Oeuvres complètes de Mesdames de La Fayette, de Tencin et de Fontaines: Notice sur la vie et les ouvrages de Madame de La Fayette [par M. Jay] Lettre de Monsieur Huet à Monsieur de Segrais; De l'origine des romans. Zayde, histoire espagnole [par Mme. de La Fayette

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Common terms and phrases

Popular passages

Page lii - ... fictions d'aventures amoureuses , écrites en prose avec art , pour le plaisir et l'instruction des lecteurs.
Page 59 - Cette inclination aux fables, qui est commune à tous les hommes , ne leur vient pas par raisonnement, par imitation, ou par coutume; elle leur est naturelle , et a son amorce dans la disposition même de leur esprit et de leur âme ; car le désir d'apprendre et de savoir est particulier à l'homme, et ne le distingue pas moins des autres animaux que sa raison.
Page 133 - Ramire lui parla du soupçon que j'avais de son changement, et il lui en parla dans le dessein de pénétrer ce qui en était, et sans doute avec envie de trouver que je ne me trompais pas. Je ne suis point changée, lui dit-elle; je l'aime autant que je l'ai aimé, mais, quand je l'aimerais moins, il serait injuste de s'en plaindre. Avons-nous du pouvoir sur le commencement ni sur la fin de nos passions...
Page xxxix - ... madame de La Fayette retrouvera-t-elle un tel ami, une telle société, une pareille douceur, un agrément, une confiance, une considération pour elle et pour son fils ? Elle est infirme, elle est toujours dans sa chambre, elle ne court point les rues. M. de La Rochefoucauld était sédentaire aussi ; cet état les rendait...
Page 197 - ... reprit-elle, personne ne m'a jamais plu et je n'ai pas même trouvé d'esprit qui me fût agréable et qui eût du rapport avec le mien. Je ne sais quel effet me firent les paroles de Bélasire; je ne sais si j'en étais déjà amoureux sans le savoir; mais l'idée d'un cœur fait comme le sien, qui n'eût jamais reçu d'impression, me parut une chose si admirable et si nouvelle que je fus frappé dans ce moment du désir de lui plaire et d'avoir la gloire de toucher ce cœur que tout le monde...
Page 1 - ... défauts en les condamnant dans un autre. Ainsi le divertissement du lecteur que le romancier habile semble se proposer pour but n'est qu'une fin subordonnée à la principale qui est l'instruction de l'esprit et la correction des mœurs ; et les romans sont plus ou moins réguliers selon qu'ils s'éloignent plus ou moins de cette définition et de cette fin.
Page 69 - L'Astrée même, et quelques-uns de ceux qui l'ont suivie, sont encore un peu licencieux ; mais ceux de ce temps, je parle des bons, sont si éloignés de ce défaut, qn'on n'y trouvera pas une parole, pas une expression qui puisse blesser les oreilles chastes, pas une action qui puisse offenser la pudeur.
Page xxix - Il est question, ma belle, qu'il ne faut point que vous passiez l'hiver en Bretagne, à quelque prix que ce soit; vous êtes vieille, les Rochers sont pleins de bois ; les catarrhes et les fluxions vous accableront; vous vous ennuierez, votre esprit deviendra triste et baissera : tout cela est sûr , et les choses du monde ne sont rien en comparaison de tout ce que je vous dis.
Page xv - ... cet endroit admirable du roman de Zaïde, où les deux amans, qui sont forcés de se séparer pour quelques mois, et qui, en se séparant , ne savaient pas la langue l'un de l'autre , l'apprennent chacun de leur côté durant cette absence , et se parlent chacun , en se revoyant , la langue qui n'était pas la leur. Il...
Page 70 - Huet, et ne sert tant à le façonner et le rendre propre au monde, que la lecture des bons romans. Ce sont des précepteurs muets qui succèdent à ceux du collège, et qui apprennent aux jeunes gens, d'une méthode bien plus instructive et bien plus persuasive, à parler et à vivre, et qui achèvent d'abattre la poussière de l'école, dont ils sont encore couverts...

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