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qui se porta fort pour ses collègues, que MADAME ne serait, sous aucun prétexte, livrée aux tribunaux;... que M. de Bourmont pourrait, sans être inquiété, quitter la Vendée et la France. » (Pamph. p. 42.)

On vient de voir que Simon se souciait fort peu du sort de MADAME. Ce qu'il avance ici au sujet du Maréchal de Bourmont est également un grossier mensonge. Ce n'est, certes, pas la faute du traître, si le glorieux vainqueur d'Alger qui a délivré la chrétienté des dépradations des pirates d'Afrique, et doté la France d'un pays, ne gémit pas dans quelque prison, ou n'a pas subi un traitement plus dur encore. Au sortir d'un entretien avec cet illustre guerrier, il n'eut rien de plus pressé que d'aller dénoncer sa retraite au comte d'Erlon. Celui-ci répondit que cette arrestation pouvait donner l'éveil à MADAME qu'il importait de tenir. Alors le Judas recourut à toutes sortes de ruses pour engager M. de Bourmont à se trouver chez S. A. R. à l'audience du 6 novembre, afin de le livrer en même temps. Il voulait faire d'une pierre deux coups, le pauvre homme. Que voulez-vous? Il en espérait une plus grosse gratification.

5o« Pour me rendre odieux, pour me marquer au front du stygmate de l'infamie, elles (les feuilles de la légitimité) ont imprimé et colporté le mensonge (169). Elles ont dit et répété que MA

DAME avait en moi toute sa confiance.» (p. 61.) Plus haut (p. 55) Deutz vient de rapporter ces paroles de MADAME au sujet d'une lettre adressée à S. A. R. lettre qu'il avait décachetée croyant, à ce qu'il dit, qu'elle était pour lui:

« Je n'ai pas, me dit-elle, de secrets pour vous je vais lire cette lettre en votre présence. » N'avoir pas de secrets pour quelqu'un, c'est, en France, avoir toute sa confiance en lui. En Prusse, pays de Deutz, c'est peut-être différent.

6o « ENNEMI DE LA LÉGITIMITÉ, les feuilles de lá légitimité devaient me traiter en ennemi. » (p. 61). << MON DÉVOUMENT AU TRÔNEDE JUILLET. » (Ibid.) Pour apprécier au juste cette INIMITIÉ et ce DÉVOUMENT, on n'a qu'à relire ce que j'en ai eu occasion de dire plus haut p. 151. Conférez aussi la lettre n° 23 des pièces déposées, rapportées plus haut, p. 149, ainsi que mes réflexions sur sa conduite, p. 161 et suiv.

7° « Je ne connais la restauration que par ses persécutions religieuses contre ma famille et moi, »(Pamph. p. 14.)

Deutz qui dénature à plaisir les faits les mieux connus, qualifie de persécutions les poursuites du grave délit d'enlèvement d'enfans mineurs; puis, faisant un pas de plus, ces persécutions qui étaient purement civiles tout aussi bien que celles dirigées contre Lacenaire et Fieschi, il les change en persécutions religieuses !!!

C'est à cette querelle d'Allemand, que nous devons aussi le passage suivant:

8° Jusque là ( en 1827) aucun évènement politique n'était venu traverser ces 25 années de ma vie, dont la monotonie n'avait été rompue que par quelques sourdes persécutions de l'intolérance et quelques obscures menées de la police contre mon culte et mes co-réligionnaires.

En effet la restauration a poussé la fureur de l'intolérance et de la persécution religieuse jusqu'à accorder aux juifs des grâces qui leur avaient été refusées sous Napoléon auquel cependant ils prodiguaient les flagorneries les plus outrées que fournissent les langues orientales. Ce n'est qu'après le rétablissement de nos Bourbons sur le trône des lys que les chefs Israélites obtinrent d'être admis à l'audience du Souverain (170) Louis XVIII, par l'ordonnance du 29 juin 1819, autorisa les juifs de Paris à bâtir une synagogue dans la capitale. Sous Napoléon ils n'y avaient pour grand temple qu'une salle de danse dans la rue St. Avoye, et pour succursale une autre salle dans la rue du Chaume (171). Des membres du consistoire obtinrent des décorations. Le rabbin Deutz, père de notre Simon, fut naturalisé français, etc., etc. Voilà, il faut l'avouer, de cruelles persécutions religieuses; et comme la famille Deutz en a eu sa part, on conçoit avec quel plaisir Simon a dû profiter de l'occasion de tirer vengeance des féroces Bourbons de la race aînée.

9o Le Préfet venait de recevoir une dépêche du ministre : elle lui annonçait que j'avais été TRAHI par un lieutenant-général, auquel j'avais eu l'imprudence de me confier.» (p. 47).

« Je crus un instant que M. Thiers avait été bien informé, et que j'étais TRAHI. » ( Ibid.)

Comment trouvez-vous cela? Deutz qui se plaint d'avoir été TRAHI! Serait-ce parce qu'il s'était confié à ce lieutenant-général? mais la duchesse de Berri s'était bien autrement confiée à lui, Deutz. Dans ce cas-là, je ne vois pas pourquoi on ne dirait pas qu'un voleur a été volé, toutes les fois que quelqu'un de la maison, connaissant ses projets, ferme soigneusement la porte devant lui.

10. « Conseiller et ami de plusieurs têtes couronnées. »(p. 41).

En vérité, si Deutz ne l'avait dit, on n'aurait jamais deviné cela. Il ne lui reste qu'à nous apprendre qu'elles sont ces heureuses tétes couronnées à qui le ciel a accordé un pareil ami et conseiller. Jusqu'ici personne de tous ceux qui connaissent bien toute la vie de Deutz n'a pu le deviner.

Je pourrais encore relever une infinité d'impostures de Simon Deutz, mais il est temps de finir cette brochure. D'ailleurs on a vu suffisamment ce que valent les assertions de cet homme.

Lecteur, ma récapitulation ne sera pas longue.
Vous connaissez maintenant l'éducation, la vie,

le caractère, les penchans de l'apostat prussien, qui a trahi lâchement une princesse française; et déjà vous avez prononcé sur le véritable motif de sa trahison, sur le but et la valeur de ses noires calomnies et de ses grossiers mensonges.

Dieu vous préserve d'être jamais en contact avec un être semblable!

Je joindrai à mon ouvrage les deux pièces suivantes que les journaux, dans le temps, ne donnèrent que tronquées.

LETTRE

Adressée à divers journaux de Paris par le chevalier L.-B.-B. DRACH au sujet de SIMON DEUTZ, baptisé sous le le nom d'HYACINTHE DEUTZ.

Rome, 29 novembre 1832.

MONSIEUR LE RÉDACTEUR,

Plusieurs journaux, en entretenant le public de l'homme qui a livré Mad. la Duchesse deBerry, assurent qu'il est mon beau-frère, et que c'est moi qui l'ai présenté à S.A.R. lors de son passage à Rome. Permettez, Monsieur, que par la voie de votre estimable feuille, je rectifie les erreurs contenues dans cette double assertion, ainsi que d'autres inexactitudes répandues par certaines feuilles, peut-être à dessein.

Hyacinthe Deutz qui avant son baptême s'appe

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