Cet homme se raillait assez hors de saison. Je ne sais s'il avait raison: Mais que cette humeur soit ou non Sans faute avec elle mourra, 2 La Fermière. Amour à la fermière ! elle est Puissiez vous trouver en chemin La ferme et la fermière!" De l'escabeau vide au foyer Là le pauvre s'empare, Pour lui n'est point avare; C'est là qu'un jour je vins m'asseoir, Les pieds blancs de poussière; Un jour!... puis en marche, et bonsoir La ferme et la fermière. En fermant les yeux je revois Si Dieu, comme notre curé Ah! qu'il songe à ma dette. Chaque hiver qu'un groupe d'enfants Comme les anges aux fils blancs La ferme et la fermière. à pas, Le Roi et les deux Bergers. CERTAIN monarque un jour déplorait sa misère, Et se lamentait d'être roi: "Que pénible métier!" disait-il : 66 sur la terre Est-il un seul mortel contredit comme moi ? Je voudrais vivre en paix, on me force à la guerre; Je chéris mes sujets, et je mets des impôts; J'aime la vérité, l'on me trompe sans cesse ; Mon peuple est accablé de maux, Je suis consumé de tristesse: Partout je cherche des avis, Je prends tous les moyens, inutile est ma peine; Notre monarque alors aperçoit dans la plaine Et des béliers sans force errant dans les bruyères. Et tandis qu'il est d'un côté Un loup prend un mouton qu'il emporte bien vite; Guillot tout haletant s'arrête, S'arrache les cheveux, ne sait plus ou courir, Il demande au ciel de mourir. S'écria le monarque; "et les pauvres bergers, Des béliers grands et fiers, tous en ordre paissants, Et de qui la mamelle pleine Fait accourir de loin les agneaux bondissants. Leur berger, mollement étendu sous un hêtre, Faisait des vers pour son Iris, Les chantait doucement aux échos attendris, A Sera bientôt détruit; les loups ne craignent guère Ah! comme je rirai !".... Dans l'instant le loup passe, Mais à peine il paraît, que, prompt à le saisir, Au bruit qu'ils font en combattant, Deux moutons effrayés s'écartent dans la plaine : Et pour rétablir l'ordre il suffit d'un instant. Alors le roi presque en courroux Lui dit: "Comment fais-tu ? Les bois sont pleins de loups. Dans cet heureux état, toi seul tu les maintiens !" 20 Le Savant et le Fermier. QUE j'aime les héros dont je conte l'histoire ! Mais je sais qu'ils font mon bonheur. Je conviens cependant, et c'est avec douleur, 40 Plusieurs Losephine Pleasenton. + Que tous n'ont pas le même cœur. que l'on connaît, sans qu'ici je les nomme, Mais je les trouve encor moins dangereux que l'homme ; Un bon fermier de mon pays. Depuis quatre-vingts ans, de tout le voisinage Il jugeait les procès ou réglait les familles, Nul n'eût osé mentir devant ses cheveux blancs. Qui dit au bon vieillard: "Mon père, enseignez-moi Vous apprîtes l'art d'être sage. Chez quelle nation, à la cour de quel roi, Avez-vous été, comme Ulysse, Prendre des leçons de justice? Suivez-vous de Zénon la rigoureuse loi? C'est mon cœur. Je vois les animaux, j'y trouve le modèle La colombe m'apprit à devenir fidèle ; En voyant la fourmi, j'amassai pour jouir; Mes bœufs m'enseignent la constance, |