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C'est l'arme du ridicule
Qui convient à des Français.
Le Français peut, sans scrupule,
Au saint-père, à ses canons,
Répondre par des chansons. (bis)

BIGNON.

II.

BÉRANGER.

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1.

LE ROI D'YVETOT.

IL était un roi d'Yvetot
Peu connu dans l'histoire,

Se levant tard, se couchant tôt,
Dormant fort bien sans gloire,
Et couronné par Jeanneton
D'un simple bonnet de coton,

Dit-on.

Oh oh oh! oh! ah! ah! ah! ah!

Quel bon petit roi c'était là !

La, la.

Il faisait ses quatre repas
Dans son palais de chaume,
Et sur un âne, pas à pas,
Parcourait son royaume.

Joyeux, simple et croyant le bien,
Pour toute garde il n'avait rien
Qu'un chien.

Oh! oh! oh! oh! ah! ah! ah! ah!

Quel bon petit roi c'était là !

La, la.

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Il n'avait de goût onéreux

Qu'une soif un peu vive;

Mais, en rendant son peuple heureux,

Il faut bien qu'un roi vive.

Lui-même, à table et sans suppôt,

Sur chaque muid levait un pot

D'impôt.

Oh! oh! oh! oh! ah! ah! ah! ah!

Quel bon petit roi c'était là !

La, la.

Aux filles de bonnes maisons
Comme il avait su plaire,
Ses sujets avaient cent raisons
De le nommer leur père.
D'ailleurs il ne levait de ban

Que pour tirer quatre fois l'an

Au blanc.

Oh! oh! oh! oh! ah! ah ah ah !

Quel bon petit roi c'était là !

La, la.

Il n'agrandit point ses États,

Fut un voisin commode,
Et, modèle des potentats,

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Prit le plaisir pour code.

Ce n'est que lorsqu'il expira

Que le peuple, qui l'enterra

Pleura.

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Oh! oh! oh! oh! ah! ah! ah! ah!
Quel bon petit roi c'était là !
La, la.

On conserve encor le portrait
De ce digne et bon prince;
C'est l'enseigne d'un cabaret
Fameux dans la province.

Les jours de fête, bien souvent,

La foule s'écrie en buvant

Devant :

Oh! oh! oh! oh! ah! ah! ah! ah!

Quel bon petit roi c'était là !

La, la.

Mai 1813.

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2.

ADIEUX DE MARIE STUART.

ADIEU, charmant pays de France,
Que je dois tant chérir!

Berceau de mon heureuse enfance,
Adieu te quitter, c'est mourir.

Toi que j'adoptai pour patrie,
Et d'où je crois me voir bannir,
Entends les adieux de Marie,
France, et garde son souvenir.
Le vent souffle, on quitte la plage,
Et, peu touché de mes sanglots,

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Dieu, pour me rendre à ton rivage,
Dieu n'a point soulevé les flots!

Adieu, charmant pays de France,
Que je dois tant chérir !
Berceau de mon heureuse enfance,
Adieu! te quitter, c'est mourir.

Lorsqu'aux yeux du peuple que j'aime
Je ceignis les lis éclatants,

Il applaudit au rang suprême

Moins qu'aux charmes de mon printemps.
En vain la grandeur souveraine
M'attend chez le sombre Écossais:
Je n'ai désiré d'être reine

Que pour régner sur des Français.

Adieu, charmant pays de France,
Que je dois tant chérir !
Berceau de mon heureuse enfance,
Adieu te quitter, c'est mourir.

L'amour, la gloire, le génie,

Ont trop enivré mes beaux jours;
Dans l'inculte Calédonie

De mon sort va changer le cours.
Hélas! un présage terrible

Doit livrer mon cœur à l'effroi :

J'ai cru voir, dans un songe horrible,

Un échafaud dressé pour moi.

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