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DE L'ACADÉMIE

DES

SCIENCES, ARTS ET BELLES-LETTRES

DE DIJON.

PARTIE DES SCIENCES.

Années 1839-1840.

DIJON,

FRANTIN, IMPRIMEUR DE L'ACADEMIE.

1840.

DE L'ACADÉMIE.

ORTHOPÉDIE.

RAPPORT

FAIT A L'ACADÉMIE DES SCIENCES, ARTS ET BELLES-LETTRES DE DIJON,

SUR QUELQUES JEUNES SUJETS DONT LA TAILLE ÉTAIT DÉVIÉE, ET QUI ONT ÉTÉ traités dans l'établissement ORTHOPÉDIQUE DE M. DOMPMARTIN,

PAR M. RIPAULT, D.-M. P.

(Lu dans la Séance du 27 Mai 1840.)

MESSIEURS g.

Dans l'une de vos séances du mois de mars dernier, M. le docteur Dompmartin, notre collègue, manifesta le désir de faire connaître à l'Académie les résultats qu'il avait obtenus depuis quelque temps dans le traitement des déviations de la taille et des autres difformités auxquelles le corps et les membres sont exposés. Notre respectable vice-président, M. Antoine, désigna de suite, à cet effet, cinq d'entre nous, pour nous transporter dans l'établissement de M. Dompmartin, nous y livrer aux investi

gations nécessaires, et nous assurer des choses qui avaient fait l'objet de la demande de notre collègue, c'est-à-dire de la réalité des cures dans lesquelles ses succès étaient d'une évidence incontestable; après quoi, nous avions à vous rendre compte de tout ce qui aurait été vu et constaté sur les personnes en traitement qui devaient être soumises à notre examen. La Commission nommée par M. le Vice-Président se composait de M. Gueneau d'Aumont, de MM. les docteurs Vallot, Salgues, Sené et moi, qui ai été engagé par ces honorables Membres à vous présenter le Rapport dont je vais vous donner lecture.

La tâche que nous avions à remplir était bien facile, assurément il ne s'agissait que d'examiner avec un peu d'attention les torses auxquels le traitement orthopédique avait été appliqué, et puis de confronter à ces mêmes torses l'état actuel des sujets en traitement. Vous voyez qu'il nous suffisait alors d'un simple rapprochement, afin de pouvoir établir les différences que le temps, aidé de certains secours, avait opéré sur le mal, afin de pouvoir, en un mot, déterminer les modifications que quelques-unes de ces difformités avaient été susceptibles de recevoir. Enfin, voir et comparer était tout ce que nous avions à faire ici; telle est la seule marche que nous ayons suivie pour nous éclairer et pour baser notre jugement, aussi bien que possible, sur la vérité; telle est aussi la même voie dont nous ne nous écartérons pas, pour vous exposer convenablement nos idées dans ce Rapport.

Parmi les jeunes personnes qui reçoivent actuellement les secours de l'orthopédie dans l'établissement fondé à Dijon par M. Dompmartin, il en est quelques

anes sur lesquelles notre attention s'est fixée d'une manière toute particulière. La gravité du mal chez l'une, et la réalité des succès obtenus chez d'autres, expliquent assez là-dessus le choix de M. Dompmartin et les motifs de notre préférence. Trois sujets nous ont donc été successivement présentés, et les moules qui sont ici exposés à vos regards vous indiquent évidemment les époques bien différentes les unes des autres de l'entrée de ces trois malades, au début de leur traitement, et du jour où leur difformité nous a paru soit modifiée, soit même guérie ou à peu près. Ces trois exemples nous ont semblé suffisants pour faire naître dans votre esprit des assurances assez positives sur l'état des autres personnes qui sont en voie de guérison, ou sur les sujets qui ont été rendus à leurs familles, après avoir éprouvé l'influence salutaire de l'orthopédie. C'est dans cette partie de l'art de guérir surtout, qu'il semble, Messieurs, qu'un témoignage, quand il est authentique, doit l'emporter sur des preuves trop multipliées et qui cessent souvent alors d'être bien convaincantes.

Le premier sujet, ou le n° 1, est une jeune personne de dix à onze ans ; elle est entrée dans le mois de juin, l'an passé, et l'empreinte de sa colonne vertébrale fut prise deux mois après. A cette époque la déviation de la taille offrait deux courbures, dont la première et la plus grande occupait la région lombo-dorsale, la convexité étant à droite, tandis que la courbure supérieure, moins étendue, se voit à la région cervico-dorsale; elle est antérieure.

La plus grande saillie de l'épine s'étend à peu près de la 10o à la 12° vertèbre dorsale.

La déviation latérale vers la 8e vertèbre de cette même région s'éloigne de la ligne droite, ou de la ver

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