Etude inutile. Ce qu'apprend, ou lit Théodore L'orgueilleux. L'orgueil donne souvent un ridicule étrange; Taxile aime le faste & l'élevation, Je le vis l'autre jour plein de confufion Pour avoir remarqué son ombre dans la fange. Sur ceux qui méprisent les Sermons, où il y a de l'élegance. Damis qui n'eut jamais aucune politesse, Veut qu'on prêche fans art & fans délicatesse; Si l'on n'y manque, il fait beau bruit; Laiffons, dit-il, les fleurs, ne cherchons que le fruit. Damis à la raison si vous vouliez vous rendre, Vous sortiriez bien-tôt de vos vieilles erreurs; La nature a dû vous apprendre Que pour avoir des fruits, il faut avoir des fleurs. Certain gros, gras Prélat de Cour Disoit en soufflant l'autre jour, Quand de rente on n'a pas cent mille bons écus; Quelqu'un Quelq lui répondit, Monfieur, votre grand pere Vous instruiroit bien là-deffus. Sur les eaux minérales d'Aix-la- Non, Monfieur d'Oliva, non je n'en boirai plus, Vos eaux d'Aix sont ma foi trop fades: Et quoique vous disiez pour vanter leurs ver tus, Elles ont plus fait de cocus L'Amant difcret. Jamais une Philis n'a reçû le chagrin Et la moindre faveur n'en est pas publiée; Créancier qui veut être payé. Blaise voyant à l'agonie Le Diogene moderne. Philofophe de son métier La lanterne à la main, c'étoit là sa folie, Certain quidam cherchoit de quartier en quartier, Fille qui fût de tout point accomplie; Oüi malgré sa délicateffe, En deux aimables fœurs, par de-là ses souhaits Du sçavoir, de la politesse, ; N'ayant plus rien désormais à chercher, Rien n'est plus galant que cette Epi Certain matois ayant été Son voisin l'alla voir, & lui dit: mòn com pere J'ai beaucoup de chagrin de te voir en prifon; Mais n'ayant point de bien, tu devois par raifon Choifir un bon métier comme on fait d'ordi naire. Celui que j'ai choisi, dit l'autre, est affez bon, Si l'on m'eût voulu laisser faire. Epoux bien caché. Le jour qu'Iris, cette gente menade, Fut par l'Himen conjointe au beau Poupar, Il vint au temple avec mouches & fard, Le Prêtre crut que c'étoit mascarade: Le Prêtre n'eut tout le tort, entre nous, Point n'auroit sçu démêler qu'avec peine Lequel des deux fut l'épouse, ou l'époux, N'étoit qu'Iris avoit la panse pleine. : Sur une fille muette. Amarante à des appas Les poissons vengés du Pécheur. Je faifois la guerre aux poissons, Voici des Vers qui furent envoyés à une belle, le premier jour de l'an Que le Ciel béniroit mes peines, Un Amant ayant été absent de sa Maîtresse pendant quelques années, la trouva extrêmement changée : voici comme il s'exprima. O Dieux! Uranie est-ce vous ? Maigre, défaite, inanimée: Le Ciel qui vous a tant aimée, A-t-il fi-tôt changé ses graces en couroux? Vous étiez autrefois des belles, des mieux faites, Ah! que n'en êtes-vous toujours! Que n'avez - vous été toujours ce que vous êtes! Voici une déclaration enveloppée. Ne trouver rien de beau que vous, Répandre quelquefois des larmes : N'avoir point de repos, ni la nuit, ni le jour, Est-ce de l'amitié, Philis, ou de l'amour? Un Amant a eu une pensée nouvelle & fort naturelle dans un homme qui aime bien. C'en est fait, il me faut mourir, Et le seul désespoir s'offre à me secourir; |