"C'est," lui dit le mentor," afin de vous instruire Les sots savent tous se produire ; Les Horloges de Charles-Quint. Lassé du trône et de la cour, Jeté par ses ennuis au fond d'un monastère, Charles-Quint s'ennuyait de n'avoir rien à faire. Mais leurs aiguilles discordantes Ne furent pour ses yeux qu'un supplice nouveau. Le soir, chacune allait suivant sa fantaisie. Il en prit de l'humeur, et sa main un peu rude Il avait régné quarante ans. Celui-ci fut très-court. Il rit de sa folie. Mes ministres, mes lieutenants, Entre les œuvres de mes mains, Insensé, je voudrais établir l'harmonie, Quand Dieu, dont la puissance est, dit-on, infinie, Charles-Quint, à ces mots, reprenant son bréviaire, L'art a, depuis ce temps, grandement cheminé. Le Breguet encor n'est pas né. Dieu et son Essence. CET astre universel, sans déclin, sans aurore, C'est Dieu, c'est ce grand tout, qui soi-même s'adore! Il est ; tout est en lui: l'immensité, les temps, De son être infini sont les purs éléments; L'espace est son séjour, l'éternité son âge; Le jour est son regard, le monde est son image; Tout l'univers subsiste à l'ombre de sa main; L'être à flots éternels découlant de son sein, q Comme un fleuve nourri par cette source immense, S'en échappe, et revient finir où tout commence. Sans bornes comme lui, ses ouvrages parfaits Bénissent en naissant la main qui les a faits! Il peuple l'infini chaque fois qu'il respire; Pour lui, vouloir c'est faire, exister c'est produire ! Tirant tout de soi seul, rapportant tout à soi, Sa volonté suprême est sa suprême loi! Mais cette volonté, sans ombre et sans faiblesse, Est à la fois puissance, ordre, équité, sagesse. Sur tout ce qui peut être, il l'exerce à son gré; Le néant jusqu'à lui s'élève par degré : Intelligence, amour, force, beauté, jeunesse, Sans s'épuiser jamais, il peut donner sans cesse, Et, comblant le néant de ses dons précieux, Des derniers rangs de l'être il peut tirer des dieux! Mais ces dieux de sa main, ces fils de sa puissance, Mesurent d'eux à lui l'éternelle distance, Tendant par leur nature à l'être qui les fit; Il est leur fin à tous, et lui seul se suffit! Hymne au Soleil. Dieu, que les airs sont doux! que la lumière est pure! Et sous la main des temps ton front n'a point pâli! Et moi, quand le midi de ses feux bienfaisants Il me semble qu'un dieu, dans tes rayons de flamme, Les Métamorphoses du Singe. Gille, histrion de foire, un jour, par aventure, Mon singe, au même instant, de chercher à s'y voir. Puissant maître des dieux, j'ose implorer tes grâces: Je te demande, au reste, un changement complet." Sous ce nouvel habit mon drôle s'examine, Par bonheur en ce moment-là Le seigneur Jupiter était d'humeur à rire: A Jupin derechef adresse une requête. "Ma bonté," dit le dieu, " commence à se lasser: Cependant j'ai trop fait pour rester en arrière, Et vais de chaque état où tu viens de passer Mais aussi plus d'autre prière ! Que je n'entende plus ton babil importun." Depuis ce temps, dit-on, les quatre ne font qu'un. La Feuille. "De la tige détachée, Pauvre feuille desséchée, Où vas-tu?"—" Je n'en sais rien. Qui seul était mon soutien. Où va la feuille de rose Et la feuille de laurier." La Fleur. Fleur mourante et solitaire, La même faux nous moissonne, Une feuille t'abandonne, Un plaisir nous dit adieu. |