Guindé la hart au col, étranglé court et net, Et les oreilles d'un baudet. Quelqu'un des courtisans lui dit qu'à la potence Le roi, l'âne ou moi nous mourrons. Il avait raison. C'est folie De compter sur dix ans de vie. Soyons bien buvans, bien mangeans, Nous devons à la mort de trois un en dix ans. FABLE X X. La Discorde. LA déesse Discorde ayant brouillé les dieux, Et fait un grand procès là-haut pour une pomme, On la fit déloger des cieux. Chez l'animal qu'on appelle homme, On la reçut à bras ouverts. Elle, et QUE-SI QUE-NON, son frère, Avecque TIEN-ET-MIEN, son père. Elle nous fit l'honneur, en ce bas univers, A celui des mortels qui nous sont opposés, Et qui, se mariant sans prêtre et sans notaire, Pour la faire trouver aux lieux où le besoin De l'avertir; et l'autre diligente, De demeure fixe et certaine. Bien souvent l'on perdait, à la chercher, sa peine. Comme il n'était alors aucun couvent de filles, L'auberge enfin de l'hymenée FABLE X X I. La jeune Veuve. LA perte d'un époux ne va point sans soupirs : Entre la veuve d'une année, La différence est grande. On ne croirait jamais L'une fait fuir les gens, et l'autre a mille attraits: On le dit, mais il n'en est rien, L'époux d'une jeune beauté Partait pour l'autre monde. A ses côtés sa femme La belle avait un père, homme prudent et sage: A la fin, pour la consoler : Ma fille, lui dit-il, c'est trop verser de larmes : Qu'a besoin le défunt que vous noyiez vos charmes? Puisqu'il est des vivans ne songez plus aux morts. Je ne dis pas que tout-à-l'heure, Une condition meilleure, Change en des noces ces transports: Mais après certain temps souffrez qu'on vous propose Un époux beau, bien fait, jeune, et tout autre chose Que le défunt. Ah! dit-elle aussi-tôt, Un cloître est l'époux qu'il me faut. L'autre mois, on l'emploie à changer tous les jours Revient au colombier : les jeux, les ris, la danse, On se plonge soir et matin Dans la fontaine de Jouvence. Le père ne craint plus ce défunt tant chéri : Que vous m'avez promis? dit-elle. É PILOGUE BORNON PORNONS ici cette carrière : Retournons à Psyché: Damon, vous m'exhortez En sa faveur s'échauffera. Heureux! si ce travail est la dernière peine |