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DE FRANCOIS

DE LA MOTHE

LE VAYER,

CONSEILLER D'ETAT, &c.
Nouvelle Edition revue & augmentée.
Tome III.

Partie 1.

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AVERTISSEMENT.

Ce Volume commence par la quatrième & derniére Partie des Opufcules ou petits Traités. Ce font encore des réflexions philofophiques, où l'auteur a répandu quantité de remarques favantes autant que curieufes. Le Traité fuivant fur la liberté & la fervitude eft dans le même goût. Jl peut être regardé comme une continuation des réflexions morales, dont l'auteur a orné les opuscules précédens.

Les trois Parties fuivantes aux-quelles il a don né le titre de Profe chagrine, contiennent un mélange de pensées, qu'on voit affés qu'il a couchées fur le papier, telles qu'elles fe préfentoient à fon efprit. Jl nous apprend, qu'il a compofé ce Traité dans les intervalles du loifir que la Cour lui donnoit dans fon âge avancé qui l'avoit mis dans le port, où il n'avoit plus tant à craindre des tempêtes qu'il auroit pu apréhender précedemment. Auffi voit-on, qu'il y parle avec plus de liberté & de naiveté qu'il n'avoit ofé le faire dans fa jeunesse. Jl relève & reprend les actions des hommes avec tant d'énergie, qu'il eft aifé de voir, qu'il parle de l'abondance du coeur, & que, lors qu'il écrivoit, fa plume étoit réellement chagrine.

Comme dans fes réflexions il ne fe borne pas à un fimple fujet, il annonce d'abord, qu'il prend un

thême général: il débute par établir dans la premiere Partie, que même chés ceux, qui font le plus d'état de la vie, elle paffe s'écoule miférablement. Dans la feconde partie il étale fa mauvaise humeur fur le mauvais jugement, qu'on fait des hommes de petite fortune: & dans la derniere il pofe pour principe, que l'homme eft lui même la mefure de toutes chofes, & qu'elles deviennent telles qu'il fe les repréfente. Tout cela eft entremêlé de réflexions critiques fi variées, que fouvent on s'aperçoit que l'auteur a perdu de vuë fon premier objet. Ce ne font que disgreffions; il embraffe tout ce qui fe trouve devant lui; il faifit tout ce qui lui vient dans l'efprit, il l'explique, il l'ajufte à fon profit, & toûjours à celui de fes lecteurs. La derniere pièce de ce Volume est un petit discours Chrétien, où il traite de l'immortalité de l'ame, & qu'il dédie au Cardinal de Richelieu. Quiconque voudra le lire avec un efprit degagé de tout préjugé, trouvera d'abord à quoi s'en tenir fur l'imputation d'Atheïsme, dont on taché de Allétrir la reputation de nôtre auteur; Jl verra que pour nuire à ce favant homme tout étoit bon à fes ennemis & fes envieux; & qu'à la fin la vérité perce & l'emporte fur la mechanceté & fur l'envie.

OPUSCULES,

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