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sez pour être obligé de faire faire en partie, d'abord, puis en totalité, son cours par M. Latreille. En 1820, il publia son Système analytique des connaissances de l'homme, qu'il fut obligé de dicter à cause de sa cécité presque complète. Devenu entièrement aveugle, en 1825, l'Académie, sur la proposition de M. Fournier, lui conserva ses jetons de présence, quoiqu'il ne pût assister aux séances. Enfin il mourut le 18 décembre 1829; son infirmité ne lui avait rien fait perdre de sa gaieté. Il fut marié quatre fois et eut sept enfants.

La moralité de M. de Lamarck, toute d'instinct, était assez connue. Il n'est personne parmi ceux qui ont eu l'avantage de vivre et de causer avec lui, qui n'ait admiré sa véritable philosophie; au milieu souvent des soucis que devait lui causer une position peu aisée avec une nombreuse famille, sa sérénité d'esprit était toujours entretenue par le bonheur qu'il cherchait et pui

sait dans la science.

En définitive, la vie de M. de Lamarck est une belle vie de savant, et elle nous montre déjà comment il était apte à toutes les parties des sciences naturelles.

III. Énumération méthodique de ses principaux ouvrages, et comment ils nous sont parvenus.

Lamarck, comme Aristote, a entamé toutes les parties des sciences, depuis la météorologie jusqu'à la science de l'homme. Il était logicien; mais ses principes n'étaient pas toujours bien étudiés, et les conséquences s'en apercevaient quelquefois.

Ses travaux peuvent être divisés en trois catégories. 1° d'essai; 2° d'exécution; 3° de perfectionnement. 10 En météorologie. Il a commencé par étudier l'in

fluence de la lune sur l'atmosphère terrestre et les nuages; il publia ce travail dans le Journal de Physique, an VI. Sur le mode de noter et de rédiger les observations météorologiques, afin d'en obtenir des résultats utiles, et sur les considérations que l'on doit avoir en vue pour cet objet (Jour. de Ph., an XI ).

Sur la distinction des tempêtes d'avec les orages et les ouragans, et sur le caractère du vent désastreux (Journ. de Ph., an IX).

Recherches sur la périodicité présumée des principales variations de l'atmosphère dans les latitudes moyennes, entre l'équateur et le pôle, an IX; et sur le moyen de s'assurer de son existence et de sa détermination. Lu à l'Institut, le 26 ventôse an IX (Journ. de Ph., an IX).

Sur les variations de l'état du ciel pour l'an VIII (1800), contenant l'exposé des causes qui y donnèrent lieu ( Journ. de Ph., frim. an XI).

Annuaire météorologique, précédé de probabilités acquises par une longue suite d'observations sur l'état du ciel, les variations de l'atmosphère, pour différents temps de l'année; l'indication des époques où l'on doit s'attendre à avoir du beau temps ou des pluies, des orages, des tempêtes, des gelées, des dégels; enfin, la citation, d'après les probabilités, des temps favorables aux fêtes, aux voyages, aux embarquements, aux récoltes, et aux autres entreprises dans lesquelles il im

porte de n'être pas contrarié par le temps; avec une instruction simple et concise sur les nouvelles mesures. Diverses éditions, revues d'année en année, de 1800 à 1812.

M. de Lamarck avait commencé ses observations météorologiques de fort bonne heure, dès 1776; dès lors il avait soumis au jugement de l'Académie des sciences

un Mémoire sur les vapeurs de l'atmosphère, qu'elle avait d'autant plus accueilli, disait Duhamel dans son rapport sur la Flore française, que les observations renfermées dans ce Mémoire lui parurent de nature à être suivies, et qu'elle engagea l'auteur à se livrer à ce travail et à lui faire part de ses observations. Il avait donc dû les continuer; mais lorsqu'il voulut les faire connaître de nouveau, l'Académie avait changé d'esprit. Les mathématiques avaient écrasé, étouffé les sciences naturelles, et dès lors ses observations ne pouvaient plus avoir d'application; les essais, plausibles ou non, étaient traités de ridicules, et cependant ils ne l'étaient pas. C'est ce qui arriva à M. de Lamarck. Dans l'état de ses connaissances, ayant obtenu une sorte de certitude, il voulut publier des Annuaires météorologiques, comme il y avait un Annuaire du bureau des longitudes; et nous avons vu comment il fut accueilli.

