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BIBLIOTHÈQUE

DE LA

FACULTÉ

DE

PHILOSOPHIE & LETTRES

DE

L'UNIVERSITÉ DE LIÈGE

FASCICULE XIV

MALHERBE ET SES SOURCES

PAR

ALBERT COUNSON

Docteur en philosophie et lettres,
Lecteur à l'Université de Halle

LIÈGE

IMPRIMERIE H. VAILLANT-CARMANNE

Société Anonyme)

8, rue Saint-Adalbert, 8

1904

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MALHERBE ET SES SOURCES

Pour donner à la poésie de Malherbe le nom qui lui appartient, il faut considérer s'il imite, quelles sont les choses qu'il imite, et de quelle sorte d'imitation il s'est servi.

GODEAU, Discours, dans MAlh., éd.
Lalanne, t. I, p. 379.

INTRODUCTION

1

« C'est maintenant une banalité de l'histoire littéraire que de représenter Ronsard comme le fondateur de la littérature classique en France », et peut-être un jour se demandera-t-on quelles différences séparaient les écrivains du XVIIe siècle de ceux du XVIe. L'une des premières, ou du moins des plus facilement reconnaissables, est dans la manière de concevoir l'imitation des Grecs et des Latins. Cette imitation est commune aux deux siècles, et à d'autres; elle diffère de nature suivant les époques. Si le moyen âge en célébrant la largesse d'Alexandre ou en paraphrasant Ovide, la Pléiade en étudiant les beaux parleurs et les élégants poètes anciens, le XVIIe siècle en habillant les héros homériques en gentilshommes galants, le révolutionnaire en «< enfonçant

Le casque étroit de Sparte au front du vieux Paris », continuent tous la même tradition classique, Jean de Meung n'en diffère pas moins de Ronsard, et Racine de M.-J. Chénier: la façon d'imiter importe plus que ce qu'on imite, et pourrait servir à définir la littérature de chaque génération. Les classiques français entendaient bien s'y prendre autrement

1 E. FAGUET, (Histoire de la langue et de la littérature française publiée sous la direction de Petit de Julleville, VII, 662).

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