8 12 16 20 24 28 L'humble tombeau qui sied à sa dépouille Mon cœur lui doit ces soins pieux et tendres. Nous nous étions rencontrés tous les deux. L'ambition n'effleurait point sa vie ; Mais, même aux champs, rêvant un beau trépas, En appelant, ne se réveillait pas. Contre la mort j'aurais eu son courage, Quand sur son bras je pouvais m'appuyer. Contre un pouvoir qui de nous se sépare 4 8 12 16 Tu l'oublias, peuple encor trop volage, Oui, qu'un tombeau témoigne de nos larmes. Payez mes chants doux à votre mémoire : Je tends la main au plus humble denier. 20 24 11. LE VIEUX VAGABOND. DANS ce fossé cessons de vivre ; Les passants vont dire: Il est ivre ; Vieux vagabond, je puis mourir sans vous. 4 8 12 16 20 24 28 Oui, je meurs ici de vieillesse, Parce qu'on ne meurt pas de faim. Mais tout est plein dans chaque hospice, La rue, hélas ! fut ma nourrice : Aux artisans, dans mon jeune âge, J'aurais pu voler, moi, pauvre homme; Le pauvre a-t-il une patrie? 4 8 12 Dans vos murs ouverts à ses armes, Comme un sot j'ai versé des larmes. Comme un insecte fait pour nuire, Je vous aurais chéris en frère. |