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Pologne et n'a pu même compiéter ce tableau. Combien il a agrandi ce sujet en peignant toutes les cours contemporaines ! Souvent on croit lire une histoire générale de l'Europe. Il revient avec un art qui malheureusement paroît quelquefois pénible à l'état anarchique dont il fait présager

ches savantes et de discussions | grand soin à les faire connoître. lumineuses, est remarquable par C'est une intrigue qui fait tout le le style brillant et rapide de l'e-fonds de cette Histoire. La mort crivain, l'originalité des portraits la empêché de peindre et même et l'adresse des rapprochemens de voir la dernière et terrible historiques. Possesseur du ma- catastrophe qui s'attache à l'énuscrit de l'abbé de Mably sur vénement qu'il a décrit ; il s'arl'histoire de France, Ruhière l'arête an premier partage de la non seulement corrigé avec le plus grand soin, il l'a encore terminé, et la seconde partie est presque entièrement de iui. Tels sont les travaux littéraires connus de Rulhière jusqu'à l'époque de sa mort. Les ouvrages 'qui ont para depuis sont, I. Histoire de l'anarchie de Pologne et du démembrement de cette répu-le prochain anéantissement. I blique, suivie des anecdotes sur écrivoit pour Louis XVI, et il ne la révolution de Russie en 1762, craint pas de lui représenter les Paris, 1808, 4 vol. in-8°. Une vices et les désordres du gouverexcellente notice qu'on lit à la nement de Louis XV, l'ineptie et tête de cette histoire expose, avec la lâcheté de la politique de la des détails très-curieux la ma- cour de Versailles. On le voit ranière dont elle a été entreprise, rement s'emporter contre cenx suivie, et publiée. Elle peint dont il dévoile les Pulhière et fournit beaucoup d'é- basses et coupables; mais son claircissemens sur son talent et flegme est sévère, et sa modérasur son caractère. On ne peut tion châtie tous ceux qu'elle papuiser dans cette production, que roit ménager. 1 raconte nous regardons comme un des foule d'anecdotes, mais ce n'est morceaux les plus distingués point comme une historien qui se de critique littéraire, les traits distrait de la stérilité de son sules plus propres à caractériser jet par des ornemens frivoles; une histoire qui, pour l'exacti-il s'v montre toujours observatude des recherches, pour la teur du coeur humain ; il en peint noblesse et la pureté de la dic-les foiblesses et n'en exagère point. tion, pour la méthode et pour la perversité. Le plus souvent l'agrément même, n'a rien en- son style est grave et sa phrase core de supérieur dans notre nombreuse; on y sent quelquelangue. Les circonstances 'ajou- fois l'effort de l'écrivain; il n'a tept sans doute beaucoup au pas en le temps d'effacér les grand effet qu'elle produit; la traces du travail: il seroit injuste malheureuse Pologne est aujour- | de lui reprocher des incorrections d'hui présente à tous les esprits. que son goût sévére eût fait disChaque fois que l'auteur décrit paroître. It. Les Jeux de mains, les efforts tentés par cette nation poëme en 3 chants suivi de so fière et imprudente pour sortir Discours sur les disputes, et de de son anarchie, on s'anime plusieurs autres Pieces, Paris, d'une haine nouvelle contre ses 1808, 1 vol. in-8°. Une anecdote, oppresseurs. Kuthiere a mis un qui seroit assez insignifiante-an

