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FABLE XIX, page 52.

Cette fantaisie de chasser doit être trop fréquente chez le lion pour qu'il y ait de la justesse à employer cette expression, se mit en tête; ce mot semble indiquer une fantaisie nouvelle ou du moins assez rare. Sanglier était autrefois de deux syllabes, ce qui était assez dur à l'oreille.

V. 12. Leur troupe n'était pas encore accoutumée., etc.

Il fallait donc que ce fut au commencement du monde. Cette circonstance paraît bizarre.... dit l'âne en se donnant tout l'honneur de la chasse. Il fallait ce me semble que l'âne se rendit tout-à-fait insupportable au lion par ses fanfaronades, cela eut rendu la moralité de la fable plus sensible et plus évidente.

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Ce n'est point là une fable; c'est une anecdote dont il est assez difficile de tirer une moralité.

V. 5. Une histoire des plus gentilles,

Quoique ce soit d'Esope que La Fontaine parle ici et non pas de lui-même, peut-être eut-il été mieux de ne pas promettre que l'histoire serait gentille: on le verra bien.

V. 22.

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Chacune sœur, c'est le style de la pratique ; et ce mot de chacune, au lieu de chaque, fait très bien en cet endroit.

LIVRE TROISIÈME.

FABLE I, page 58.

V. 4. Les derniers venus, etc. n'y ont presque rien trouvé.

V. 16. Et que rien ne doit fuir, etc. Locution empruntée de la langue latine.

V. 22. La guerre a ses douceurs, l'himen a ses alarmes. Vers charmant. V. 23. où buter. Ce mot de buter est sec et peu

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nous avoir parlé de quolibets coup sur coup renvoyés, pouvait nous faire grace de celui-là.

V. 81. Quant à vous, suivez Mars, etc. Ce n'est point La Fontaine qui parle à son lecteur, c'est Malherbe qui continue et qui s'adresse à Racan. Celui-ci ne prit ni femme, ni abbaye, ni emploi ; il se livra à son talent pour la poésie, qui lui fit une grande réputation.

FABLE II, page 61.

La Fontaine a pris ici le ton le plus simple, et ne paraît pas chercher le moindre embellissement. Il a craint sans doute qu'on ne le soupçonnat d'avoir voulu lutter contre Horace, qui, dans une de ses Epitres, a mis en vers cet Apologue d'une manière beaucoup plus piquante et plus agréable.

V. 7. Chacun d'eux résolut de vivre en gentilhomme,

Sans rien faire

Voilà un trait de satyre qui porte sur le fond de nos mœurs, mais d'une manière bien adoucie. C'est le ton et la coutume de La Fontaine de placer la morale dans le tissu de la narration, par l'art dont il fait son récit.

V. 25. . . . . Et la chose est égale. Pas si égale. Mais La Fontaine n'y regarde pas de si près. On verra ailleurs qu'il ne traite pas aussi bien l'autorité royale, et que même il se permet un trait de satyre qui passe le but.

FABLE II I, page 63.

V. 5. Hoqueton. Ce mot se dit et d'une sorte de casaque que portent les archers, et des archers qui la portent.

V. 10. « C'est moi qui suis Guillot, berger de ce troupeau ». Comme ce vers peint merveilleusement les fripons et les attentions superflues qu'ils prennent pour le succès de leurs fourberies; attentions qui bien souvent les font échouer !

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V. 16. . . . Comme aussi sa musette; ce dernier hémistiche est d'une grace charmante. Ce qu'il y a de hardi dans l'expression, d'une musette qui dort, devient simple et naturel, préparé par le som. meil du berger et du chien.

V. 22. Mais cela gâta son affaire.

C'est ce qui arrive. On reconnaît l'imposteur à la caricature: les

fripons déliés l'évitent soigneusement: et voilà ce qui rend le monde si dangereux et si difficile à connaître.

V. 32. Quiconque est loup, etc.

Il fallait finir la fable au

vers précédent, toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre. La Fontaine alors avait l'air de vouloir décourager les fripons, ce qui était travailler pour les honnêtes gens.

FABLE IV, page 64.

V. 14. Or c'était un soliveau.

Il faut convenir que la con

duite de Jupiter, dans cet Apologue, n'est point du tout raisonnable. Il est très-simple de desirer un autre roi qu'un soliveau, et très-naturel que les grenouilles ne veuillent pas d'une grue qui les croque.

FABLE V, page 66.

V. 22. Et vous lui fait un beau sermon.

La Fontaine se plait toujours à déveloper le caractère du renard, et il le fait sans cesse d'une manière gaie et comique. Les autres fabulistes sont secs auprès de lui.

1

FABLE VI, page 67.

