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Fleur qui décores la ruine
Sans un regard pour t'admirer!
Je cueillis ta blanche étamine,
Et j'emportai sur ma poitrine
Les parfums pour les respirer.

Aujourd'hui, ciel, temple, rivage,
Tout a disparu sans retour:
Ton parfum est dans le nuage,
Et je trouve, en tournant la page,
La trace morte d'un beau jour !

PREMIÈRES MÉDITATIONS. 1827.

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5.

LES SAISONS.

Au printemps, les lis des champs filent
Leur tunique aux chastes couleurs ;
Les gouttes que les nuits distillent
Le matin se changent en fleurs.
La terre est un faisceau de tiges
Dont l'odeur donne des vertiges
Qui font délirer tous les sens;
Les brises folles, les mains pleines,
Portent à Dieu, dans leurs haleines,
Tout ce que ce globe a d'encens.

En été les feuillages sombres,
Où flottent les chants des oiseaux,

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Jettent le voile de leurs ombres
Entre le soleil et les eaux ;
Des sillons les vagues fécondes
Font un océan de leurs ondes,
Où s'entre-choquent les épis;

Le chaume, en or changeant ses herbes,
Fait un oreiller de ses gerbes

Sous les moissonneurs assoupis.

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O Providence! ô vaste aumône

Dont tout être est le mendiant !
Vœux et grâce autour de son trône
Montent sans cesse en suppliant.

Quels pleurs ou quels parfums répandre? . .
Hélas! nous n'avons à te rendre

Rien, que les dons que tu nous fais.

Reçois de toute créature

Ce Te Deum de la nature,

Ses misères et tes bienfaits!

HARMONIES POÉTIQUES ET RELIGIEUSES.

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IV.

VICTOR HUGO.

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1.

ATTENTE.

Esperaba, desperada.

MONTE, écureuil, monte au grand chêne,
Sur la branche des cieux prochaine,
Qui plie et tremble comme un jonc.

Cigogne, aux vieilles tours fidèle,
Oh! vole et monte à tire-d'aile
De l'église à la citadelle,

Du haut clocher au grand donjon.

Vieux aigle, monte de ton aire
A la montagne centenaire
Que blanchit l'hiver éternel.
Et toi qu'en ta couche inquiète
Jamais l'aube ne vit muette,
Monte, monte, vive alouette,
Vive alouette, monte au ciel!

Et maintenant, du haut de l'arbre,
Des flèches de la tour de marbre,

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Et comme les grues qui font dans l'air de longues files vont chantant leur plainte, ainsi je vis venir traînant des gémissements les ombres emportées par cette tempête.

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