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migrant choisira dans les pays où il aborde une på dens 1. de dépendance et taxée au salaire.

L'émigrant, s'il prend domicile dans une ville, y arrive avec la pensée arrêtée de s'adonner au négoce, dont les chances le tentent naturellement : s'il a formé le projet se se livrer à l'industrie, c'est pour son propre compte, eutube chef d'établissement; mais l'exiguite de ses capitaux lui permet rarement. S'il se dirige dans l'interieur dog terres, c'est encore pour devenir son maître. L'idée de la propriété l'y poursuit.

En quelque cas que ce soit, le salaire borné n'est jamais un attrait pour lui. Ce n'est donc, nous le repetons, quaceptionnellement ou transitoirement qu'il s'y résigne. C'est de là que vient l'élévation du taux des salaires dans ces pays.

Or, le Brésil, pressé d'une part par l'affluence ervassar i des immigrants, et de l'autre part n'ayant pas en comme les États-Unis, une génération locale suft, saname nombreuse, ne verra de longtemps peut-être l'inde prendre sur son sol cet essor rapide, qui aurait pu ra tr et arrêter même le mouvement commercial des mit 20 étrangeres.

VII

Pendant tout le temps que dura la guerre de la res dution aux États-Unis, le commerce de ce pays, non-se:" ment avec l'Angleterre, mais avec toutes les autres nat ins du globe, fut interrompu. Les Americains furent d.ne

obligés de s'ingénier à se pourvoir par eux-mêmes de tous les objets manufacturés, par exemple, qu'ils recevaient presque exclusivement de l'Angleterre. La nécessité les rendit industrieux, et quand revint la patx, ils arrêtèrent l'importation d'un très-grand nombre d'articles que leur propre fabrication était en mesure déjà de leur fournir.

L'Angleterre était ce qu'elle est encore aujourd'hui, un pays trop pratique et trop commerçant pour ne point tirer parti de l'avenir qu'offraient les États-Unis dont elle avait été à même d'apprécier les ressources, et elle savait ce que de telles ressources pouvaient devenir entre les mains d'hommes pareils à ceux qui avaient mené à bonne fin une si difficile et si grande œuvre.

Aussitôt après la paix, dès 1784, les Anglais se hâtèrent de renouer avec leurs anciennes colonies des relations commerciales; et en deux années, ils expédièrent aux États-Unis pour plus de 30 millions de dollars (150 millions de francs) de marchandises, et recurent en échange pour environ une dixaine de millions de dollars de produits (50 millions).

C'était peu en apparence, beaucoup en réalité, de la part d'un pays qui sortait d'une aussi rude épreuve que celle qu'il venait de traverser. Mais hommes de paix et de travail depuis longtemps; jaloux, dans la situation nouvelle où ils se trouvaient, de s'élever rapidement à la hauteur de cette situation, les Américains se mirent à l'œuvre; et bientôt l'agriculture prit, sur toute la surface du sol, des développements considérables. Le principal pour eux était de pouvoir rendre le plus tôt possible en produits bruts ce

migrant choisira dans les pays où il aborde une profession de dépendance et taxée au salaire.

L'émigrant, s'il prend domicile dans une ville, y arrive avec la pensée arrêtée de s'adonner au négoce, dont les chances le tentent naturellement s'il a formé le projet de se livrer à l'industrie, c'est pour son propre compte, comme chef d'établissement; mais l'exiguité de ses capitaux le lui permet rarement. S'il se dirige dans l'intérieur des terres, c'est encore pour devenir son maître. L'idée de la propriété l'y poursuit.

En quelque cas que ce soit, le salaire borné n'est jamais un attrait pour lui. Ce n'est donc, nous le répétons, qu'exceptionnellement ou transitoirement qu'il s'y résigne. C'est de là que vient l'élévation du taux des salaires dans ces pays.

Or, le Brésil, pressé d'une part par l'affluence croissante des immigrants, et de l'autre part n'ayant pas encore, comme les États-Unis, une génération locale suffisamment nombreuse, ne verra de longtemps peut-être l'industrie prendre sur son sol cet essor rapide, qui aurait pu ralentir et arrêter même le mouvement commercial des nations étrangères.

VII.

Pendant tout le temps que dura la guerre de la révolution aux États-Unis, le commerce de ce pays, non-seulement avec l'Angleterre, mais avec toutes les autres nations du globe, fut interrompu. Les Américains furent done

obligés de s'ingénier à se pourvoir par eux-mêmes de tous les objets manufacturés, par exemple, qu'ils recevaient presque exclusivement de l'Angleterre. La nécessité les rendit industrieux, et quand revint la patx, ils arrêtèrent l'importation d'un très-grand nombre d'articles que leur propre fabrication était en mesure déjà de leur fournir.

L'Angleterre était ce qu'elle est encore aujourd'hui, un pays trop pratique et trop commerçant pour ne point tirer parti de l'avenir qu'offraient les États-Unis dont elle avait été à même d'apprécier les ressources, et elle savait ce que de telles ressources pouvaient devenir entre les mains d'hommes pareils à ceux qui avaient mené à bonne fin une si difficile et si grande œuvre.

Aussitôt après la paix, dès 1784, les Anglais se hâtèrent de renouer avec leurs anciennes colonies des relations commerciales; et en deux années, ils expédièrent aux États-Unis pour plus de 30 millions de dollars (150 millions de francs) de marchandises, et recurent en échange pour environ une dixaine de millions de dollars de produits (50 millions).

C'était peu en apparence, beaucoup en réalité, de la part d'un pays qui sortait d'une aussi rude épreuve que celle qu'il venait de traverser. Mais hommes de paix et de travail depuis longtemps; jaloux, dans la situation nouvelle où ils se trouvaient, de s'élever rapidement à la hauteur de cette situation, les Américains se mirent à l'œuvre; et bientôt l'agriculture prit, sur toute la surface du sol, des développements considérables. Le principal pour eux était de pouvoir rendre le plus tôt possible en produits bruts ce

qu'ils recevraient en objets fabriqués. Il suffit de dire que,
à cette époque, les trois quarts environ de la population des
États-Unis s'étaient livrés à l'agriculture.

Aussi de 10 millions de dollars qui avaient été le pre-
mier chiffre des exportations après la période révolution-
naire, ce chiffre s'éleva, en 1797, à près de 57 millions.
de dollars (285 millions de francs). Quatre ans plus tard,
ce chiffre atteignait 93 millions de dollars.

Sans vouloir suivre pas à pas le mouvement du com-
merce d'exportation des États-Unis, nous signalerons
comme dernier point de comparaison avec le chiffre de
1784, celui de 1851, qui s'élève à 137 millions de dollars
(685 millions de francs) de produits nationaux, et 15 mil-
lions de dollars (75 millions de francs) de produits. Le
total du mouvement commercial des États-Unis, en 1851,
importations et exportations réunies, a été de 330 millions
de dollars (1,650 millions de francs).

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Accroissement de population, accroissement de com-
merce résultats de la paix politique des États-Unis.
Demandez aux révolutions des républiques du Sud ce
qu'elles ont produit d'analogue!

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