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Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation

réservés pour tous pays.

Copyright by Librairie Delagrave, 1914.

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Cet ouvrage est destiné essentiellement aux étrangers et aux provinciaux qui veulent se perfectionner dans la bonne prononciation française ou se renseigner sur elle. Toutes les personnes compétentes reconnaissent aujourd'hui que cette prononciation française est celle de la bonne société parisienne, constituée essentiellement par les représentants des vieilles familles de la bourgeoisie. C'est celle-là que l'on s'est efforcé de décrire dans ce traité.

Il mérite le nom de pratique parce que, s'il donne les résultats des études les plus approfondies et les plus détaillées faites par d'autres ou par l'auteur lui-même, il ne contient aucune discussion scientifique ni la description d'aucune recherche. On en a écarté de propos délibéré tout ce qui pourrait compliquer les questions ou leur exposition, sans utilité immédiate pour leur intelligence ou pour la vérité. Les minuties de prononciation et les nuances imperceptibles qui diffèrent d'un sujet à l'autre ont été laissées de côté, car elles ne constituent pas la norme. Elles sont choses négligeables, puisque, en dehors des spécialistes, personne n'y prend garde. C'est une moyenne que l'on a prise, et on ne signale une nuance que dans le cas où c'est elle qui constitue la norme et où, négligée, elle ferait tressaillir une oreille habituée à la bonne prononciation. Tout ce qui, pour une telle oreille, passe inaperçu, rentre dans la norme. Il n'y a pas deux personnes qui prononcent exac

tement de la même manière dans tous les cas et pour tous les mots. Tous ceux qui veulent ériger en loi la prononciation d'un individu, si bien qu'ils l'aient choisi, tombent dans une grave erreur. La prononciation parisienne est une chose inexistante; ce que l'on peut et ce que l'on doit enseigner sous ce nom n'est qu'une moyenne. Même pour des mots très courants on peut observer des divergences partielles, concernant tantôt des mots isolés, tantôt des catégories de mots. Soit l'article pluriel les, des et les mots analogues mes, tes, ses: les uns, et ce sont les plus nombreux, prononcent lé, dé, etc., avec un é fermé ; d'autres disent lè, dè, etc., avec un è ouvert, sans parler de la prononciation artificielle des acteurs, qui ne doit pas entrer ici en ligne de compte et qui consiste à donner à ces mots un è ouvert long. Des deux mots je vais et je sais les uns prononcent vé et sé, d'autres vè en face de sé. L'un dit oracle, miracle, mais spectacle, obstacle, l'autre dit obstacle, un troisième oracle. Ces légères divergences n'entraînent pas de différence sémantique, ne sont remarquées que de ceux qui font effort pour les observer, et n'empêchent pas l'unité de l'ensemble.

A propos de la plupart des questions on signale en quoi pèchent d'ordinaire tels étrangers ou tels provinciaux; c'est pour attirer leur attention sur des défauts dont parfois ils ne se doutent pas, et à l'occasion pour leur indiquer les moyens de s'en défaire aisément.

La plupart des faits ont été exposés sans explications; mais il n'en faudrait pas conclure qu'ils n'en peuvent pas recevoir; même les faits les plus surprenants au premier abord, tels que deux prononciations nettement contradictoires, sont susceptibles d'être expliqués et justifiés; mais ce n'était pas ici le lieu; le livre aurait doublé ou triplé d'étendue et n'aurait plus eu d'intérêt que pour les spécialistes. Il n'y a guère qu'un chapitre où l'on ait donné des explications, et encore seulement les plus essentielles; c'est celui de « l'e caduc ». On a

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cru qu'elles pourraient aider le lecteur à se reconnaître au milieu d'une question si complexe et à se l'assimiler. Le sujet traité demande qu'un tel ouvrage, ayant un but pratique, contienne des exercices. Les listes de mots ou les exemples incorporés au texte fournissent les premiers. On a fait suivre en outre la plupart des chapitres de morceaux de lecture; l'auteur les a choisis soigneusement de telle sorte qu'ils continssent en général des exemples de tous les faits ou de tous les cas qui sont signalés dans le chapitre qui les précède. Il a donné non seulement de la prose, mais aussi des vers; c'est qu'il a pensé que si la conversation courante devait être la base de son livre, il ne pouvait pas se dispenser de dire à l'occasion quelques mots d'une prononciation plus soutenue, celle de la lecture par exemple, et qu'il ne serait pas juste d'oublier que le vers aussi fait partie de la langue et qu'il en représente la forme artistique. portée à son plus haut degré.

A la fin du volume on a mis quatre index, l'un pour les définitions, l'autre pour les finales, le troisième pour les mots cités comme exemples, le quatrième pour les morceaux choisis donnés comme exercices.

En terminant cette introduction, l'auteur remercie vivement MM. L. Havet et A. Meillet, professeurs au Collège de France, des renseignements et des vérifications qu'il leur doit.

LES TRANSCRIPTIONS PHONÉTIQUES

On a évité autant que possible les transcriptions phonétiques, afin de ne pas dérouter les lecteurs qui n'y sont pas habitués; on n'y a eu recours que lorsqu'on l'a jugé à peu près indispensable ou du moins particulièrement utile. On s'est servi pour cela des signes les plus simples et les plus généralement usités :

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ch: chapeau.

j, ge : jeu, pigeon.

s=s, ss, ç, x, etc., et ne se prononce jamais comme z: saint, assez, maçon, pincer, soixante, potion.

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gn agneau, union.

g, gu et ne se prononce jamais comme j: gâteau, gué. =t, tt et ne se prononce jamais comme s: toit, attitude.

Une barre horizontale au-dessus d'une voyelle indique qu'elle est particulièrement longue: á, à, è.

Les autres lettres ont la même valeur que dans l'orthographe usuelle.

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