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CULTURE DE LA ROSE.

nom de Mouche à pattes blanches? 3o quelle transformation subit la larve indiquée, après être sortie du conduit qu'elle a creusé; 4o appartient-elle au Selandria excavator? 5o où va-t-elle attendre la saison de se transformer en insecte parfait?

FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE.

TROISIÈME PARTIE.

GUIRLANDE DE ROSES

OU

CHOIX DE POÉSIES

SUR CES CHARMANTES FLEURS.

ETRENNE DE LA ROSE.

La belle Rose, à Vénus consacrée,
L'œil et le sens de grand plaisir pourvoit.
Si vous diray, dame qui tant m'agrée,
Raison pourquoy de rouges on en voit :
Un jour Vénus son Adonis suyvoit

Parmy jardins pleins d'espines et branches,

Les pieds tous nudz, et les deux bras sans manches,
Dont d'un Rosier l'espine luy mesfeit :
Or estoient lors toutes les Roses blanches,
Mais de son sang de vermeilles en feit.
De ceste ay jà faict mon prouffit
Vous estrenant, car plus qu'à antre chose
Vostre visage en douceur tout confict
Semble à la fresche et vermeillette Rose.

CLÉMENT MAROT, 1521.

LA ROSE.

Rose à la feuille délicate,

Qui, d'un éclat si lumineux,
Au milieu d'un trône épineux,
Étales ta pourpre incarnate;

Bien que la fraîcheur de ton teint,
Par le même astre qui l'a peint,
En peu d'heures te soit ravie;
Bénis l'auteur de ton destin,

Qui fait à la plus longue vie

Des plus belles des fleurs envier le matin.

RACAN, 1627.

LA ROSE.

Madrigal (1).

Alors que je me vois si belle et si brillante
Dans ce teint dont l'éclat fait naître tant de vœux,
L'excès de ma beauté moi-même me tourmente,
Je languis pour moi-même et brûle de mes feux,
Et je crains qu'aujourd'hui la Rose ne finisse
Par ce qui fit jadis commencer le Narcisse.

HABERT.

(1) Ce madrigal et les quatre suivants sont extraits de la Guirlande de Julie, ouvrage composé en 1641, en l'honneur de Julie Lucine d'Argennes comtesse de Rambouillet, dans l'hôtel de laquelle se tenaient ces fameuses soirées renommées par l'esprit et la galanterie des personnes qui y assistaient. Le duc de Montausier, qui en faisait partie, envoya cette dame, le jour de sa fête, le livre ayant le titre déjà cité, et pour lequel chaque personnage de la société avait fait un madrigal relatif à une fleur. Le duc de Montausier pensait que ce recueil pourrait suppléer à la stérilité de la terre dans la saison où l'on était alors, car la fête arrivait en hiver.

LA ROSE.

Madrigal.

Devant ce teint d'un beau sang animé,
Je ne parais que pour ne plus paraître;
Je n'ai plus rien de ce lustre enflammé
Que de Vénus le sang avait fait naître;
Le vif éclat de ce teint nonpareil
Me fait pâlir, accuser le soleil,
Sécher d'ennui et languir de tristesse.
O sort bizarre! ô rigoureux effet!
Ce qu'a produit le sang d'une déesse,
Le sang d'une autre aujourd'hui le défait.

DE MALLEVILLE.

LA ROSE.

Madrigal.

Si vous n'aviez banni l'ardeur démesurée

Qui du cœur des mortels fait triompher l'amour,
Ma beauté près de vous serait mal assurée;
Aux chaleurs de l'été je ne dure qu'un jour;
Mais un sort plus heureux en ce lieu m'environne :
Le temps, dont le pouvoir de toute chose ordonne,
Par vos charmes puissants se trouve surmonté :
J'ai de vous obtenu la faveur désirée,

Et sur votre visage, où règne la beauté,
Je suis d'éternelle durée.

COLLETET.

LA ROSE.

Madrigal.

Quoi que la fable nous raconte,

Jamais la reine d'Amathonte

Ne changea ma couleur, ni mon lustre ancien;
Si quelque trait de flamme à ma neige s'allie,
C'est de honte que j'ai que le teint de Julie
Est estimé plus vrai et plus beau que le mien.

COLLETET.

LA ROSE.

Madrigal.

Assise en majesté sur un trône d'épines,

Je porte le sceptre des fleurs,

Qui cèdent à l'éclat de mes grâces divines,
Quand l'aurore au matin m'arrose de ses pleurs;
Mais, beauté que le monde adore,

Et qui sais doucement ravir,

J'estime beaucoup plus l'honneur de vous servir

Que celui de régner dans l'empire de Flore.

Marquis DE MONTAUSIER.

Les Roses nouvelles

Pour paraître belles
N'ont dans leur printemps
Que quelques instants:
Pour plaire, comme elles,
L'amour n'a qu'un temps.

DANCHET.

VERS

adressés à une dame qui avait attaché à son côté une rose artificielle

très-bien faite.

De la fleur qu'embellit ton sein

J'admire l'élégant ouvrage;

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