Nous pouvons conclure de là Qu'il faut faire aux méchans guerre continuelle. J'en conviens: mais de quoi sert-elle FABLE X I V. Le Lion devenu vieux. LE lion, terreur des forêts, Chargé d'ans, et pleurant son antique prouesse, Fut enfin attaqué par ses propres sujets Devenus forts par sa faiblesse. Le cheval s'approchant lui donne un coup de pied, Il attend son destin sans faire aucunes plaintes ; FABLE XV. Philomèle et Progné. De sa demeure s'écarta, Et loin des villes s'emporta Dans un bois où chantait la pauvre Philomèle. Ne quitterez-vous point ce séjour solitaire? Tout au plus à quelque rustique? Sans cesse il vous souvient que Térée autrefois, Exerça sa fureur sur vos divins appas. Et c'est le souvenir d'un si cruel outrage Il m'en souvient bien davantage. pas: JE ne suis FABLE XV I. La Femme noyée. pas de ceux qui disent: ce n'est rien, C'est une femme qui se noie. Je dis que c'est beaucoup, et ce sexe vaut bien Ce que j'avance ici n'est pas hors de propos, D'une femme qui, dans les flots, Des Pour lui rendre, en cette aventure, Il arriva que sur les bords Du fleuve, auteur de sa disgrace, gens se promenaient, ignorant l'accident. S'ils n'avaient de sa femme apperçu nulle trace: Un autre répartit : non, ne le suivez pas, Quelle que soit la pente et l'inclination L'esprit de contradiction L'aura fait flotter d'autre sorte. Cet homme se raillait assez hors de saison. Mais, que cette humeur soit ou non FABLE XVII. La Belette entrée dans un grenier. DAMOISELL AMOISELLE belette, au corps long et fluet, Entra dans un grenier par un trou fort étroit; Elle sortait de maladie. Là, vivant à discrétion, Mangea, rongea : Dieu sait la vie, Et le lard qui périt en cette occasion. Grasse, maflue et rebondie... Au bout de la semaine, ayant dîné son sou, Ne peut plus repasser, et croit s'être méprise. C'est, dit-elle, l'endroit ; me voilà bien surprise: Un rat, qui la voyait en peine, Lui dit : vous aviez lors la panse un peu moins pleine Le Chat et le vieux Rat. J'AI lu chez un conteur de fables, ΑΙ Qu'un second Rodilard, l'Alexandre des chats, Rendait ces derniers misérables: J'ai lu, dis-je, en certain auteur, Que ce chat exterminateur, Vrai Cerbère, était craint une lieue à la ronde; N'étaient que jeux au prix de lui. Qu'elles |