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où les propriétés seroient violées. Tout promet l'ordre et la paix les liens de l'administration vont se resserrer et l'action de l'administration va avoir de l'humanité. Déjà la fraternité reprend son empire, les passions particulières se tail'enles citoyens se pressent pour Tôlement; les barrières de Paris vont se rouvrir à l'activité du commerce et à la liberté des citoyens. Comptez sur le zèle du maire de Paris, s sur son sincère amour du bien, et sur son dévouement à l'assemBet blée nationale ». En effet, le même jour parut dans Paris une affiche signée PETION, maire, et TALLIEN, secrétaire - greffier, dans laquelle ces deux magistrats, après avoir rendu hommage à la juste vengeance du peuple l'invitoient à laisser aux tribunaux soin de punir le reste e des conspirateurs ; et lé soir, à la voix de ceux qui les avoient employés et salariés, les assassins s'éloignèrent des prisons; mais ce n'étoit que pour porter leurs fureurs en d'autres. lieux.

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La commune de Paris n'avoit pas entendu borner ses vengeances aux prison

niers de cette seule ville; elle avoit médité la répétition de ces horribles excès dans toutes les villes de l'empire. Ce projet est consigné dans sa fameuse circulaire adressée à toutes les communes de France, et portée par ses émissaires dans les principaux chefs-lieux. La voici :

« Frères et amis, un affreux complot tramé par la cour pour égorger tous les patriotes de l'empire Français, complot dans lequel un grand nombre de membres de l'assemblée nationale sont compromis, ayant réduit, le 9 du mois dernier, la commune de Paris à la cruelle nécessité de se servir de la puissance du peuple pour sauver la nation, elle n'a rien négligé pour bien mériter de la patrie. Après les témoignages que l'assemblée nationale venoit de lui donner elle-même, eût-on pensé que dèslors de nouveaux complots se tramoient dans le silence, et qu'ils éclatoient dans le moment même où l'assemblée nationale, oubliant qu'elle venoit de déclarer que la commune de Paris avoit sauvé la patrie, s'empressoit de la destituer pour prix de son brûlant civisme? A cette nouvelle, les clameurs publiques élevées de toutes parts ont fait sentir à l'assemblée nationale la nécessité urgente de s'unir au peuple, et de rendre à la commune, par le rapport du décret

de destitution, les pouvoirs dont il l'avoit in

vestie.

, et

«Fière de jouir de toute la plénitude de la confiance nationale qu'elle s'efforcera de mériter de plus en plus, placée au foyer de toutes les conspirations, et déterminée à périr pour le salut public, elle ne sa glorifiera d'avoir rempli pleinement son devoir, que lorsqu'elle aura obtenu votre appro bation, qui est l'objet de tous ses vœux dont elle ne sera certaine qu'après que tous les dépar temens auront sanctionné ses mesures pour le salut public, et professant les principes de la plus parfaite égalité, n'ambitionnant d'autre privilège que celui de se présenter la première la brêche, elle s'empressera de se remettre au niveau de la commune la moins as nombreuse de l'empire, dès qu'il n'y aura plus rien à redouter. des hordes barbares s'a

"3 Prévenue que vancent contre elle; la

commune de Paris se hâte d'informer ses frères de tous les dépar temens, qu'une partie des conspirateurs féroces détenus dans les prisons, a été mise à mort par le peuple actes de justice qui lui ont paru indispensables pour retenir par la terreur les légions de traîtres renfermés dans ses murs au moment où il alloit marcher à l'ennemi, et sans doute la nation, après la longue suite de trahisons qui l'a conduire sur les bords de l'abîme, pressera d'adopter ce moyen si utile et si néces

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saire; et tous les Français se diront, comme les Parisiens nous marchons à l'ennemi, et nous ne laissons pas derrière nous des brigands pour égorger nos femmes et nos enfans ».

Signé, DUPLAIN, PANIS, SERGENT, L'enFANI, MARAT, LEFORT, JOURDEVIL, administrateurs du comité de salut public constitués à la mairie.

Ce complot n'eut pas tout le succès que la commune avoit desiré, et ne fur exécuté que là où elle avoir envoyé ses propres sicaires. Dès les premiers jours qui suivirent le 10 août, elle avoit demandé que les prisonniers d'Orléans fussent amenés à Paris. Ils se mirent en marche les premiers jours de septembre. Le ministre Roland vouloit les éloigner et leur indiquer une autre destination. Ils passoient le par Versailles. Trois pièces de canon précédoient les voitures. Quatre autres les suivoient, mais à une certaine distance. Déjà les sicaires de la commune avoient essayé deux fois de s'en emparer, Ils alloient passer l'orangerie; la grille d les trois pièces de canon sont poussées hors la grille que l'on ferme aussi-tôt. Un assas sin s'écile que si on les mène à l'oran

gerie, ils seront sauvés, parce qu'il y a deux mille personnes cachées. Le signal est donné. Les haches sont levées ; les bourreaux montent sur les voitures; et sur cinquante-trois prisonniers, cinquante sont massacrés. Les principales victimes. furent Bertrand, ex-ministre de la marine; Delessart, ex-ministre de l'intérieur; l'évêque de Perpignan, le commandant de cette même ville, le juge de paixLarivière, et Brissac, commandant de la garde constitutionnelle du roi. A la tête des assassins étoit un certain Fournier, et une femme de Versailles, nommée Perrin, cordonnière.

Le même sort attendoit Adrien Duport, ex-constituant, et auteur de la loi sur les jurés. On l'avoit arrêté dans sa terre au Bignon, puis conduit à Melun pour être transféré à Paris. Sa femme, à force de sollicitations et d'argent, obtient de Danton, ministre de la justice, une lettre qui enjoint au tribunal de Melun de s'assembler aussi-tôt la réception de la présente, et, sans s'occuper du fonds, de prononcer seulement sur la légalité de l'arrestation. La lettre arrive à midi; le tribunal est convoqué

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