Flatter ceux du logis, à son maître complaire : Sera force reliefs de toutes les façons, Sans parler de mainte caresse. Le loup déja se forge une félicité Qui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le cou du chien pelé : Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. La Génisse, la Chèvre et la Brebis, en société avec le Lion. LA génisse, la chèvre et leur sœur la brebis, Et mirent en commun le gain et le dommage. Vers ses associés aussitôt elle envoie. Eux venus, le lion par ses ongles compta, A cela l'on n'a rien à dire. La seconde, par droit, me doit échoir encor: FABLE VII. La Besace. JUPITER dit un jour : que tout ce qui respire S'envienne comparaître aux pieds de ma grandeur: Si dans son composé quelqu'un trouve à redire, Il peut le déclarer sans peur; Je mettrai remède à la chose. Venez, singe; parlez le premier, et pour cause: Voyez ces animaux : faites comparaison De leurs beautés avec les vôtres. Etes-vous satisfait? Moi! dit-il, pourquoi non? N'ai-je pas quatre pieds aussi bien que les autres? Mon portrait jusqu'ici ne m'a rien reproché: Mais pour mon frère l'ours, on ne l'a qu'ébauché; Tout sage qu'il était, dit des choses pareilles: Dame baleine était trop grosse. Dame fourmi trouva le ciron trop petit, Jupin les renvoya s'étant censurés tous; Du reste, contens d'eux. Mais parmi les plus fous Nous créa bésaciers tous de même manière, FABLE VIII. L'Hirondelle et les petits Oiseaux. UNE hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prévoyait jusqu'aux moindres orages, Et devant qu'ils fussent éclos, Les annonçait aux matelots. Il arriva qu'au temps que le chanvre se sème, Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux oisillons: Et lacets pour vous attraper; Votre mort ou votre prison: Ils trouvaient aux champs trop de quoi. L'hirondelle leur dit : Arrachez brin à brin Ce qu'a produit ce maudit grain; Ou soyez sûrs de votre perte. Prophète de malheur ! babillarde, dit-on, Le bel emploi que tu nous donnes! Il nous faudrait mille personnes Pour éplucher tout ce canton. La chanvre étant tout-à-fait crûe L'hirondelle ajouta : Ceci ne va pas bien; Mauvaise graine est tôt venue. Mais, puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien, Dès que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu'à leurs blés Ne volez plus de place en place; De passer, comme nous, les déserts et les ondes, Ni d'aller chercher d'autres mondes: C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sûr; C'est de vous renfermer aux trous de quelque mur. Les oisillons, las de l'entendre, |