8 12 16 20 24 Te souviens-tu que sur les Pyramides, Notre étendard sur le berceau du monde : Te souviens-tu que les preux d'Italie Devant nos chefs ont plié les genoux? Te souviens-tu qu'aux champs de l'Allemagne En quatre jours ont fait une campagne : Te souviens-tu de ces plaines glacées Te souviens-tu qu'un jour notre patrie Des étrangers marcher avec orgueil? 4. 8 12 Grave en ton cœur ce jour pour le maudire, Qu'un chef jamais n'ait besoin de te dire : Te souviens-tu Mais ici ma voix tremble, Car je n'ai plus de noble souvenir; Viens-t'en l'ami, nous pleurerons ensemble En attendant un meilleur avenir. Mais si la mort, planant sur ma chaumière, ÉMILE DEBRAUX. 16 20 24 Et 7. MA NORMANDIE. QUAND tout renaît à l'espérance, J'ai vu les champs de l'Helvétie, 8 12 En saluant chaque patrie, Je me disais: "Aucun séjour Il est un âge dans la vie C'est le pays qui m'a donné le jour. FRÉDÉRIC BÉRAT. 8. LE JOUEUR D'ORGUE. A GAVARD. Nous montions lentement, et pour longtemps encore; Les ombres pâlissaient et pressentaient l'aurore, Et les astres tombants, humidement versés, 16 Épanchaient le sommeil aux yeux enfin lassés. Tout dormait je veillais, et, sous l'humble lumière, Je voyais cheminer, tout près de la portière, Un pauvre joueur d'orgue: il nous avait rejoints; 20 Ne pas cheminer seul, cela fatigue moins. Courbé sous son fardeau, gagne-pain de misère, Que surmontait encor la balle nécessaire, Un bâton à la main, sans un mot de chanson, "Vie étrange, pensai-je, et quelle destineé! Mais celui-ci se voûte, et m'a l'air de vieillir. Tous les maux, et, les biens, à les lui refuser. Qu'attendait-il? . . . Soudain le soleil éclata, Et l'orgue, au même instant, comme s'il eût pris flamme, 16 Fêta d'un chant l'aurore, et pria comme une âme. Salut attendrissant, naif et solennel! Cet humble cœur comprend les spectacles du ciel. 20 Pour sa part il assiste, et rend une harmonie. Ainsi, Nature aimée, aux simples plus qu'aux grands, 28 Les champs de blés mouvants, rayés d'or et de pluie ; Un vieux pont, un moulin au tomber d'un flot clair, Bruits et bonheurs sans nom qu'on respire avec l'air, Souvent on les sent mieux dans sa route indigente, 4 Et, même sous le faix, l'âme s'éveille et chante. SAINTE-BEUVE. 8 12 16 20 9. LA FERMIÈRE. ROMANCE. ÉTRENNES À MADAME G***. AMOUR à la fermière ! elle est C'est l'oiseau des bois qui se plaît De l'escabeau vide au foyer, Pour lui n'est point avare; C'est là qu'un jour je vins m'asseoir, Un jour. . . puis en marche! et bonsoir, |