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LES VOYELLES

Les voyelles simples sont en français, en allant de la plus grave à la plus aiguë: u, ó, ô, à, á, è, é, i. Ces

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voyelles sont séparées les unes des autres par des intervalles musicaux fixes.

Pour la prononciation d'une voyelle la langue se gonfle et se masse en face d'un point de la voûte palatine que l'on appelle le point d'articulation (fig. 1); en même temps elle s'abaisse en face des autres points. Le

point d'articulation est sur le voile du palais pour l'u, sur la partie antérieure du palais dur pour l'i; de l'u à l'i le point s'avance régulièrement pour chacune des voyelles intermédiaires, dans leur ordre d'acuité croissante.

Les cavités buccales laissées vides par la langue constituent un résonateur aux contours irréguliers, qui fournit aux voyelles leur timbre particulier. Ce résonateur doit être d'autant plus vaste et plus long que la voyelle est plus grave. Son allongement se produit en même temps par l'abaissement de la boîte laryngienne, qui contient les cordes vocales, et la projection des lèvres en avant. C'est pour l'u que le larynx est le plus abaissé et les lèvres le plus avancées. Pour l'i les lèvres sont appliquées contre les dents, et leurs commissures sont même retirées en arrière.

Les voyelles sont émises avec une ouverture buccale plus ou moins grande. Le degré d'ouverture buccale n'est pas en rapport direct avec la capacité plus ou moins considérable du résonateur buccal. Il est déterminé par l'écartement des mâchoires. On peut estimer cet écartement d'une manière approximative par le sens musculaire, qui permet d'apprécier que la bouche est plus ou moins ouverte; on peut d'autre part le mesurer exactement entre les dents incisives supérieures et les incisives inférieures. L'à est la voyelle la plus ouverte; l'ouverture va diminuant pour l'o, puis pour l'ó, puis pour l'u d'un côté, pour l'á, pour l'è, pour l'é, puis pour l'i de l'autre.

Les voyelles françaises sont d'ordinaire assez brèves, et jamais très longues. On peut pourtant distinguer entre les vraies brèves et celles qui sont plus longues; on appellera ces dernières longues, pour la simplicité de l'exposition, mais il faudra se rappeler qu'elles ne sont que des demi-longues. Il n'y a de longues qu'en syllabe accentuée. Toute voyelle accentuée placée devant r final, z final, j final, v final, est longue.

Toute voyelle finale (c'est-à-dire après laquelle aucune

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consonne ne se prononce) est brève. Mais il y a beau coup de degrés dans la brévité comme dans la longueur; ainsi droit (drwà) a un à bref, mais celui de droite (drwat) est encore plus bref. C'est que le premier est très légèrement allongé par l'accent qu'il porte d'ordinaire, tandis que la consonne finale non allongeante empêche tout prolongement de se produire dans le second.

Un autre phénomène général qu'il est bon de signaler avant d'entrer dans le détail est celui de l'harmonisation vocalique les voyelles contenues dans deux syllabes consécutives ont une tendance à s'assimiler au point de vue du timbre, la première prenant le même timbre que la seconde. Ainsi : été avec é inaccentué fermé, conformément à la règle générale, mais étais (ètè) avec assimilation de l'e inaccentué à l'è accentué ouvert.

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