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F73

1818

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et en

question la plus intéressante peut-être, qu'on ait jamais traitée en littérature, est de savoir: premièrement, si Homère a écrit ses ouvrages, ou si ayant été chantés, d'abord par lui-même, suite par les rhapsodes, ils n'ont été mis par écrit que longtems après lui; en second lieu, (ce qui n'est qu'une conséquence nécessaire de la première question), si les deux grands poëmes. de l'Iliade et de l'Odyssée, qu'on lui attribue depuis tant de siêcles, sont en entier de lui seul, ou s'ils sont l'ouvrage d'une suite de poëtes ou de chantres, parmi lesquels le nom d'Homère brille seul et d'un éclat, qui éclipsa dès le commencement, et fit enfin disparoître entièrement celui de tous les autres.

Cette grande et importante question, dont l'examen a fait tant de bruit de nos jours, n'est pas ce

A

pendant nouvelle, comme on sait: elle a été agitée souvent, nommément en France dans les deux derniers siècles, mais toujours, ou comme simple conjecture, ou par un pur esprit de paradoxe ou même de parti, et surtout sans avoir été jamais appuyée de preuves solides, et sans avoir encore moins, été menée, par une suite de raisonnemens justes, à un certain degré d'évidence *). Elle

*) Les auteurs les plus connus, qui en France, ont traité cette question, ou qui du moins l'ont abordée, sont: Charles Perrault, dans son parallèle des anciens et des modernes, 1690; ouvrage qu'il entreprit, comme on sait, dans la seule vue de déprimer les premiers, et qui est un des monumens les plus singuliers des travers, où peuvent donner les meilleurs esprits, lorsqu'ils sont égarés par la passion ou le préjugé il y met au dessus d'Homère et des anciens, je ne dis pas les bons écrivains de sa nation, mais même des auteurs, tels que Scudéri et Chapelain, dont les noms étoient devenus, dès lors, l'opprobre de la littérature fran çoise. C'est dans le même esprit, absolument, qu'il avance son opinion sur la personne d'Homère, et l'origine de ses écrits; opinion qui, chez lui, n'est qu'une conjecture vague et hasardée, et destituée de toute preuve.

L'Abbé d'Aubignac (François Hédelin) mort en 1676 à 72 ans, plus connu d'ailleurs par sa pratique du théâtre, écrite avec érudition, mais sans esprit et sans goût, par quel,

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