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d'exemples dans le présent écrit. Que Simon dise si jamais quelqué scrupule l'a retenu d'affliger la vieillesse de son père par ses mille et une frédaines! M. Drach n'a pu déplaire à son beaupère que par son baptême; en cela il ne dépendait pas de lui d'agir autrement; car le sauveur nous commande expressément de renoncer à nos plus chers parens, s'ils sont un obstacle à notre salut. Encore, sous ce rapport Deutz est-il coupable au même degré. Car lui aussi, en recevant le baptême, a dû affliger son vieux père, et sa sœur de prédilection, d'autant plus qu'ils avaient déjà à déplorer la perte de M. Drach et celle de ses enfans devenus chrétiens.

4° M. Drach faire le malheur de sa femme!..... Mais Deutz se réfute lui-même trois lignes plus has : « Les premières années de ce mariage, dit« il, furent heureuses, et les liens qui unissaient « les époux furent encore resserrés par la nais«sance de plusieurs enfans. » Seulement il aurait pu ajouter, car il ne l'ignore pas, que cette bonne harmonie dans le ménage était due uniquement à la douceur de caractère de M.. Drach, et à son esprit conciliant, ainsi qu'à son affection pour sa femme. Car le père Deutz, chose incroyable, soufflait la discorde entre les jeunes époux. Pendu toute la journée aux oreilles de sa fille, il proférait contre son gendre la ridicule accusation de chercher à le supplanter dans sa place de grand

rabbin! Sara, fort attachée à son père, sortait quelquefois de ces conversations la tête échauffée, et faisait des scènes à son mari. Celui-ci restait calme pendant l'orage, et le beau temps ne tardait pas à reparaître. Toutefois ces excitations continuelles finirent par déposer dans le cœur de Sara un fond de désaffection contre son époux. Voilà pourquoi son père put si aisément lui persuader de l'abandonner. Simon veut-il parler de ce qui s'est passé après la conversion de M. Drach? Mais c'est sa sœur qui a plongé dans le malheur son mari et ses enfans, en foulant aux pieds, avec une dureté inouie, ses devoirs de mère et d'épouse. comme on le verra bientôt.

Passons au reste, Deutz se réfute lui-même. Il écrivit de Rome à M. Drach, en date du 1o novembre mil huit cent VINGT-SEPT (V. p. dép. no 4): « Il me faudrait vous envoyer un livre si je devais « vous écrire tout le bien que partout on m'a dit « de vous, mon frère. Depuis (25) Lyon jusqu'à « Rome, toutes les personnes que j'ai eu l'honneur « de voir sont enthousiastes de vos deux lettres « que vous avez publiées. Son Emin, de la Somaglia m'en a entretenu pendant fort long-temps «<et a appris avec beaucoup de joie que vous de« viez peut-être arriver ici sous peu..... Je vous « REMERCIE BEAUCOUP d'avoir dans un temps BIEN « VOULU ÉPOUSER MA SOEUR, car je puis vous assurer « que cela a partout été une très bonne recom

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mandation pour moi, et quoiqu'en puissent dire >> Rabbi, Hertz, Carlsrue et compagnie (26), j'aime « mieux étre sous tous les rapports, avoir une petite recommandation de vous, mon frère, << que d'en avoir une très grande par tous les chefs « de la dispersion (27) de l'Allemagne, y compris « les maîtres dans la science de l'évocation des

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esprits (28), etc...Je vous embrasse de tout mon «< cœur et serai pour la vie votre reconnaissant et « dévoué frère et ami, SIMON Deutz fils. »

Et en date du 8 du même mois (Voir p. dép. 5), il écrivit au même : « Partout, grace à NOTRE PARENTÉ, j'ai été reçu avec beaucoup d'é« gards. >>

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Vous voyez bien que plusieurs années après que M. Drach eut repris ses enfans, et lorsque sa séparation de fait d'avec Sara Deutz durait déjà depuis QUATRE ans, Simon non seulement se félicitait d'être apparenté à M. Drach, mais encore il le remerciait d'avoir bien voulu dans un temps épouser sa sœur.

5° Simon s'est bien voué lui-même à l'infamié, par la lâche trahison à laquelle l'a poussé son insatiable cupidité. Qu'aurait-il laissé à faire de ce côté à M. Drach, lors même que celui-ci aurait voulu le vouer à l'infamie? Quant aux poignards du carlisme, Deutz ne persuadera à personne qu'il y croie lui-même. Le poignard est au su et connu de tout le monde l'arme des révolution

naires, et non des royalistes. Deutz connaît d'ailleurs trop le caractère de M. Drach pour douter que si dans ce moment il voyait un poignard levé sur lui, il ne se jetât devant l'arme meurtrière, et ce ne serait pas la première fois que ce bon chrétien aurait rendu à son ingrat obligé le bien pour le mal. Je n'en veux d'autre témoignage que celui de Simon qui écrivit à son beau-frère, le 8 novembre 1827 (Voy. p. dép. n° 5): « Et c'est « vous, mon frère, qui avez DÉJA TANT FAIT POUR « MOI, qui devez être ma providence après Dieu, << maintenant; car j'ai dit la vérité à toutes les respectables personnes que j'ai l'honneur de voir; j'ai dit que c'était vous, mon frère, que j'avais persécuté depuis votre conversion, qui « aviez fourni de vos propres fonds les frais de « mon voyage à Rome. »

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6° Comment Deutz peut-il dire que M. Drach a donné son signalement? Il est notoire que le signalement de Simon était dans tous les journaux qui ont paru à Paris le 9 novembre 1832, c'est-à-dire deux jours après que le traître eut livré la princesse. Or, M. Drach se trouvant à Rome ne put apprendre que le 23 ou le 24 du même mois cette funeste nouvelle. Il en ressentit une douleur si vive qu'il garda le lit plusieurs Jours. Ce n'est que le vingt-neuf qu'il fut en état d'écrire sa lettre, adressée, non pas à la Quotidienne en particulier, mais à toutes les feuilles

non républicaines de la capitale. Cette lettre parut dans les journaux de Paris seulement vers le milieu de décembre (29). De là elle passa dans les feuilles étrangères.

et

Ainsi la lettre de M. Drach ne vint qu'un mois après que les feuilles de toutes les couleurs eurent épuisé leurs traits contre le nouveau Judas, répété son signalement je ne sais combien de milliers de fois. M. Drach n'aurait donc donné ce signalement que long-temps après que la presse périodique l'eut multiplié par millions, et répandu dans tous les coins des départemens. Mais il est entièrement faux qu'il ait donné ce signalement. Il mentionne celui donné par les journaux sans même le reproduire. Cela n'empêche pas notre véridique et candide Judas de faire cet injuste reproche à M. Drach, et même de le répéter à la page 70, en y accolant un autre reproche qui n'est pas plus fondé que le premier : « Après l'ar<<restation de MADAME, dit-il, il (M. Drach) eut

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l'impudeur (30) de me jeter la première pierre, « de m'attaquer dans la Quotidienne et dans la « Voce della verità, et de livrer à la publicité mon signalement, sans doute pour que les poignards de la légitimité m'atteignissent plus sûrement! »> En voilà d'une autre! M. Drach a jeté à Simon la première pierre en publiant sa lettre plus d'un mois après que tout le monde eut jeté au traître des pierres à pleines mains!

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