Étude sur la Théodicée de Leibniz

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A. Durand, 1863 - Good and evil - 229 pages
 

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Page 193 - Certainement rien ne nous heurte plus rudement que cette doctrine ; et cependant, sans ce mystère, le plus incompréhensible de tous, nous sommes incompréhensibles à nous-mêmes. Le nœud de notre condition prend ses replis et ses tours dans cet abîme ; de sorte que l'homme est plus inconcevable sans ce mystère que ce mystère n'est inconcevable à l'homme.
Page 156 - Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige! Juge de toutes choses, imbécile ver de terre ; dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur; gloire et rebut de l'univers.
Page 18 - L'état passager qui enveloppe et représente une multitude dans l'unité ou dans la substance simple n'est autre chose que ce qu'on appelle la perception, qu'on doit distinguer de l'aperception ou de la conscience comme il paraîtra dans la suite.
Page 28 - Or cette Liaison ou cet accommodement de toutes les choses creées à chacune et de chacune à toutes les autres , fait que chaque substance simple a des rapports qui expriment toutes les autres, et qu'elle est par consequent un miroir vivant perpetuel de l'univers.
Page 113 - Les appartements allaient en pyramide; ils devenaient toujours plus beaux, à mesure qu'on montait vers la pointe, et ils représentaient de plus beaux mondes. On vint enfin dans le suprême qui terminait la pyramide, et qui était le plus beau de tous; car la pyramide avait un...
Page 78 - L'intelligence est comme l'âme de la liberté, et le reste en est comme le corps et la base. La substance libre se détermine par elle-même, et cela, suivant le motif du bien aperçu par l'entendement qui l'incline sans la nécessiter, et toutes les conditions de la liberté sont comprises dans ce peu de mots.
Page 39 - Et c'est ainsi que la dernière raison des choses doit être dans une substance nécessaire , dans laquelle le détail des changements ne soit qu'éminemment , comme dans la source , et c'est ce que nous appelons Dieu.
Page 37 - Il semble qu'il prend le meilleur de tous côtés, et qu'après il va plus loin qu'on n'est allé encore... Je vois maintenant ce que Platon entendait quand il prenait la matière pour un être imparfait et transitoire, ce qu'Aristote voulait dire par son entéléchie, ce que c'est que la promesse que Démocrite même faisait d'une autre vie, chez Pline, jusqu'où les sceptiques avaient raison en déclamant contre les sens... comment...
Page 171 - Jupiter avait pris ici un Sextus heureux à Corinthe, ou roi en Thrace, ce ne serait plus ce monde. Et cependant il ne pouvait manquer de choisir ce monde, qui surpasse en perfection tous les autres, qui fait la pointe de la pyramide : autrement Jupiter aurait renoncé à sa sagesse, il m'aurait bannie, moi qui suis sa fille. Vous voyez que mon père n'a point fait Sextus méchant; il l'était de toute éternité, il l'était toujours librement: il n'a fait que lui accorder l'existence, que sa sagesse...
Page 113 - C'est, comme la déesse l'expliqua, qu'entre une infinité de mondes possibles, il ya le meilleur de tous, autrement Dieu ne se serait point déterminé à en créer aucun...

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