaire public, et doit, en erit n'existe point, et que ce ma- cette qualité, répondre à tous nuscrit de l'abbé Renaudot est ceux qui se présentent. Quand est une pure supercherie. » M. de nous n'avions qu'un roi, on enGuignes lui-même avoit eu quel-troit tout de suite chez lui. Je verques doutes; mais enfin il a trouvé serois la dernière goutte de mon le manuscrit à la bibliothèque sang pour en avoir encore un. » impériale, et il en rend compte Ce ton fit naître des soupçons; dans le 1er vol. des Notices et on l'emmena au comité et on l'inextraits des manuscrits de la bi- terrogea : « Connoissez-vous bliothèque. V. Défense de la per- Robespierre ? lui demanda-t-on. pétuité de la Foi, in-8°, contre-Non, répondit-elle.—Que lui le livre d'Aymon. VI. Plusieurs vouliez-vous donc ? Cela ne Dissertations dans les mémoires vous regarde pas. Avez-vous de l'académie des inscriptions. dit que vous désiriez un roi ? VII. Défense de son Histoire des Oui, car vous êtes 500 tyrans, patriarches d'Alexandrie, in-12. et je me suis rendue chez RobesVIII. Une Traduction latine de pierre pour voir comment est fait la Vie de saint Athanase, écrite un tyran. (Voyez AMIRAL.) en arabe. Elle a été insérée dans Pourquoi portez-vous avec vous l'édition des OEuvres de ce père ce paquet elle avoit sous son par dom de Montfaucon. IX. Plu- bras du linge dans un mouchoir). sieurs ouvrages manuscrits. Lę - M'attendant à aller où vous

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allez me conduire, j'ai été bien | Contrat social de J.-J. Rousaise d'avoir du linge pour chan-seau. ger. Qu'entendez-vous par-là? En prison, et ensuite à la guil

lotine. La malheureuse n'avoit

Naples, jurisconsulte du 7e siè-
* RENDELLA (Prosper), de
cle, a écrit, I. Tractatus de pas-
cuis, forestis et aquis baronum,
regum, communitatum et singu-
larium, Trani, 1630, in-4°. In
reliquias juris Longobardi prolo-
quium, Neapoli, 1614, in-4o.
Venetiis, 1629, in-folio.
III. Tractatus de vino et vindemia,

+I. RENÉ, comte d'Anjou et de

que trop bien deviné: on trouva
deux couteaux dans sa poche; et
ellefut en conséquence condamnée
à mort, comme ayant voulu assas-
siner Robespierre. On la condui-
sit au supplice couverte d'une
chemise rouge, et son père, âgé
de soixante deux ans, périt avec
elle comme son complice. Ses
parens, ses amis, ses connois-Provence
sances, furent enveloppés dans sa
perte. Plus de soixante personnes
qu'elle ne connoissoit pas, mais
qui se trouvoient renfermées dans
la même prison, furent aussi en-
voyées à l'échafaud; et de tous
ceux qui tenoient à cette jeune
fille, ses frères seuls survécurent.
Ils étoient alors aux armées; le
comité de salut public les y fit ar-
rêter, et ordonna de les conduire
à Paris pour y être jugés ; mais
leurs camarades leur fournirent
les moyens de s'échapper.

