8 12 16 20 24 Mon seul beau jour a dû finir, Mais pour moi ce doux souvenir La ferme et la fermière ! Si Dieu, comme notre curé Paie un bienfait (même égaré), Ah! qu'il songe à ma dette! Et garde des vents et des pleurs Chaque hiver, qu'un groupe d'enfants A son fuseau sourie, Comme les anges aux fils blancs De la Vierge Marie; Que tous, par la main, pas à pas, Guidant un petit frère, La ferme et la fermière ! ENVOI. Ma chansonnette, prends ton vol! Tu n'es qu'un faible hommage; 4 Mais qu'en avril le rossignol Chante, et la dédommage; Qu'effrayé par ses chants d'amour, L'oiseau du cimetière Longtemps, longtemps, se taise pour La ferme et la fermière ! HÉGÉSIPPE MOREAU. Janvier 1836. 8 12 16 20 10. LE REPOS DU SOIR. QUAND le soleil se couche horizontal, De longs rayons noyant la plaine immense, De pourpre vive et d'or pur se nuance; Reposons-nous, Le repos est si doux ! Que la peine sommeille Dans le sillon, la charrue au repos Bergers, comptez et parquez les troupeaux ; L'oiseau s'endort dans l'épaisse feuillée. 4 8 12 16 20 24 Gaules en main, bergères aux doux yeux Et les chevaux soufflent dans la mangeoire. Reposons-nous, Le repos est si doux ! Que la peine sommeille Tous les fuseaux s'arrêtent dans les doigts; Reposons-nous, Le repos est si doux ! La ménagère et les enfants sont là, Du chef de l'âtre attendant la présence; Dès qu'il paraît, un grand cri: "Le voilà ! " 4 8 12 16 Il peut dormir, ses enfants ont du pain, Reposons-nous, Le repos est si doux ! Jusqu'à l'aube vermeille! Tous les foyers s'éteignent lentement; Le Reposons-nous, repos est si doux ! Que la peine sommeille Jusqu'à l'aube vermeille! PIERRE DUPONT. |