Penses-tu que, plus vieille, en la maison céleste Ou qu'elle eût moins senti la poussière funeste C'est bien, je le confesse, une juste coutume Par le canal des yeux vidant son amertume, Mais d'être inconsolable, et dedans sa mémoire N'est-ce pas se haïr, pour acquérir la gloire La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles: La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles, Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre, Et la garde qui veille aux barrières du Louvre De murmurer contre elle, et perdre patience, Vouloir ce que Dieu veut est la seule science Qui nous met en repos." Rapidité du temps. Eternité. L'HEURE Sonne! on la compte; elle n'est déjà plus: L'airain n'annonce, hélas ! que des moments perdus. Son redoutable son m'épouvante, m'éveille; Et c'est la voix du temps qui frappe à mon oreille. S'il ne m'abuse point, le lugubre métal De mon heure dernière a donné le signal: C'est elle!... où retrouver tant d'heures écoulées ? De ce terme fatal, c'est toi que j'envisage. il vit si peu de jours. La Fiancée. Le soir brunissait la clairière ; Quand soudain s'offrit à ma vue "Quelle est," lui dis-je, "l'avenue "Mais toi, pastourelle, à cette heure A mes côtés viens prendre place "Oh! non pas, je suis fiancée : Dans huit jours Roch m'épousera." Et sa main dans ma main pressée Tout doucement se retira. "Pauvre Lise!" poursuivit-elle. "Je veux," lui dis-je, "me prier Aux noces de la pastourelle, Et diriger vers la chapelle La course de mon destrier.' "Venez," repartit la bergère, "Mais vous me plaindrez."-" Et pourquoi ?" "J'avais un tendre ami... son père Lui défend de songer à moi. De tes jours, triste pastourelle, Au chaste rendez-vous fidèle, Portant à l'épouse nouvelle -“Pas bien loin," dit le solitaire, "Pas bien loin.”—“ Où donc ?""Sous la terre Que foule votre destrier." Le Sommeil du Tyran. Sous ses lambris dorés, un tyran détesté "Le sommeil," dit quelqu'un," est-il fait pour le crime? Portrait de l'Amitié. J'ai le visage long et la mine naïve, Je suis sans finesse et sans art. Mon teint est fort uni, ma couleur assez vive, Mon abord est civil; j'ai la bouche riante; Mais quoique je sois belle, agréable et charmante, peu de cœurs. On me proteste assez, et presque tous les hommes Se vantent de suivre mes lois. Mais que j'en connais peu dans le siècle où nous sommes, Dont le cœur réponde à la voix ! Ceux que je fais aimer d'une flamme fidèle, Me font l'objet de tous leurs soins. Quoique vieille, à leurs yeux je parais toujours belle; On m'accuse souvent d'aimer trop à paraître Cependant il est vrai qu'on ne me peut connaître Ode à la Fortune. Fortune, dont la main couronne Le peuple, dans ton moindre ouvrage Te nomme grandeur de courage, Mais de quelque superbe titre |