OUVRAGE DU MÊME AUTEUR : L'ESPAGNE SOUS PHILIPPE II JUSQU'A L'AVÉNEMENT DE LA Paris, 1844. Chez L. Paris.-Imprimerie de GUSTAVE GRATIOT, 30, rue Mazarine. DES RÉFUGIÉS PROTESTANTS DE FRANCE DEPUIS LA RÉVOCATION DE L'ÉDIT DE NANTES JUSQU'A NOS JOURS PAR M. CH. WEISS PROFESSEUR D'HISTOIRE AU LYCÉE BONAPARTE TOME SECOND PARIS CHARPENTIER, LIBRAIRE-ÉDITEUR 19, RUE DE LILLE A GENÈVE, chez CHERBULIEZ, libraire A LONDRES, chez JEFFS, libraire, Burlington-Arcade 237. c.94. DES RÉFUGIÉS PROTESTANTS DE FRANCE LIVRE CINQUIÈME. LES REFUGIES EN HOLLANDE. CHAPITRE PREMIER. De l'établissement des réfugiés en Hollande. Les colonies wallonnes. Arrivée des premiers réfugiés de France aux seizième et dix-septième siècles. Réfugiés célèbres. Mission d'Amonet et de Scion.-Déclaration du magistrat d'Amsterdam (1681). Déclaration des États de Hollande. Collecte générale en faveur des réfugiés (1682). Déclaration de la province de Frise. fugitifs de Sedan (1685). - Discours de Fagel aux États de Hollande. Représailles contre les catholiques de Zélande. Louis XIV au comte d'Avaux. Mesures politiques. Les militaires Mesures prises en faMaisons de Prescription d'un jeûne général. Résolution du magistrat de Middelbourg. Résolution de la ville d'Utrecht. Résolution des États de Groningue (1686). Résolution de la province de Frise. Les ministres exilés. -Mesures prises en leur faveur. réfugiés. Conduite du prince d'Orange. veur des militaires réfugiés. - Les femmes réfugiées. refuge pour les femmes. exportées en Hollande. Dépêches du comte d'Avaux. Réponse de Louis XIV. Mission de Bonrepaus. Les espions du comte d'Avaux. Abondance croissante de l'argent en Hollande. Des diverses classes de réfugiés. Leur nombre. à Amsterdam. Colonies à Rotterdam et à La Haye. Colonies à Leyde et à Harlem. - Dispersion des réfugiés dans les sept provinces. Les soixante-deux Églises françaises en 1688. Arrivée des réfugiés riches. — Sommes térieures à l'année de la révocation. Efforts des réfugiés pour obtenir leur rappel en France. Concession du droit de bourgeoisie en Hollande et en West-Frise (1709). — Déclaration des États-Généraux (1715). La Hollande a été, dès le moyen âge, un asile pour les proscrits qui venaient s'y réfugier de toutes les parties de l'Europe et se fixer sur son sol hospitalier. Mais ce furent surtout les troubles religieux du seizième et du dix-septième siècle qui la peuplèrent de nombreux exilés. Sous le règne de Marie Tudor, plus de trente mille Anglais qui avaient embrassé la réforme y trouvèrent un abri. La guerre de Trente ans y attira une foule d'Allemands qui fuyaient devant les-armées de Waldstein et de Tilly, et qui obtinrent sur les bords de l'Amstel, de l'Yssel et du Rhin, la liberté religieuse qu'ils avaient vainement demandée à leur patrie. Mais l'émigration la plus importante fut celle des Wallons, des Brabançons et des Flamands, contraints de se soustraire à la tyrannie du duc d'Albe, de Requesens et du prince de Parme. Depuis longtemps la réforme avait trouvé des adhérents dans les provinces espagnoles des Pays-Bas. Les premières Églises qui étaient sous la croix, ou, comme on disait aussi, du secret, se dérobaient à la persécution en se cachant sous des noms mystiques dont le sens n'était révélé qu'aux fidèles. Celle d'Oudenarde s'appelait la Fleur de lis; celle de Tournay, la Palme; celle d'Anvers, la Vigne; celle de Mons, l'Olive. L'Église de Lille avait pour symbole la rese; celle de Douai, la gerbe; celle d'Arras, la pensée'. 1 Mémoire de Teissèdre l'Ange, p. 11. Amsterdam, 1843. |