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joud'hui, fait le fond de ce poëme, I le ton de l'aménité, très-intriou l'on trouve, au milieu d'un gant sous le masque de l'insouassez grand nombre de dé- ciance et du désintéressement, tails cette manière travaillée Réunissant toutes les prétentions qui étoit celle de l'auteur, On de l'homme du monde et du bel voit presque toujours que, trop esprit, il faisait servir ses galanpeu maître de sa versification teries à ses bonnes fortunes littépour l'asservir à sa pensée raires, et les lectures mysterieuc'est la pensée qu'il tronque ses de ses productions à s'intropour la renfermer dans le vers: duire chez les belles dames, Fort d'où il résulte quelquefois une circonspect avec les hommes qui sorte d'obscurité fatigante, et qui pouvoient l'apprécier, il étoit exse répand même ici sur le fond trêmement hardi, à tous égards, du poème, qu'on n'entend pas auprès des femmes qui né doutoujours sans un peu d'attention, toient point de son mérite. Tout Elle se rencontre dans ses pièces dévoué à la faveur et aux gens de vers les plus soignées; et il y en place, il n'évitoit, dans son en a beaucoup dans ce recueil manège, que la bassesse qui l'auqui, hien que déjà connues, roit empêché de se faire valoir; feront retrouver avec plaisir de souple et réservé, adroit avec mece nombre sont les Disputes, PA- sure, faux avec épanchement propos, des Epitres, quelques fourbe avec délices, haineux et Epigrammes. Plusieurs pièces de jaloux, il n'étoit jamais plus doux vers de société, une entre autres et plus mielleux que pour exprioù l'auteur dit j'ai tombé dans mer sa haine et ses pretentions : la mer, pouvoient être suppri- superficiellement instruit, déta mées; d'autres le devaient être ché de tous principes, l'erreur lui certainement. L'éditeur nous ap- étoit aussi honne que la vérité, prend qu'il a retranché plusieurs quand elle pouvoit faire briller contes trop libres d'un recueil la frivolité de son esprit. Il n'enqui devoit être lu par des fem-visageoit les grandes choses que mes; mais, d'après la manière dont il a composé ce recueil, il pouvoit s'épargner cette peine, On a publié en 1791, in-12, des CEuvres posthumes de RuThiere; mais il n'y a peut-être de lui dans ce recueil que des Anecdotes sur le maréchal de Riche- * II. RULHIÈRE (A. J. de), lieu dans les autres morceaux officier de la gendarmerie natioon n'aperçoit point la tournurenale de Paris en 1791, frère du de son esprit. Nous terminerons précédent, commandoit ce corps cet article par le portrait un peu au 10 août 1792. Il employa tous satirique qu'a fait Champfort de ses moyens pour la faire servir à son ami Rulhière, portrait où il la défense de Louis XVI; mais ya de l'esprit et de la vérité; mais tout ce qu'il put dire aux soldats avec toute l'exagération d'une ja- devint inutile. Il se retira avec lousie secréte et d'une mordante ses officiers, avant que les insurmalignité; « Rolhière cachoit un gés n'assiégeassent le château des esprit très-délié sous un extérieur Tuileries. Il fut ensuite arrôlé et assez épais, très-malicieux avec mis en prison à la Force, et il de

sous de petits rapports, n'aimoit que les tracasseries de la politique, n'étoit éclairé que par des étincelles, etne voyoit dans l'his toire que ce qu'il avoit vu dans les petites sociétés, etc.»

vint une des victimes des horibles | On lui offroit des vases pleins massacres des 2 et 3 septembre de lait. Son nom venoit de RUMA, ancien mot latin qui siguifioit mamelle.

suivant.

rum, exponitur, Basiliæ, 1586, in-4°. C'est une suite de re marques philosophiques, pa thologiques et thérapeutiques sur chacune des parties du corps humain.

I. RULLAND (Martin), médecin de Freisingen en Bavière, * RUMBAUM (Christophe), fut professeur de médecine à La- écrivain du 16 siècle, de Broswingen en Souabe, médecin de law, suivant quelques-uns, et, l'empereur Rodolphe II. On a suivant d'autres, de Javer en Side lui, I. Medicina practica, lésie, a publié l'ouvrage suivant: Francfort, 1625, in-12. C'est un Exercitationes quædam de carDictionnaire des maladies avec poris humani partibus, quibus des remèdes. II. Un petit livre de la Scarification et des Ven-Sanitas morbus et curatia illageneratio, substantia, usus, touses, et des Maladies qu'on peut guérirpar leur moyen, Bâle, 1596, in-8". III. Appendix de dosibus seu justa quantitate et proportione medicamentorum.IV. Curationum empiricarum et historicarum centuria decem. V. Thesaurus Rulandinus, Rouen, 1650. C'est une collection de quelques-uns de ses ouvrages. VI. Lexicon alchymice, Nuremberg, 1671, in-4, VII, Hydriatica, Dillingen, 1568, in-8°. C'est un Traité des eaux minérales. La plupart des productions de ce médecin sont caiquées sur les principes de chimie. Il mourut à Prague en 1602, à 70 ans.

