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Gonzague. M. de Gonzague! (Voy. le pamphlet p. 49), comme cela sonnait agréablement aux oreilles de notre Judas qui a eu toujours du goût pour les titres de noblesse!

Par une conséquence naturelle, le passe-port que lui délivra l'autorité pontificale, devait porter ses nouveaux nom et prénoms, ainsi que sa nouvelle patrie. Car devant la loi il était romain tout aussi bien que le prince Borghèse. (2)

Ainsi, après être sorti de France Prussién, il y revient Romain. Cela nous explique pourquoi les autorités françaises ne l'ont pas fait arrêter et punir comme voyageant sous un faux nom. Car Dieu me préserve de leur supposer deux poids et deux mesures. On sait que d'autres voyageurs ont été condamnés à la détention pour le même délit.

Je demande maintenant, si l'on peut s'empêcher de rire des phrases suivantes de la brochure de Deutz ?

Page 33. « M. de Rayneval NOTRE ambassadeur de Madrid. »

Page 38. « M. L... l'un de Nos agens diplomatiques à Lisbonne. »

Page 36.« Madame faisant allusion à NOTRE expédition contre le roi Guillaume de Hollande.»

Que la servante du curé dise: notre vache, nos poules, cela se conçoit : elle est pour quelque chose dans la maison. Mais qu'est-ce que Deutz est à la France ?

Que ce misérable ne vienne donc plus nous dire. (p. 75.) « Le pays menacé a fait un appel à ses enfans, le crime de Deutz est d'avoir répondu à ce cri de détresse. » Quand le pays de France fait un appel à ses enfans il ne s'adresssé pas aux enfans de la Prusse, avec lesquels les enfans de la France ne sympatisent pas trop. En 1822, le pays fit aussi un appel à ses enfans, celui de se ranger sous le drapeau national. Deutz alors n'eut garde de répondre à ce cri. Il lui tourna le dos en disant : Nenni! je ne suis pas des vôtres. Mais un suppôt de police offre-t-il un honteux salaire à la perfidie? Deutz à l'instant se présente, et, sans concurrent, gagne le prix de l'infamie. Après cela, il a l'assurance de dire qu'il a répondu à l'appel que le pays faisait à ses enfans.

Vil étranger, tu calomnies lâchement notre patrie! La France n'a jamais fait cet exécrable appel. Elle ne fait point d'appel à la trahison elle la déteste. Puissante, courageuse, noble, ayant la conscience de sa force, elle marche droit devant elle, combat loyalement l'ennemi qu'elle rencontre sur son chemin, le renverse et passe outre. Pour les moyens perfides, elle les abandonne avec mépris et dédain à la moderne Carthage, son ennemie naturelle.

Ainsi ce coeur vicieux, flétri de bonne heure par des passions déréglées, et une sordide avidité

n'a jamais palpité au nom sacré de patrie. Sans foi et sans pudeur, Deutz renie et adopte des patries selon l'intérêt du moment, comme pour le même motif, il renie et adopte des religions. En 1822, effrayé de l'uniforme, il se fait déclarer juridiquement prussien, en même temps qu'il se déprussie de l'autre côté du Rhin. Plus tard, pour l'aumône de quelques misérables piastres, il tend une main suppliante, et crie: Je suis citoyen Romain. Et lorsque une noire trahison, accompagnée des circonstances les plus odieuses, l'a couvert d'ignominie et d'opprobre, il veut être Francais!

Voilà le Français de plus que nous ont valu les derniers évènemens politiques.

II.

Il suit

Deutz né en 1802, avait sept à huit aus en 1806. son père à Paris sans quitter Coblentz. Autres vérités de la même force.

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Celui qui s'appuie sur des mensonges, se repait do vents.

PROV. CHAP. X.

« Je n'avais encore que sept à huit ans lorsque mon père, grand rabbin, fut appelé à Paris, pour faire partie de l'assemblée du Sanhedrin, convoquée par Napoléon je le suivis. » (Texte du pamphlet, p. 6.)

Simon commence son roman par des mensonges palpables. Il y a dans ce peu de lignes que je viens de transcrire presque autant de faussetés que de mots. Il est impossible qu'elles soient l'effet d'une erreur chacun connaît sa propre histoire mieux que qui que ce soit.

Il est notoire que l'assemblée des députés de

la nation juive, convertie plus tard en Sanhedrin, tint sa première séance à Paris le 26 juillet 1806 (3). Le décret de convocation de cette assemblée, daté du palais de Saint-Cloud, méme année, désigne pour le département de Rhin-etMoselle, « Emmanuel Deutz, rabbin à Coblentz » et trois laïques. Le Sanhedrin, dans lequel entrèrent de droit tous les rabbins de la première assemblée (4), n'ouvrit le cours de ses séances que le 9 février 1807. Il avait pour chef le rabbin David Sintzheim; pour premier assesseur le rabbin Samuel Sègre; pour deuxième assesseur le rabbin Abraham Cologna. Quant à notre Emmanuel Deutz il était rangé parmi les rabbins les plus ordinaires (5).

Après la dissolution du Sanhedrin, laquelle eut lieu le 9 mars 1807, Em. Deutz s'en retourna auprès de sa femme et de ses enfans, à Coblentz, et continua d'y demeurer. En 1809, il fut fait grand-rabbin de la synagogue de la même ville (6). Et ce n'est qu'après avoir exercé pendant quelques années à Coblentz qu'il émigra à Paris avec sa famille.

De tout ceci il résulte clairement :

1° Que Simon ne suivit point son père, lorsque celui-ci fut appelé à Paris pour siéger dans l'assemblée des notables.

2o Qu'en 1806 il n'avait pas, comme il le dit, sept à huit ans, mais quatre à cinq ans. Lui

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