tisfaifantes pour l'efprit, qu'utiles pour

les mœurs.

Pour parvenir plus sûrement à connoître l'ame, j'ai cru qu'auparavant il falloit examiner le corps, qui a avec elle un rapport fi intime, que toutes les opérations de l'une font dépendantes de l'autre : c'eft pourquoi j'ai examiné avec foin les différens tempéramens qui diftinguent les hommes les uns des autres, & qui font la fource des diverfes qualités de leur cœur & de leur efprit. Qu'on ne croie pas, au refte, que je veuille infinuer par-là que nous ne devons nos vices ou nos vertus qu'au tempérament. Je fais voir quel eft le pouvoir de la raifon & de la coutume pour déterminer notre volonté & nos actions.

J'ai eu foin de nommer les auteurs quand je les ai connus ce fera une preuve que j'aurai bien pensé, quand je ferai d'accord avec ceux dont les ouvrages font le plus eftimés, & dont j'ai rapporté des extraits fur la même matière. On trouvera que je rapporte quelquefois fur le même objet des opinions

diverfes de différens auteurs: Cela prouve ce que j'ai dit en plufieurs endroits de cet ouvrage, & -ce qu'on ne peut trop répéter; que chaque objet a différentes faces fous lefquelles on peut le confidérer, & que ce qui eft fouvent un mal pour un particulier devient un bien relativement à l'ordre général.

xiij

AVERTISSEMENT

DE LA SECONDE EDITION.

MON objet, en travaillant à ce Dictionnaire a toujours été de faire un livre utile, plutôt qu'un ouvrage agréable: c'eft pourquoi je n'ai pas dédaigné les fecours que m'ont offert des Auteurs célebres qui ont écrit fur la même matière, mais dont les lambeaux, épars en différens volumes n'ont pas affez de liaifon pour former un corps complet de philofophie morale: par la même raifon j'ai peut-être un peu négligé la forme pour pouvoir m'occuper un peu plus du fonds; & j'ai préféré le titre obfcur de bon Citoyen, au titre fi féduifant d'auteur bel- efprit. Trop heureux, fi quel qu'un, en lifant cet Ouvrage, eft tenté de fe connoître & de devenir meilleur !

S'il faut étudier dit Montaigne étudions une étude fortable à notre con

dition, afin que nous puissions répondre comme celui à qui on demanda: A quoi bon ces études en fa décrépitude? A me rendre meilleur & plus à mon aife, répondit-il.

J'AI

APPROBATION.

'Ai lû, par ordre de Monfeigneur le Chancelier, un Manufcrit intitulé Dictionnaire philo Jophique portatif, &c. Et je n'y ai rien trouvé qui m'ait paru devoir en empêcher l'impreffion, A Paris ce 10 Février 1761. Signé, SAURIN.

INST

PRIVILEGE GENERAL

OUIS, par la grace de Dieu, Roi de France & de Navarre : A nos amés & féaux Confeillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand - Confeil, Prévôt de Paris, Baillifs Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, & autres Jufticiers qu'il appartiendra. SALUT. Notre amé PIERRE GUILLYN, Libraire à Paris, Nous a fait expofer qu'il defireroit faire imprimer & donner au Public un Ouvrage qui a pour titre : Didionnaire philofophique portatif, s'il nous plaitoit lui ac-, corder nos Lettres de Privilege pour ce néceffaires. A ces Caufes, voulant favorablement traiter l'Expofant, Nous lui avons permis & permettons, par ces Préfentes, de faire réimprimer ledit Ouvrage autant de fois que bon lui femblera, & de le vendre faire vendre & débiter par tout notre Royaume, pendant le tems de fix années confécutives à compter du jour de la date des Préfentes: Failons défenfes à tous Imprimeurs, Libraires & autres perfonnes, de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffion étrangere dans aucunlieu de notre obéiffance; comme auffi, d'imprimer ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage, ni' d'en faire aucun extrait fous quelque prétexte que ce puiffe être, fans la permiffion expreffe & par écrit dudit Expofant, ou de ceux qui auront droit de lui; à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits, de trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel Dieu de. Paris, & l'autre tiers audit Expofant, ou à celui qui aura droit de lui, & de tous dépens, dommages & intérêts : A la charge que ces Préfentes feront enregistrées tout au long fur le Regiftre de la communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d'icelles; que l'im"preffion dudit Ouvrage fera faire dans notre Royaume & non ailleurs, en bon papier & beaux caractères, conformément à la feuille imprimée & attachée pour modèle fous le contre-fcel des Préfentes; que l'Impétrant fe conformera en tout aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du 10 Avril 1725; qu'avant de l'expofer en vente, le manufcrit qui aura fervi de copie à l'impreffion dudit Ouvrage fera remis, dans le même état où l'Approbation y aura été donnée, és mains de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier de France, le fieur DE LAMOIGNON, & qu'il en