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vation dorsale, déviation saillante qui datait de trois ans à cette époque, avec convexité à droite; l'on voyait un abaissement remarquable de l'omoplate de ce même côté, et une saillie assez forte de quelques-unes des côtes.

De plus, il existait à gauche une dépression des côtes très-manifeste, une saillie du bassin également, et une élévation si grande de la région trochantérienne du même côté, que l'on aurait pu croire à une luxation spontanée du fémur, sans un examen plus attentif qui démontrait que la cause de cette saillie se trouvait dans la déviation du tronc.

Le torse de cette jeune personne, pris le même jour que celui du n° 1o, vous fait voir que la rectitude du tronc et du corps entier est presque parfaite. Il n'y a plus à droite qu'une légère saillie qui ne se manifeste même que très-légèrement dans la progression, comme l'un de vos Commissaires a pu s'en assurer en faisant marcher le sujet dans différentes directions.

Ici même, l'emploi du traitement orthopédique n'est plus nécessaire que pour imprimer au corps entier une attitude ferme, et pour faciliter à la colonne dorsale les moyens de conserver l'équilibre des forces qui avaient été jusque-là mal réparties. Mieux vaut d'ailleurs se soumettre un peu plus de temps et sans une nécessité absolue aux secours de l'orthopédie, que d'être dans l'obligation de revenirà ce traitement plus tard. C'est une sorte de convalescence dont les soins préviennent d'autant mieux les chances contre le retour de la maladie qui précédait, qu'ils sont plus sévères et plus minutieux.

Maintenant, Messieurs, est-il permis de croire que les efforts de la nature auraient pu, sans des moyens auxiliaires, suffire pour opérer le redressement de la colonne vertébrale, chez les sujets dont nous venons de

vous entretenir? Nous ne le pensons pas; et nous ne supposerons jamais que ces mêmes sujets atteints à des degrés divers de déviations de la taille et de gibbosités auraient pu se redresser plus tard, sans assistance ni sans secours; il leur fallait quelque chose de plus que l'aide du temps, même quand il est secondé par l'influence que la révolution ordinaire à l'époque de quatorze à quinze ans détermine d'une façon dont trop Souvent l'on s'exagère les bénéfices.

Les résultats remarquables obtenus chez ces trois sujets, la tendance à une plus grande amélioration encore chez l'un d'eux, la rectitude presque parfaite chez les deux autres, l'état florissant de la santé, le développement des membres chez tous, leur force même, leur souplesse et leur agilité pour des exercices difficiles et très-fatigants, la grande régularité des fonctions de l'économie qui était auparavant troublée, voilà des avantages qui sont à signaler et qui donnent lieu de croire que la guérison de ces jeunes personnes sera solide et durable. Pour nous, que des études spéciales sur les maladies entretenues par un vice lymphatique et scrofuleux avaient rendu méfiant et sévère à l'égard de tout traitement qui n'est pas exclusivement basé sur une médication interne et très-énergique, il nous a paru évident que les moyens employés par M. Dompmartin étaient aidés en outre de ceux qu'on emprunte au régime, à l'hygiène et aux secours d'une médecine éclairée dont la puissance et l'efficacité sont incontestables aux yeux des médecins instruits et de bonne foi.

SUR UN BRAYER PERFECTIONNÉ,

PRÉSENTÉ PAR M. BORSARY.

EXTRAIT DU PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 3 JUIN 1840;

PAR M. RIPAULT, D. M.,
SECRÉTAIRE ADJOINT.

M. Borsary, chirurgien herniaire du Collège et des prisons de la ville de Dijon, a informé l'Académie des heureux changements qu'il avait fait subir à son brayer, depuis la dernière description qui en a été insérée dans les Mémoires de l'Académie de l'année 1836 1. Son bandage depuis cette époque avait été soumis à l'examen des Membres de l'Académie royale de Médecine de Paris, comme le prouve un extrait imprimé et signé du Secrétaire perpétuel de cette Compagnie savante. La Commission avait voté des remercîments à adresser à l'auteur, en l'engageant à continuer ses travaux dans la même direction.

Les efforts de M. Borsary n'ont pas été inutiles; il

I

Voy. Mém. de l'Acad. des Sc. de Dijon, p. 311 et suiv. Une figure est jointe au rapport qui fut alors présenté à l'Académie par M. le docteur Pingeon.

vient aujourd'hui faire voir à l'Académie combien il a pu rendre son bandage plus commode et plus simple, sans en avoir, nonobstant ces avantages, augmenté le prix.

L'idée première qui l'a dirigé dans la confection de ce brayer est la même qu'il y a quatre ans ; le procédé pour arriver au même but est seul modifié et simplifié. Tout le perfectionnement consiste dans l'application au ressort ou au col du bandage même, d'une noix en cuivre qui se trouve fixée très-solidement à ce ressort. La noix reçoit un cylindre qui porte un rochet dentelé, lequel est maintenu dans cette noix par une forte vis : de plus un cliquet que pousse un ressort facilite le jeu du rochet et met de la sorte le malade en mesure de diriger à son gré la pelote de compression. Enfin, la crémaillère dentelée qui n'était pas dans le principe d'un mouvement bien facile et qui se trouvait souvent même une cause de gêne pour l'exécution des divers changements à imprimer au brayer construit dans ce systême il y a quatre ans, est remplacée maintenant par un coulisseau en cuivre adapté à la pelote et maintenu sur son écusson par une vis de pression.

En examinant ce nouveau bandage, il est aisé de reconnaître dans sa construction une amélioration sensible; il est plus commode et plus portatif qu'auparavant. Le malade peut aisément dans toutes les positions qu'il désire prendre, à cheval même, alonger la pelote de son brayer, la raccourcir ou la faire tourner sans un pénible effort. Il peut varier le degré de compression du bandage sur les différents points du canal, sur chacune de ses ouvertures ou même sur toute son étendue.

En perfectionnant ainsi le sujet de sa spécialité,

M. Borsary nous paraît avoir en grande partie surmonté les difficultés qui se présentent dans l'application de presque tous les brayers; et au moyen des trois mouvements qui peuvent s'exécuter simultanément ou à des temps divers, mouvements de rotation ou de réflexion, d'inclinaison, et d'alongement ou de raccourcissement de la pelote, il est permis au malade d'espérer qu'avec un peu d'attention il se trouvera convenablement à l'abri des accidents qui résultent de tout brayer mal fait et mal appliqué.

Après avoir fait passer sous nos yeux deux bandages, dont l'un est achevé, tandis que l'autre ne l'est pas, afin que l'on en puisse mieux apprécier le mécanisme, M. Borsary est invité par le Président, M. Antoine, à vouloir bien tenir l'Académie au courant des observations qu'il aurait lieu de recueillir dans la suite sur les effets de ce nouveau brayer et sur les résultats du perfectionnement qu'il vient de lui faire subir.

SUR UN POLYPE UTERIN FONGUEUX
ET TRÈS-VASCULAIRE.

OBSERVATION RECUEILLIE PAR LE MÊME.

Le polype dont il s'agit avait été depuis 18 mois accompagné d'accidents graves; il fut extirpé par M. le Docteur Camus, le 22 juillet 1840. L'on remarque sur sa circonférence des saillies variqueuses, ce qui pourrait expliquer la fréquence et l'abondance des pertes de sang qu'éprouvait la malade. Ce polype avait le volume d'une grosse noix, et son pédicule était pourvu de vaisseaux qui devaient favoriser l'état pathologique dont nous parlons. L'ablation en fut opérée au moyen de tractions qui ont fini par en déterminer l'arrachement, à l'aide

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