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se trouve gênée, et que quelquefois la lumière s'éteint. >>

Tel est le récit des journaux sur cette découverte récente qui, si elle existe réellement, sera sans doute l'objet de savantes recherches de la part des archéologues italiens. Il faut donc en attendre le résultat, pour juger de son importance.

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INDICATION DE QUELQUES OUVRAGES A GRAVURES

Dans lesquels est représenté le Tombeau de Virgile dans son état actuel.

Si beaucoup d'amateurs ont visité le tombeau de Virgile au mont Pausilippe, il en est un bien plus grand nombre qui ont été privés de cette satisfaction : c'est pour les dédommager de cette privation que nous allons leur indiquer quelques ouvrages enrichis de planches, dans lesquels ils trouveront représentée la vue de ce monument et quelquefois celle de l'entrée de la grotte du Pausilippe. Parmi ces ouvrages, les principaux sont :

L'ANTIQUITÉ expliquée et représentée en figures, par B. de Montfaucon (français-latin). Paris, 1719, 5 tomes en 10 vol. in-fol., avec 977 pl. (Vox. tom. V, chap. xn, vis-à-vis la page 132; la planche 119 représente le tombeau de Virgile de forme ronde, posé sur sa base carrée, et couvert de branches de laurier.)

ANTICHITA di Pozzuoli, Cumo e Baia, auctore P. Ant. Paoli (italien-latin), Florentiæ, 1768, in-fol. avec 65 fig. (Vor. 10 et suiv.)

CAMPI PHLEGREI: Observations sur les volcans des deux Siciles, par Will. Hamilton (anglais-français); Naples, 1776,. 2 parties in-fol. avec 54 pl. (Vox. 2o part., 1, 16).

VOYAGE PITTORESQUE, ou description du Royaume de Naples et de Sicile (par Richard, abbé de Saint-Non); Paris, Lafosse, 1781-1786, 4 tomes en 5 vol. in-fol. avec 371 pl. dont 22 offrent des sujets doubles. (Vor. tome 1er, trois planches à

doubles gravures. La première, vis-à-vis la page 81, représente, dans la gravure inférieure, l'Entrée de la grotte du Pausilippe en y arrivant du coté de Naples. On aperçoit au-dessus de la grotte, un peu à gauche, dans le lointain, un petit groupe d'arbres et de ruines, confus; c'est le tombeau de Virgile. La seconde planche, vis-à-vis la p. 82, représente à droite l'Entrée de la grotte du Pausilippe près de Naples, et à gauche le chemin creux qui conduit à la grotte. La troisième planche, vis-à-vis la page 83, offre, dans la gravure du bas, la vue du tombeau de Virgile près de Naples. Une quatrième planche, vis-à-vis la page 85, donne le tombeau de Sannazar, dans la gravure à gauche ).

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NOUVEAU Voyage d'Italie (par Misson). La Haye, 1702, 4 vol. in-12, fig. (Vor. tome II, vis-à-vis la p. 87; le tombeau de Virgile est représenté isolé, hérissé de branches de laurier).

LE MAGASIN universel, Paris, 1836-1837, in-4°, avec 52 pl. et beaucoup de vignettes. (Vox. page 9, pl. 2. C'est Pétrarque visitant le tombeau de Virgile sous le roi Robert, en 1341 : dessin de fantaisie, représentant l'intérieur du tombeau de Virgile, tel qu'on suppose qu'il devait être à cette époque).

Tels sont les ouvrages, dont les gravures, excepté celle du dernier, nous représentent l'aspect extérieur du tombeau de Virgile dans ces temps modernes ; il paraît que les artistes ne l'ont pas tous pris du même point de vue, car plusieurs de leurs dessins offrent des différences, quoique tous annoncent un monument en ruine.

COUP-D'OEIL PHILOSOPHIQUE

SUR

LES PHASES DE LA LITTÉRATURE EN FRANCE.

LITTÉRATURE CONTEMPORAINE.

Le Consulat et l'Empire.