I

PHYSIQUE. Recherches sur les causes des principaux faits physiques, et principalement sur ceux de la combustion; de l'élévation de l'eau dans l'état de vapeur; de la chaleur produite par le frottement des corps solides; de celle qui se rend sensible dans les décompositions subites, dans les effervescences, dans le corps des animaux pendant la vie ; de la causticité; de la saveur et de l'odeur de certains corps composés ; de la couleur des corps; de l'origine des composés et de tous les corps minéraux; de l'entretien de la vie des êtres organiques, de leur accroissement, de leur état de vigueur, de leur dépérissement et de leur mort. 2 vol. in-8°, 1794.

Mémoire sur la matière du son. Lu en l'an VIII, 16 et 26 brum.

' Recherches n'était pas le mot, il fallait Pensées sur.

T. III.

23

Sur la matière du feu, considéré comme instrument chimique dans les analyses. Lu à l'Instit. (Journ. de Ph., floréal an VII).

Sur la formation d'une échelle chromatique.

On voit qu'il n'a touché qu'aux grandes questions de la physique; il dit lui-même qu'il n'a point fait d'expériences.

CHIMIE. Réfutation de la chimie pneumatique. 2 vol. in-8°, 1796.

Ce travail a été résumé dans quelques pages de ses Mémoires de physique et d'histoire naturelle, sous le titre d'Erreurs remarquables sur lesquelles reposent les principes de la théorie pneumatique.

Réfutation de la théorie pneumatique, ou de la nou velle doctrine des chimistes modernes, présentée article par article, dans une suite de réponses aux principes rassemblés et publiés par le comte Fourcroy dans sa Philosophie chimique, précédée d'un supplément complémentaire de la théorie exposée dans l'ouvrage intitulé: Recherches sur les causes des principaux faits physiques, auquel celui-ci fait suite et devient nécessaire. Paris, 1796. 1 vol. in-8°.

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Sur les molécules essentielles des composés, et sur l'invariabilité de leur forme et l'unité et l'identité de leur nature. Sur le résultat des altérations que la nature ou l'art peuvent faire subir aux molécules essentielles des composés. Sur l'état de combinaison des principes, dans les différentes molécules essentielles des composés, Sur la tendance naturelle qu'ont les molé cules essentielles des composés à se détruire. Sur la véritable cause des dissolutions.

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Ces cinq Mémoires furent publiés, en 1797, en un vol. in-8°, sous le titre de Mémoires de Physique et

d'Histoire naturelle, établis sur des bases de raisonnement indépendantes de toutes théories; avec l'exposition de nouvelles considérations sur la cause générale des dissolutions, sur la matière du feu, sur la couleur des corps, sur la formation des composés, sur l'origine des minéraux, et sur l'organisation des corps vivants, Paris, 1797.

GEOLOGIE. Hydrologie ou Hydrogéologie. Recherches sur l'influence qu'ont les eaux sur la surface du globe terrestre, sur les causes de l'existence du bassin des mers, de son déplacement, de son transport successif sur les différents points du globe; enfin, sur les changements que les corps vivants exercent sur la nature, et l'état de cette surface, 1 vol. in-8°, 1802. Cet ouvrage a été traduit en allemand par Wrede. Berlin, 1805, in-8°.

Considérations sur quelques faits applicables à la théorie du globe, observés par M. Péron, dans son voyage aux terres Australes;

En 1892, dans l'introduction de ses Mémoires sur les coquilles fossiles des environs de Paris, pour l'emploi de ce moyen dans les questions géologiques.

SUR LES CORPS ORGANISÉS EN GÉNÉRAL. Recherches sur l'organisation des corps vivants, el particulièrement sur son origine, sur la cause de ses développements et des progrès de sa composition, et sur celles qui, tendant continuellement à la détruire dans chaque individu, amènent nécessairement sa mort. Paris, 1802. 1 vol. in-8°. Précédé du Discours d'ouverture du cours de zoologie, donné dans le Muséum d'histoire naturelle, l'an X de la république,

Mémoire sur les classes les plus convenables à introduire parmi les végétaux, et sur l'analogie de leur nombre avec celles déterminées dans le règne animal, ayant

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