4 8 12 Sa haute silhouette noire Il marche dans la plaine immense, Pendant que, déployant ses voiles, LES CHANSONS DES RUES ET DES BOIS. 16 20 13. LE DEUIL. CHARLE! Charle! ô mon fils! quoi donc ! tu m'as quitté. Ah! tout fuit! rien ne dure! Tu t'es évanoui dans la grande clarté Qui pour nous est obscure. Charles, mon couchant voit périr ton orient. L'homme, hélas! crée, et rêve, et lie en souriant + 8 12 16 20 24 Il dit: C'est éternel! et poursuit son chemin ; Vit, souffre, et tout à coup dans le creux de sa main Hier j'étais proscrit. Vingt ans, des mers captif, Le sort nous frappe, et seul il connaît le motif. Aujourd'hui je n'ai plus de tout ce que j'avais Me voilà presque seul dans cette ombre où je vais ; Oh! demeurez, vous deux qui me restez! nos nids Vous bénit dans la mort sombre, et je vous bénis, Oui, pour modèle ayant le martyr de Sion, J'achèverai ma lutte, Et je continuerai la rude ascension Qui ressemble à la chute. Suivre la vérité me suffit; sans rien voir Que le grand but sublime, Je marche, en deuil, mais fier; derrière le devoir Je vais droit à l'abîme. L'ANNÉE TERRIBLE. Mars 1871. 4 8 12 16 20 14. UN HYMNE HARMONIEUX. UN hymne harmonieux sort des feuilles du tremble; Les marins fatigués sommeillent sur le gouffre. Laissez tout ce qui souffre Quand la vie est mauvaise on la rêve meilleure. Prier. C'est pour renaître ailleurs qu'ici-bas on succombe. Il faut dans le grand tout tôt ou tard s'absorber. Tomber ! LES QUATRE VENTS DE L'ESPRIT, LE LIVRE LYRIQUE |