La révolution française, qui dans son origine était l'œuvre des besoins et des intérêts, avait bientôt poussé ses doctrines à l'extrême, puis elle avait procédé dans ses actes conformément à ses doctrines. De là, les aberrations qu'elle avait sanctionnées, les ruines qu'elle avait faites, les maux qu'on avait soufferts. Lorsqu'épuisée par ses propres excès, elle trouva un temps d'arrêt dans la lassitude générale, la première pensée qui s'éleva dans tous les esprits fut de lui demander compte de ses doctrines. Du moment donc où un pouvoir nouveau, qui avait pris son point de départ dans la force matérielle, eut fait un appel aux idées d'ordre et de morale pour se consolider; la réaction qui était au fond des cœurs se produisit au dehors, elle se formula dans la parole et dans les livres.

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Ce fut dans un cours public de littérature que cette réaction commença. Elle prit tout d'abord un élan et une puissance qu'elle dut à la parole vivante, laquelle a comme on sait un tout autre ressort que la parole écrite. Il faut dire même que l'homme de talent qui en fut l'organe dut à cette initiative en action l'avantage d'obtenir dans l'opinion une situation et une importance supérieures à la mesure de ses forces.

M. de la Harpe, homme du xv siècle de tous points, n'était pas heliéniste et n'eût été dans le siècle précédent qu'un humaniste vulgaire ; il était versé dans l'antiquité classique, mais nullement dans l'antiquité savante; peu familiarisé avec les littératures étrangères, il ne possédait à fond de la littérature française que les XVII et xvII° siècles. Mais il avait une grande justesse dans l'esprit, un discernement net et le goût exercé. Il portait dans la parole une dialectique nerveuse avec une facile abondance. Il joignait à cela une foi pleine en lui-même dans ses impressions, ses jugements et ses vues. Il éprouvait une aversion profonde pour les doctrines révolutionnaires, et une sorte de ressentiment contre les hommes dont les mœurs en étaient l'expression. Ce fut avec ces qualités du caractère et de l'esprit et ces dispositions dans l'ame que La Harpe s'assit dans sa chaire de professeur au Lycée : il eut un succès immense.

Les contemporains ont gardé le souvenir du mouvement électrique qu'un jour il excita, lorsque rappelant les déchirements de la république romaine à l'occasion d'une harangue de Cicéron, et reportant ses regards sur un bouleversement bien plus complet encore dont son auditoire avait été témoin, il s'écria:

» Que de choses je ne fais qu'indiquer à vos souvenirs » et à vos réflexions! Je n'en dois pas faire davantage. » Je connais la mesure de mes fonctions et de mes pa» roles. Mais ces détails ne seront pas perdus pour l'in >>struction de la postérité! Non, ils ne le seront pas ! » J'en jure par l'humanité outragée comme elle ne l'a>> vait été jamais!» Vous sentez qu'un professeur qui avait de telles choses à dire et qui les disait de cette sorte devait impressionner l'assemblée, et que des leçons de littérature qui amenaient de tels incidents laissaient du retentissement dans les ames.

La Harpe bataillait encore au Lycée en expliquant les beautés poétiques de Voltaire ou les aberrations philosophiques de Diderot; d'un autre côté les Fontane, les Fiévée, les de Bonald s'essayaient dans le Mercure de France à dresser une tribune ouverte aux doctrines religieuses et monarchiques, lorsqu'un homme apparut à l'horizon des lettres avec l'éclat d'un talent qui devait fixer tous les yeux, qui plus tard devait faire école dans la route qu'il s'était tracée.

Une voix puissante avait marqué des limites au flot révolutionnaire; une autre voix qui n'empruntait point sa force à la puissance du glaive mais au pouvoir de l'éloquence, s'élevait à côté de la première; et tandis que le général victorieux rouvrait aux Français les temples chrétiens fermés durant dix années, un jeune écrivain, jusqu'alors sans renom et sans autorité, flétrissait ce que les doctrines nouvelles avaient exalté, et il exaltait ce qu'elles avaient flétri. Il subjuguait à son tour l'opinion par la magie du talent; et ce que la politique et la force avaient commencé, il le consommait par la persuasion.

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