8 12 Adieu, charmant pays de France, France, du milieu des alarmes, Comme en ce jour qui voit ses larmes, Mais, Dieu le vaisseau trop rapide Déjà vogue sous d'autres cieux x; Et la nuit, dans son voile humide, Adieu, charmant pays de France, Berceau de mon heureuse enfance, 16 20 3. LES OISEAUX. COUPLETS ADRESSÉS À M. ARNAULT, PARTANT POUR SON EXIL. L'HIVER, redoublant ses ravages, Portent leurs amours et leurs chants. 4 8 12 16 20 24 28 Mais le calme d'un autre asile A l'exil le sort les condamne, Et plus qu'eux nous en gémissons! L'écho redisait leurs chansons. Qu'ils aillent d'un bord plus tranquille Oiseaux fixés sur cette plage, Ils penseront à notre peine, Et, l'orage enfin dissipé, Ils reviendront sur le vieux chêne Que tant de fois il a frappé. Pour prédire au vallon fertile De beaux jours alors plus constants, 4 8 12 16 20 24 4. MON HABIT. SOIS-MOI fidèle, ô pauvre habit que j'aime ! Ensemble nous devenons vieux. Depuis dix ans je te brosse moi-même, Et Socrate n'eût pas fait mieux. Quand le sort à ta mince étoffe Je me souviens, car j'ai bonne mémoire, C'était ma fête, et, pour comble de gloire, Ton indigence, qui m'honore, Ne m'a point banni de leurs bras. Tous ils sont prêts à nous fêter encore : A ton revers j'admire une reprise : Feignant un soir de fuir la tendre Lise, Je sens sa main me retenir. On te déchire, et cet outrage Auprès d'elle enchaîne mes pas. Lisette a mis deux jours à tant d'ouvrage : 8 12 16 T'ai-je imprégné des flots de musc et d'ambre Qu'un fat exhale en se mirant? M'a-t-on jamais vu dans une antichambre T'exposer au mépris d'un grand? Pour des rubans la France entière Fut en proie à de longs débats; La fleur des champs brille à ta boutonnière : Ne crains plus tant ces jours de courses vaines Ces jours mêlés de plaisirs et de peines, Je dois bientôt, il me le semble, Mettre pour jamais habit bas. Attends un peu; nous finirons ensemble: Mon vieil ami, ne nous séparons pas. 5. LA SAINTE ALLIANCE DES PEUPLES. CHANSON CHANTÉE À LIANCOURT POUR LA FÊTE DONNÉE PAR M. LE DUC DE LA ROCHEFOUCAULD, EN RÉJOUISSANCE DE L'ÉVACUATION DU TERRITOIRE FRANÇAIS AU 20 TOBRE 1818. J'AI vu la Paix descendre sur la terre, MOIS D'OC 8 12 16 20 24 28 "Ah! disait-elle, égaux par la vaillance, Français, Anglais, Belge, Russe ou Germain, Peuples, formez une sainte alliance, Et donnez-vous la main. "Pauvres mortels, tant de haine vous lasse; Du vrai bonheur vous quittez le chemin. Et donnez-vous la main. "Chez vos voisins vous portez l'incendie ; L'aquilon souffle, et vos toits sont brûlés; Et, quand la terre est enfin refroidie, Le soc languit sous des bras mutilés. Près de la borne où chaque État commence, Et donnez-vous la main. "Des potentats, dans vos cités en flammes, Et donnez-vous la main. |