+RUMPHIUS (GeorgesEvrard), né en 1627, docteur en médecine dans l'université d'Hanau et de l'académie des curieux de la nature, consul et marchand à Ainboine, l'une des îles Moluques où il étoit alle s'établir. La botanique eut pour lui un attrait singulier; et quoiqu'il n'eût jamais pris des leçons de cette science, il s'y rendit très-habile par ses propres

recherches. Une chose étonnante, c'est que, malgré le malheur qu'il eut de devenir aveugle à l'âge de 45 ans, il savoit parfai

II. RULLAND (Martin), fils du précédent, né à Lawingen en 1569, médecin de l'empereur, mort à Prague l'an 1611, a donné, I. L'Histoire d'une Dent d'or, 1596. Il prétendit prouvertement reconnoître au goût et au qu'il étoit veau une dent d'or à toucher la nature et la forme un enfant de Silésie, d'une plante. Il réunit en douze âgé de sept ans ; mais il n'a réussi qu'à prou- | livres ce qu'il avoit ramassé de ver sa crédulité. II. Depernicios plantes, et les dédia, en 1699 luis Hungarice tecmarsi et cuau conseil de la compagnie des ratione, Franefort, 1600, in-8°. Indes. Ce recueil parut en 1955, HI. Propugnaculum Chymiatriæ, 1, Geor-Ev, Rumphii herbarium Leipsick, 1608, in-4. amboinense, edente Joan. Bur manno, Amstelodami, 1741 RUMA, RUMIA et RUMINA (my- 6 vol. in-fol. II. G.-Ev. Rumphit thol.), déesse révérée chez les Ro-herbarii amboinensis auctua mains elle présidoit à la nour: rium, Amstelodami, 1755, in-. riture des enfans à la mamelle, fol. On a réimprimé des frontias

RUOLZ (Charles - Joseph de), né à Lyon en 1708,' magistrat éclairé dans la sénéchaussée de sa patrie, et membre de son académie, a publié une Dissertation intéressante sur la vie

pices pour cet ouvrage en 1750. [rium corruperunt et pessum:doLes exemplaires qui portent cette derunt, Harderwick, 1718, in-4°. date ne sont pas aussi estimés que ceux datés de 1741, parce que les épreuves des figures sont moins belles. III. Cabinet des raretes de l'ile d'Amboine, par G.Ev. Rumphius, en hollandais, Amsterdam, 1705, in-fol., fig. IV. Description des coquilles et des productions qui se trouvent dans la mer d'Amboiae et dans les îles adjacentes, par François Valentin, pour servir de suppiément à l'ouvrage de G.-Ev. Rumphins, en hollandais, Amster'dam, 1754, in-fol., figures.

I. RUNGIUS (David), luthérien, né en Poméranic l'an 1564, mort en 1604 professa la théologie à Wittemberg avec beaucoup de réputation, et assista au colloque de Ratisbonne en 1601. On a de lui des Commentaires sur la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les deux Epitres aux Corinthiens, l'Epître de saint Jacques.

et les écrits de Louise Labbé. dans laquelle il s'efforce de la disculper des reproches faits à ses écrits par quelques historiens. la rivière d'Ain près de Lyon, Ruolz, ayant fait nanfrage dans avec sa femme, avoit gagné la rive; mais il se jeta de nouveau à l'eau pour sauver son épouse et il périt victime de sa tendresse ct de son courage en 1756.

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*I. RUPERT Charles-Louis), comte palatin, troisième fils du roi de Bohème et de la princesse Elisabeth, sœur aînée du voi d'Angleterre, Charles Ier. Au commencement de la guerre civile, il offrit son épée, quoiqu'il fit à peine en âge de la porter, II. RUNGIUS (Jean-Conrad), à son oncle Charles; et durant savant littérateur protestant, né toute la guerre il donna les plus à Cappelle dans le comté de la grandes preuves d'intrépidité.. lappe en Westphalie le 22 jau-Charles, en considération de ses vier 1685, obtint en 1714, la services et de sa parenté, le nomchaire d'histoire, d'éloquence et ma chevalier de la jarretière; it de littérature grecque et latine fut ensuite naturalisé et créé pair dans l'université de Harderwick; d'Angleterre sous les titres de ei en 1722, celle d'éloquence et comte de Holdernesse et duc de . d'histoire à Franeker : il y mou- Cumberland. commandant d'une rut le 17 janvier 1723. Il a donné flotte pour soutenir la causé une edition du Rationarium tem- | royale, il fut vivement pourporum du P. Petau, avec une suivi par la flotte supérieure du Continuation depuis 1653 jusqu'à parlement, aux ordres de Pol'an 1710; et des Tables gerealo-pham, et de Blake, et, pengiques, Leyde, 1710, in-8°. On dant l'hiver de 1649 a encore de lui plusieurs Oraisons bloqué dans le port de Kinacadémiques, imprimées sépa- sale. Il échappa par un effort rément. Il y en a une, entre au- hardi en poussant au travers de tres, intitulée Oratio de Roma-la flotte ennemie. Après la resnorum luxuria et corruptissimis tauration, le prince Rupert fut moribus quibus rempublicam, invite à revenir en Angleterre, et libertatem ei amplissimum impe- | pourvu de plusieurs oflices. Dans

