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présente feuille, j'apprends d'un homme fort respectable; demeurant à Paris, que Deutz avant de se mettre en route, se présenta dans sa maison demandant un secours pour aller se faire baptiser dans la capitale de l'univers catholique. On lui jeta quelques pièces, presque à regret, car il n'inspirait aucune confiance: dans cette maison là on a le nez fin. A Lyon il empocha le plus dévotement du monde la somme pour laquelle son beau-frère lui avait donné un mandat. Il s'était logé, ou plutôt établi comme un garnisaire, dans l'hôtel où il devait toucher cet argent, bien que les maître du logis fussent absens, et qu'ils n'eussent laissé à la maison qu'une seule personne. (Voy. p. dép. n. 3.) Trois ou quatre jours après, il fit halte à Turin où il représenta son état de dénument à l'angélique comte de S... qui lui fit une grosse aumône. A Modène, autre halte où il frappa une contribution sur la piété de plusieurs bons chrétiens qui donnèrent aussi dans le panneau. Nous avons vu dans une note précédente, que les trois années de son premier séjour à Rome, n'ont été qu'une mendicité continue, et son dernier voyage à Rome, il ne resta pas le mains dans les poches. I recueillit passablement d'aumônes dont une de DEUX CENT PIASTRES, qu'à force d'importunités il arracha à une main libérale. Il voulait aussi députer quelqu'un à l'abbé de Tralawnay, chef de la célèbre et riche famille anglaise qui est rentrée dans le sein de l'église catholique. Mais la mission fut refusée. Un juif converti du département du Bas-Rhin, nommé Gabriel, vit en ermite aux environs de Rome, et vient de temps en temps à la ville pour s'occuper du soulagement des mal-. heureux au moyen d'aumônes qu'il va quêtant. Deutz lui fit dire qu'il était chargé d'une mission qui intéressait au plus haut point la religion, et qu'il lui fallait 600 piastres dont il n'avait pas le premier bayoque, attendu que Rome ne lui donnait rien, pas même pour ses frais de route.

Le saint ermite répondit que la chose était faisable, mais qu'il voulait avant tout consulter le Seigneur dans l'oraison. Quelques jours après il déclara qu'il ne pouvait rien faire pour aider à ce voyage qui n'est pas selon Dieu.

Personne n'ayant voulu donner l'hospitalité à Deutz lors de son dernier séjour à Rome, il s'installa presque de force chez les jésuites du collège romain. Les bons pères ne s'en soucient vraiment pas. Il y vivait à discrétion ; et quand ils allaient se promener en voiture, il disait, en rentrant, au frère portier: payer le cocher, comme si la communauté était tenu de lui entretenir équipage. Le matin de son départ, au lieu de laisser un souvenir, il emporta le bonnet de nuit qui appartenait à la maison.

En résumé les affaires de notre industriel allaient assez bien. Sa catholicité était d'un bon rapport. Malgré cela le dévôt spéculateur, toujours pauvre comme un rat d'église, était sans cesse aux expédiens pour battre monnaie.

(104) C'est de Cologne qu'il le lui avait marqué et non de Londres.

(105) S. Mathieu, XXVI. 48. Or le traître leur avait donné un signe disant celui que je baisserai, c'est lui: saisissez-le.

:

(106) Le baptême imprimant un caractère indélébile, il ne dépend de personne qui a reçu le thau de la vie, de pas être chrétien.

ne

(107) Il est juste de reconnaître que bien des israëlites au cœur haut placé, aux sentimens français, accablent Deutz de leur mépris tout autant que les chrétiens.

(108) Parmi les juifs, toute famille dont un membre se fait chrétien tombe dans l'opprobre; et ne trouve pas facilement à contracter des alliances avec les familles pures.

Je rapporterai à ce sujet une anecdote assez risible. Une

jeune juive d'environ dix ans, vint un jour toute furieuse à la sacristie d'une église paroissiale de Strasbourg, et s'écria hors d'elle-même : baptisez-moi, je veux étre baptisée sur le champ! On lui demanda la cause de son empressement. C'est que, répondit-elle avec l'accent de la fureur mes parens ne cessent de me maltraiter. Je veux leur imprimer une note d'infamie (ein schandlleck) pour me venger d'eux. » Le bedeau entendant cela, lui dit : attends un peu ma petite. Il alla chercher sa canne et lui cria: voilà de quoi imprimer une note d'infamie. La petite juive s'enfuit à toutes jambes.

