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HARVARD COLLEGE LIBRARY

DEXTER FUND May 21,1921 (1868-79)

PROCÈS-VERBAUX

DE

L'ACADÉMIE DU GARD.

Séance du 7 novembre 1863.

Après la lecture des procès-verbaux de la séance du 22 août et de la séance publique du 29 du même mois, qui a clos la précédente année académique, le secrétaire donne communication de la correspondance.

Le président dépose les ouvrages, mémoires et publications reçus du 22 août jusqu'à ce jour, et qui ont été, soit adressés par les Sociétés correspondantes en échange, soit offerts par les auteurs en hommage. L'Académie remarque parmi ces derniers Recherches sur les maladies des versd-soie, par M. le docteur G. Brouzet ; Murviel, Ruines d'un oppidum des Volces-Arécomiques,

par MM. A. de Montgravier et Ad. Ricard ; Noologie, ou Philosophie de l'intelligence humaine, par E.-J. Pérès (d'Alais), 2 vol. in-8°; Rapport du lieutenant-colonel J.-D. Graham, ingénieur topographe des Etats Unis, sur la ligne de Mason et Dixon. Chicago, 1862 (en anglais, avec une carte); Notice sur les Archives communales de la ville de Toulon, par M. Octave Teissier. Ces trois derniers ouvrages sont confiés à des membres qui se chargent d'en rendre compte.

Un exemplaire du volume des Mémoires de l'Académie du Gard est remis par le président à chacun des membres présents.

M. Pelet, qui s'est occupé, dans ces derniers temps, de réunir et de résumer, dans une œuvre d'ensemble, les diverses études qu'il a faites à l'occasion des Bains romains de Nimes, donne lecture du premier chapitre de son ouvrage. Dans ce chapitre, intitulé: Faits préliminaires, le savant auteur commence par recueillir avec soin les passages des auteurs anciens et les textes épigraphiques, qui établissent l'antique notoriété de notre Fontaine et des Bains magnifiques qu'Auguste et plusieurs de ses successeurs y firent construire. Passant ensuite à la description des fouilles de 1738 :

« Ces découvertes, dit-il, excitaient tellement la curiosité publique, qu'on fut obligé de placer des troupes aux avenues, afin de repousser la foule et protéger les travaux. Le déblaiement était exécuté par cent cinquante ouvriers, partagés en divers ateliers, et, chaque jour, de nouvelles richesses étaient exhumées. De somptueux édifices, des colonnes, des statues, des marbres, des porphyres, des inscriptions sans nombre, étaient le résultat des recherches de la journée.

› Dans le principe, tous ces fragments étaient transportés à l'Evêché par les soins de Monseigneur (1); mais la quantité en devint si considėrable qu'on finit par les recueillir avec indifférence, puis l'on n'en fit aucun cas; enfin, on se fatigua de fouiller, l'argent manqua, les travaux furent interrompus, repris ensuite, l'année d'après. Les savants déclarèrent que c'étaient là des restes d'anciens bains. Dès ce moment, ces fouilles n'inspirèrent plus aucun intérêt. Il parait même qu'on ne s'occupa nullement d'étudier ces intéressantes ruines; car, si l'on veut aujourd'hui se procurer quelques détails sur ces fouilles, il faut les chercher dans les manuscrits de l'époque ou bien dans ce qu'en a dit, plus tard, l'historien de Nimes.

» Enfin, deux ans après ces belles découvertes, les propriétaires des moulins ayant été dépossédés, on s'occupa sérieusement de projets de restauration; trois concurrents se présentèrent. Clapier, Mathieu et Guiran. Le premier proposait de faire table-rase de tout ce qui était antique; la mort de l'auteur fit justice de ce vandalisme. Les deux autres, plus heureusement inspirés, voulaient, au contraire, faire continuer les fouilles, embellir les abords de la Fontaine, et conserver, comme une antique ruine, le monument qu'on découvrait. Ce beau projet, d'une exécution facile et peu dispendieuse, devait, par cela même, être rejeté : il le fut en effet. Une restauration en harmonie avec le goût de l'époque fut proposée par M. Philippe Maréchal, unanimement adoptée et exécutée telle qu'on la voit aujourd'hui.

Architecte de fortification, M. Maréchal renferma dans de grands fossés les eaux limpides de

(1) Mgr J.-C Prudent de Becdelièvre.

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