il fut

deux guerres successives il servit avec distinction contre les Hollandais, enfin il se retira à Windsor Castle, dont il étoit gouverneur, et il s'y occupa principalement d'expériences physiques et chimiques, et de la partie pratique des arts mécaniques. .11 passe pour avoir inventé la gravure en mezzotinto, et exécuté lui même la première planche en cette maniere: on peut la voir dans la première édition de Ja Sculptura par Evelyn, et il y en a une copie dans la deuxienie édition imprimée en 1755. Il fit part d'autres inventions à la société royale dont il avoit été créé membre en 1662 Le métal du prince, employé à la fonte des canons, fut nommé d'après lui. Il mourut dans sa maison de Spring-Garden le 29 novembre 1682.

11. RUPERT ( saint), évêque | de Worms, d'une famille illustre alliée à la maison royale de France, prêcha la foi dans la Bavière sur la fin du 7e siècle, et y convertit Théodon, duc de Bavière. Quelque temps après il fixa son siége épiscopal à Jevave, ville qu'on appelle aujourd'hui Saltzbourg. Il mourut le 25 mars 718.

† III. RUPERT, né dans le territoire d'Ypres, embrassa la règle de saint Benoît dans l'abbaye de Saint-Laurent près de Liège, et

passa

de la dans l'ab

baye de Saint-Laurent d'Oostbourg près d'Utrecht. Il n'épargna ni veilles ni application pour S'avancer dans l'intelligence de P'Ecriture-Sainte. Son savoir et sa piété lui acquirent une grande réputation, que Frédéric, archevêque de Cologne, le tira de son cloître pour le faire abbé de Deutsch. Il mourui le 11 fe

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1. Des

vrier 1135, à 44 ans. Tons ses ouvrages ont ele imprimés à Paris en 1638', en 2 vol. in-fol.; et à Venise, 4 vol. in-fol., 1748 à 1752. On y trouve Commentaires sur l'EcritureSainte, dans lesquels il se propose de rapporter tout ce qu'elle renferme aux oeuvres des trois personnes de la Sainte-Trinité. On lui reproche d'avoir donné dans des allégories bizarres et d'avoir parle peu correctement de l'Eucharistie dans cet ouvrage. II. Un Traité curieux et utile des Offices divins. I. Un de la Trinité, et plusieurs autres.

IV. RUPERT (ChristopheAdam), né à Altorf en 1610, y fut pendant neuf ans professeur en histoire, et y mourut en 1647, à 37 ans. On a de lui, I. Des Commentaires sur Florus, Velleius-Paterculus, Salluste, Valère-Maxime, etc. 11. Mercurius epistolicus et oratorius. III. Orator historicus, etc.

V. RUPERT. V. ROBERT, no II, et ROBERT DE BAVIÈRE, no. X.

† RUREMONDE (Jean Guillaume de), fils d'un prêtre, se crut, vers l'an 1580, inspiré de Dien pour rétablir l'Anabaptisme, et renouveler la pure doctrine dans Munster. Il assura que dans peu le royaume de la nouvelle Jérusalem seroit fondé, et que le peuple de Dieu (c'étoient les Anabaptistes) s'empareroit des pays de ceux qui n'avoient pas de justes idées de la divinité, comme autrefois les Israélites s'étoient rendus maîtres des terres des Cananeens. Il composa un livre pour prouver qu'on devoit accorder la pluralité des femmes, à l'exemple de Mahomet; et afin qu'on pût les nourrir, il permettoit les vols et les larcins. Pour colorer ce brigandage, il

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