Le Comte Lucanor; apologues et fabliaus du XIV siecle, traduits pour la premiere fois de l'espagnol et precedes d'une notice sur la vie et les oeuvres de Don Juan Manuel, ainsi que d'une dissertation sur l'introduction de l'apologue d'Orient en Occident par M. Adolphe de Puibusque

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Page 178 - L'invention des arts étant un droit d'aînesse, Nous devons l'apologue à l'ancienne Grèce : Mais ce champ ne se peut tellement moissonner Que les derniers venus n'y trouvent à glaner. La feinte est un pays plein de terres désertes; Tous les jours nos auteurs y font des découvertes.
Page 178 - Tous les jours nos auteurs y font des découvertes. Je t'en veux dire un trait assez bien inventé : Autrefois à Racan Malherbe l'a conté. Ces deux rivaux d'Horace, héritiers de sa lyre...
Page 178 - Je suis âne, il est vrai, j'en conviens, je l'avoue; Mais que dorénavant on me blâme , on me loue , Qu'on dise quelque chose, ou qu'on ne dise rien, J'en veux faire à ma tête.
Page 98 - Avide de s'instruire, il lui adresse des questions multipliées sur les devoirs qu'il aura bientôt à remplir. Le vieux chevalier répond point par point, et ses enseignements portent de tels fruits, que le disciple est bientôt digne du maître. A peine le jeune écuyer s'est-il fait entendre à la cour, que tous les suffrages sont pour lui ; il obtient jusqu'aux éloges du Roi. Encouragé par ce succès, il revient chez l'ermite, dès qu'on l'a fait chevalier, et lui soumet de nouvelles questions...
Page 83 - Éléonore de Guzman, que son père avait tant aimée, et meurt égorgé par son frère Henry de Transtamare , qui s'asseoit tranquillement à sa place. Dans la vie des peuples, comme dans celle des individus, il ya des heures oisives ou mal occupées, que dissipe une agitation stérile.
Page 249 - Mais si nous voulons n'avoir nul souci de bien vivre, faire beaucoup pour nous défendre, et porter haut notre honneur, on dira de nous, après notre mort : L'homme mourut, mais non sa renommée. Puisqu'un jour nous devons passer de vie à trépas, bons ou mauvais, m'est avis qu'il ne serait pas bien...
Page 248 - Patronio, lui dit-il, vous savez bien que je ne suis plus très jeune, et vous n'ignorez pas que j'ai eu beaucoup de soucis et de peines dans ma vie : eh bien ! je vous avoue que je voudrais maintenant me donner du bon temps, chasser à loisir, sans plus me soucier de travaux ni de fatigues ; et, comme je sais que vous me donnerez toujours le meilleur conseil, dites-moi, je vous prie, ce qu'il vous semble que je dois faire.
Page 142 - La Fontaine et tous les fabulistes, ou La Fontaine comparé avec ses modèles et ses imitateurs, avec des observations critiques, grammaticales, littéraires, et des notes d'histoire naturelle.
Page 368 - ... jamais la renommée de nos actions. « Et vous, seigneur comte Lucanor, qui savez aussi qu'il vous faudra mourir, si vous écoutez mon conseil, l'amour du plaisir et du repos ne vous empêchera jamais de faire telles choses qui, après votre mort, fassent durer à jamais votre nom.
Page 154 - L'histoire de l'apologue est celle de la sagesse des nations ; elle forme un des chapitres les plus variés et les plus instructifs de l'histoire universelle des lettres ; d'autres l'ont étudiée au point de vue français; je viens d'examiner le côté espagnol, et le sujet est loin d'être épuisé. Que serait-ce donc si l'on voulait déterminer avec quelque précision tout ce que l'Occident doit à l'Orient! Le travail d'une vie entière n'y suffirait pas ; les efforts combinés de plusieurs esprits...

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