Non, je n'attendrai point qu'une exécrable loi Non, je ne verrai point le tombereau du crime, La hache, ah! tout mon sang se glace d'épouvante ! Ma lyre chantera ma noble bienfaitrice; Et les monts, les vallons, les rochers et les bois Et toi qui, parmi nous, prolongeant ta misère, Aussi, des attentats de ce siècle effréné, Ton trépas, ombre illustre, est le moins pardonné. Sur un malheureux fils, un plus malheureux père, Ce ciel où tu levois tes innocentes mains, Etoit moins pur que toi. Dieux! quels monstres barbares Purent donc attenter à des vertus si rares? Ah! le ciel t'envioit à ce séjour d'effroi ; Va donc, va retrouver et ton frère et ton roi; Emblême de tes mœurs, comme de ta naissance; Mêle sur ce beau front où siége la candeur, Les roses du martyre aux lys de la pudeur ! Trop long-temps tu daignas, dans ce séjour funeste, Pars, nos cœurs te suivront; pars, emporte les vœux Des peuples et des rois, de la terre et des cieux ! Non moins dignes de pleurs, quand le sort les offense, La débile vieillesse et la fragile enfance. Un enfant, un vieillard! Qui peut les voir souffrir? Je partage son deuil, et pleure sur leur cendre: Mais que de vos vieux ans les larmes sont amères! De votre sang royal le reste dispersé: Il vous restoit un Dieu, son culte, et vos prières. Mais quoi! vos yeux ont vu par des mains meurtrières Les temples du Seigneur de carnage souillés, Leur pontife proscrit, les autels dépouillés. |