(109) Voy. plus haut

(110) Voy. plus haut

(111) Voy. plus haut

(112) Voy. la même.

(113) Voy. procès-verbal des séances de l'assemblée des députés français professant la religion juive, p. 169 et

suivantes.

(114) Toutes les feuilles publiques ont donné la description de ce volume magnifique. Puisque nous en sommes aux révélations, je dirai ici que tous ces articles ont été copiés de la relation que M. Drach avait envoyée à un journal religieux de Paris. Et Deutz le représente comme persécuteur de ses anciens co-religionnaires! M. Drach ennemis du Judaïsme, oui, mais ennemi des juifs jamais.

(115) Ces points sont dans l'œuvre de Deutz. (116) Voy. plus haut.

(117) Deutz fit trois demandes l'une plus extravagante que l'autre. Le S. P. donna ces lettres à examiner à M. Drach. Voici le passage du rapport de ce dernier ; qui a trait à ces demandes.

« Projets divers et inconciliables, savoir: a. Celui de voyager moyennant une pension du Saint-Siége. b. Celui de fonder à Boston une imprimerie avec 2,000 piastres fournis par la caisse de la propagande. v. Celui d'aller au Brésil comme attaché à la nonciature de M. Ostini.

Ici une voix plus forte que celle de l'affection du sang, la voix de la conscience... me prescrit impérieusement de faire observer à votre Sainteté que la versatilité de caractère de M. Deutz ne lui permettra jamais de réaliser un seul des nombreux projets, la plupart déraisonnables, qui se succèdent avec rapidité dans son ardente et creuse imagination.

(118) M. Drach a demeuré quinze jours en 1831, dans ce monastère célèbre pour ses manuscrits et y a expliqué trois manuscrits en langues orientales que les savans, avant sa visite, avaient déclarés indéchiffrables. On conserve avec soin dans les archives du Mont-Cassin la notice sur ces précieux manuscrits, écrits par M. Drach.

(119) Une lettre du maréchal Bourmont.

(120) Ce signe d'exclamation suivi de quatre points, est dans l'œuvre de Deutz.

(121) Deutz n'a ni les qualités ni l'instruction nécessaire pour être auditeur d'une nonciature. Il ne sait pas seulement quels sont les devoirs de ce poste distingué.

(122) Terme grec; qui hait les femmes.

(123) Voy. plus haut.

( 124 ) Après avoir refusé la direction d'un établissement aussi considérable que l'imprimerie Royale, vous ne trouvez pas même à vous placer comme ouvrier? Quelle dégringolade, mon cher?

(125) Deutz est encore moins capable d'enseigner l'Hé

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breu que le Français. Lecteur vous avez vu des échantil-
lons de son Français,

(126) L'évêque catholique de Boston; monseigneur
Fenwick.

(127) Un français aurait dit saint Patrice; mais que le
lecteur charitable se rappelle que Deutz est Prussien.

(128) Voy. surtout plus haut, chap. IV, sa conduite si
révoltante envers M. Drach, son parent, son ami, son
bienfaiteur.

(129) Beaucoup de personnes attestent que Deutz s'ex-
primait ainsi à Massa, mot pour mot.

(130) Ce qui dans les lettres de Deutz que je transcris,
est renfermé entre deux crochets () est dans l'original en
hébréo-germain, jargon ordinaire des juifs.

(131) Deutz parle ici de son second voyage à Ham, re-
venant de Rome.

(132) L'expression originale Hhafronça, correspond aussi
à bande, clique.

(133) Ce qui suit est en français dans l'original.

(134) Suppléez, envoyée ou transmise.

(135) Mesdemoiselles Drach ont été compagnes de pen-
sion de mademoiselle Lebeschn au couvent des Oiseaux;
rue de Sèvres.

(136) Remarquez qu'il n'est nullement question ici du
mariage de MADEMOISELLE avec le roi de Portugal.

(137) Expression de l'original: schemasunim alophim
isch schaouleph hhére.

(138) Texte: Dagegen auch kan ich sie versichren dasz
ich mich nicht sparen werde. Mein Leben gebe ich gern
her vsr (pour für) unserem Koenig Henri.

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