V. 5. Fourbe, moins commun que fourberie.

V. 8. Possible guères... Mot que Vaugelas, Ménage et Thomas Corneille ont condamné. L'usage a, depuis La Fontaine, confirmé leur arrêt.

V. 19. Gésine... Mot vieilli, qui ne s'emploie guère que dans les tribunaux.

V. 23. Obligez-moi de n'en rien dire;

C'est la première précaution du fourbe. La Fontaine ne manque pas ces nuances qui marquent les caractères et les passions.

V. 29. Sottes de ne pas voir, etc. ... La Fontaine a bien fait de prévenir ses lecteurs sur cette invraisemblance avant qu'ils s'en apperçussent eux-mêmes. Mais elle n'en est pas moins une tache dans cette fable. Il n'est pas naturel que la faim ne force pas tous ces animaux à

sortir.

V.

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FABLE V II, page 69.

1. où toujours il revient où, pour auquel. Selon d'Olivet, auquel ne peut se supporter en vers: où pour auquel ne peut se dire. Voilà les poëtes bien embarrassés. Racine n'a point reconnu cette règle de d'Olivet.

FABLE VIII, page 70.

Cette goute, que l'auteur personnifie pour la mettre en scène avec l'araignée, est une idée assez bizarre et peu digne de La Fontaine. V. 11.... Aragne, vieux mot conservé pour le besoin de la rime ou du vers.

FABLE IX, page 72.

V. 16..... Vous êtes une ingrate. Mot qui exprime à merveille un des grands caractères de l'ingratitude qui compte pour un bienfait le mal qu'elle ne fait pas.

FABLE X, page 72.

V. 1. On exposait une peinture. Une femme d'esprit lasse de voir dans nos livres des peintures satyriques de son sexe, appliqua ́aux hommes qui font les livres la remarque du lion de cette fable. Elle avait raison, mais les femmes ont mieux fait depuis, c'est de prendre leur revanche, de faire des livres, et de peindre les hommes à leur

tour.

FABLE XI, page 73.

V. 1...... Gascon, d'autres disent Normand; cette incertitude, ce doute où La Fontaine s'enveloppe avec l'apparence naïve de la bonne foi historique est bien plaisante et d'un goût exquis.

On a critiqué, et bons pour des goujats, et l'on a eu raison, les goujats n'ont que faire là.

FABLE XI I, page 74.

V. 8. Tantôt on les eut vus côte à côte nager. Ce vers et les deux suivans sont d'une vérité pittoresque qui met la chose sous les yeux. FABLE XIII, page 75.

V. 13. . . . . Louvats, mot de style burlesque qui s'emploie comme on le sait pour louveteau.

V. 27. J'en conviens; mais de quoi sert-elle

Avec des ennemis sans foi ?

La Fontaine se met ici à côté d'une grande question, savoir jusquel point la morale peut s'associer avec la politique.

FABLE XI V, page 76.

2. Prouesse, action de preux, vieux adjectif qui signifie en style lique brave, vaillant.

FABLE
BLE X V, page 77.

V. 8. Depuis le temps de Thrace, etc. n'est pas une tournure bien poétique ni bien française: cependant elle ne déplaît pas, parce qu'elle évite cette phrase, depuis le temps où nous étions ensemble dans la Thrace.

V. 25.

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FABLE X V I, page 78.

Assez hors de saison; c'est mon avis, et je ne connais pas pourquoi La Fontaine s'est donné la peine de rimer cette historiette assez médiocre.

FABLE XVII, page 79.

V. 19. Ce que je vous dis là l'on le dit à bien d'autres: La Fontaine avec sa délicatesse ordinaire indique les traitans d'alors, et tourne court bien vite, comme s'il se tirait d'un mauvais pas.

FABLE XVIII, page 80.

Cette fable est charmante d'un bout à l'autre pour le naturel, la gaieté, sur-tout pour la vérité des tableaux.

LIVRE QUATRIÈME.

FABLE I, page 83.

V. 3. Et qui náquites toute belle,

A votre indifférence près.

Ces deux vers sont d'une finesse peu connue jusqu'à La Fontaine, mais l'Apologue ne vaut rien. Quoi de plus ridicule que cette supposition d'un lion amoureux d'une jeune fille, de l'entrevue du lion et du beau-père de ce lion qui se laisse limer les dents ? Tranchous le mot, tout cela est misérable. Il était si aisé à La Fontaine de composer un Apologue dont la morale eut été comme dans celui-ci.

Amour! amour! quand tu nous tiens,

On peut bien dire : adieu prudence.

FABLE II, page 85.

Cette petite aventure n'est point une fable: La Fontaine l'avoue luimême par ce vers.

Ceci n'est pas un conte à plaisir inventé.

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