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arrière-petit-fils du roi Jean, né à Angers en 1408, descendoit de la seconde branche d'Anjou, appelée au trône de Naples par la reine Jeanne I. Ayant épousé, en 1420, Isabelle de Lorraine, fille et héritière de Charles II, il ne put recueillir l'héritage de son beau-père. Antoine, comte de Vaudemont, qui le lui disputa les armes à la main, le chassa de la Lorraine, le fit prisonnier et le força de donner sa fille Isabelle en mariage à son fils Ferri de Vaudemont, dont les descendans régnèrent dans cette *RENAZZI (Philippe-Marie), province. Louis, roi de Naples, célèbre avocat, et l'un des plus il- son frère, et la reine Jeanne II, Justres professeurs de l'université qui l'avoit fait son héritier, étant de Rome, mort dans cette ville en morts, il se rendit en 1435 dans 1808, âgé de 61 ans, avoit été nom-le royaume de Naples: il n'y fut mé en 1806 professeur de droit pas plus heureux qu'en Lorraine. riminel dans l'université de Bolo- Jean de Calabre, son fils, entregne ;mais toujours attaché à sa pa- prit aussi inutilement la trie, il refusa constamment toutes quête du royaume d'Aragon, les places et tous les titres qui pou- qui appartenoit légitimement à voient l'en éloigner. Il est au- René par sa mère Yolande. Le teur de quinze à seize ouvrages, comte d'Anjou n'ayant eu que des tant de jurisprudence que de phi- revers à la guerre, se retira en lologie. Ses Elémens de droit cri- Provence, où il cultiva en paix minel, publiés pour la première les arts. Il fit des vers et peignit fois en 1773, ont été réimprimés comme un prince pouvoit peindre cinq fois en Italie, traduits et dans un siècle et dans un pays commentés dans presque toutes alors à demi barbare. On voit un les langues de l'Europe. Il a laissé de ses tableaux aux Célestins d'Aplusieurs manuscrits, parmi les-vignon. Le sujet en est hideux : quels on cite une réfutation du c'est le squelette de sa maîtresse

con

justice. On le vit quelquefois, revenant du combat, écouter les

à moitié rongé des vers, avec le cercueil d'où elle sort. Son génie singulier lui faisoit aimer les céré-plaintes des particuliers, ou si

gner des expéditions avant de quitter sa cotte-d'armes. Les lettres qu'il signoit avec le plus de plaisir étoient les lettres de grace ou celles qui récompensoient des services. C'est dans ce sens qu'il disoit : «La plume des princes ne doit pas être paresseuse. » Il avoit bien des traits de ressemblance avec Henri IV;

talent de conserver les états qu'il avoit conquis. On lui attribue

monies extraordinaires. Il est le premier auteur de la fameuse procession d'Aix, où l'on voyoit un porteur de chaise représentant la reine de Saba; des Apôtres armés de fusils qui se battent contre les diables; un lieutenant d'amour, et d'autres indécences du même genre. René mourut à Aix en 1480. Ce prince fut surnommé le Bon, parce qu'il étoit populaire et libé-mais il n'eut pas comme lui le ral. Ses revenus ne suffirent jamais à ses dépenses: il emprunta toute sa vie; mais il fut exact à satis-l'Abusé en cour, qu'on imprima faire à ses engagemens. « Je ne dans un recueil d'anciennes poévoudrois, disoit-il à son trésorier, sies sans date, mais fort antique, pour quoi que ce soit au monde, in - folio, et depuis à Vienne, avoir déshonneur à la parole que 1484, in-folio. On a encore de j'ai donnée. » Quoiqu'il dépensât lui les Cérémonies observées à la beaucoup en choses de fautaisie, reception d'un chevalier, mail vivoit sans faste soit à la ville, nuscrit enrichi de belles miniasoit à la campagne. On le voyoit tures. Jeanne de Laval, qu'il à Marseille, où il passoit ordinai- épousa en secondes noces, lui rement l'hiver, se promener sans donna des enfans qui moururent cortége sur le port, pour se péné- avant lui. Dans le temps qu'il trer de cette chaleur que répand étoit à Angers, il institua en le soleil de Provence: c'est ce 1438 l'ordre du Croissant. Sa qu'on appelle dans ce pays-là, se fille Yolande, qu'il avoit ene de sa chauffer à la cheminée du roi première femme, épousa Ferri, René. Il ne buvoit point de vin: comte de Vaudemont, qui lui « Je veux disoit-il, faire mentir succéda dans les duchés de LorTite-Live, qui a prétendu que les raine et de Bar. Gaulois n'avoient passé les Alpes que pour en boire.» Mais s'il étoit * II. RENÉ, comte d'Anjou, sobre à table, il ne fut pas modéré qui vécut vers le milieu du 15 sièavec les femmes, dont il fut l'es-cle, et fut aussi roi de Naples et clave même dans ses vieux jours. de Sicile, ne se rendit pas moins René leur plaisoit par son esprit célèbre que le précédent par son gai, vif et fécond en saillies. S'il talent pour les vers. Il en fit, n'avoit été que particulier on l'au- dit l'abbé Massieu, une prodiroit adoré; mais il oublia un peu gieuse quantité; mais il n'en a été trop les devoirs d'un roi, pour conservé qu'un très-petit nombre s'attacher aux arts d'agrément. Il de pièces dans les recueils de son peignoit une perdrix lorsqu'on lui temps. L'ouvrage le plus consiapprit la perte du royaume de dérable que l'on cite de lui est le Naples, et il ne discontinua pas roman de très-douce merci au son travail. Le goût des arts ne cuer d'amour épris. On ne croit lui fit pas cependant négliger la pas qu'il ait jamais été imprimé.

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cimen historiæ plantarum, avee figures, 1611, in -4°. III. La vertu de la fontaine de Médicis près de Saint-Denis-lès-Blois, 1618, in-8°.

* RENÉAUME DE LA TACHE, capitaine et chevalier de SaintLouis, né à Laon, d'un aidemajor du château de Bouillon, et mort dans cette dernière ville vers 1781, a long-temps coopéré au Journal encyclopédique, et continué la Gazette des Gazettes. Il a encore traduit de l'allemand d'Hermann-Samuel Reimar, professeur de philosophie à Hambourg, Observations physiques et morales sur l'instinct des animaux leur industrie et leurs mœurs, Amsterdam et Paris 1770, 2 vol. in-12.

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+I. RENÉE DE FRANCE, duchesse de Ferrare, née à Blois en 1510,

du roi Louis XII et de la reine.

I. RENEAULME ( Paul ́Alexandre de), chanoine régulier de Sainte-Geneviève de Paris, d'une famille noble, originaire de Suisse, fut d'abord | prieur de Marchenoir, et ensuite de Theuvy, oùil mourut en 1749. C'étoit un homme très-charitable. Il connoissoit la botanique, et servoit de médecin aux pauvres de son canton. Il s'étoit formé une des plus belles bibliothèques qu'un particulier puisse se procurer. En 1740 il publia un Projet de bibliothèque universelle, pour rassembler dans un méme corps d'ouvrage par ordre alphabétique et chronologi- Anne de Bretagne, avoit été acque, le nom de tous les auteurs cordée en 1515 à Charles d'Auqui ont écrit en quelque langue triche, depuis empereur, et fut que ce soit, le titre de leurs oudemandée quelques années après vrages, tant manuscrits qu'im- par Henri VIII, roi d'Angleterre. primés, suffisamment étendupour Ces projets n'eurent point de suite, en donner une idée en forme d'a- pour quelques raisons d'état; et nalyse; le nombre des éditions, la princesse fut mariée par Frandes traductions, etc.; un Précis çois Ier à Hercule d'Est, deuxième des faits essentiels de la vie des du nom, duc de Ferrare. C'étoit auteurs, etc. etc. Une santé lanune femme pleine d'esprit et d'ardeur guissante dans les dernières anl'étude. Elle ne se conpour nées de sa vie l'a empêché d'exé- tenta pas de savoir l'histoire, les cuter cet ouvrage immense. Tous langues, les mathématiques, et ses manuscrits, ainsi que sa bi-même l'astrologie; elle voulut bliothèque, ont passé à la maison des chanoines réguliers de Saint

Jean à Chartres.

II. RENEAULME (Paul), médecin de Blois dans le 17° siècle, de qui on a, I, Ex curationibus observationes,Paris, 1606, in-8. Il y démontre que les remèdes chimiques sont quelquefois d'un grand secours. II. Spe

aussi étudier les questions les plus difficiles de la théologie, et cette étude l'engagea insensiblement dans l'hérésie. Brantôme dit que « se ressentant peut-être des mauvais tours que les papes Jules et Léon avoient faits au roi son père en tant de sortes, elle renia leur puissance et se sépara de leur obéissance, ne pouvant faire pis étant femme... Calvin ayant été

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