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HISTOIRE D'UNE FIÈYRE TYPHOÏDE,

Suivie de réflexions sur le traitement des affections de ce genre.

Dans votre séance du 19 juin 1839, M. Cuynat vous a donné connaissance d'une longue observation sur une fièvre ataxo-adynamique ou typhoïde, survenue chez le fils d'un lieutenant-colonel : c'était un jeune homme de 16 ans, faible, lymphatique et qui avait habité longtemps un pays mal-sain. La guérison dans ce cas grave et compliqué parut dépendre de la combinaison de méthodes de traitement opposées et dont le résultat fut de conjurer les symptômes inflammatoires qui survinrent au début, par des saignées, et les signes de la prostration des forces qui se manifestèrent dans les périodes suivantes de la maladie, par des toniques diffusibles où entrait l'esprit de mindéger.

M. Cuynat tire de ce fait et de nombreuses observations qu'il a recueillies à l'armée, des conclusions qui prouvent qu'il faut, dans les camps surtout, se conduire d'une manière différente de celle que l'on pourrait suivre ailleurs. « Au reste, dit-il, il arrive >> une époque dans la maladie où il ne convient pas de » se laisser retenir par la crainte d'accroître l'irritation >> gastro-intestinale, sur laquelle les physiologistes >> exclusifs mesurent trop scrupuleusement l'adminis>>tration des remèdes. >>

HISTOIRE DE LA FIÈVRE MILIAIRE

Essentielle épidémique qui a régné à Vesoul et dans les villages voisins en 1817.

C'est le 18 mars 1840, que M. Cuynat vous lut un

Mémoire sur cette épidémie dont la cause semble avoir été provoquée par les déplorables effets de la température dans le cours de l'année 1816. « Hyppocrate avait » observé, nous dit l'auteur, que le déréglement » d'une saison cause les maladies de la saison suivante; >> cette fois encore l'expérience vient nous donner lieu » d'admirer la précision et la sagesse des remarques » dont le divin vieillard nous a laissé les plus grands » témoignages. »

Une circonstance particulière frappa notre collègue durant cette épidémie, dont il a très-bien décrit les symptômes; plusieurs observations ont mis hors de doute à ses yeux, le caractère dépuratoire de la miliaire : le curé d'un village voisin lui en fournit même une preuve convaincante; en se sentant atteint de cette éruption vésiculeuse, il s'était bien administré les remèdes simples et les boissons légèrement amères par lesquels M. Cuynat débutait dans le traitement de la fièvre ; mais sur les observations que lui fit son médecin ordinaire, il s'était refusé à l'application d'un large vésicatoire entre les épaules, moyen dont l'expérience avait appris l'efficacité à M. Cuynat, et à l'aide duquel il cherchait à favoriser le retour d'une crise heureuse et prompte. Le malade ne tarda pas à regretter d'avoir par son refus interverti cette crise.

L'éruption vésiculeuse fut incomplète et la maladie longue; les membres abdominaux devinrent douloureux, engorgés, et l'œdeme qui en fut la suite n'était pas encore dissipé à la jambe droite une année après l'invasion de cette fièvre dont notre collègue était parvenu à triompher aisément dans le pays, après en avoir pénétré la cause que nous vous avons signalée plus haut.

SUR LA MANIÈRE D'AGIR DES BOULETS

Et des autres projectiles lancés par la poudre à canon, lorsqu'ils nous frappent.

Dans ce Mémoire fort étendu et dont vous avez entendu la lecture dans la séance du 10 juin 1840, le même Membre réfute l'ancienne erreur relative au vent du boulet, par laquelle on expliquait les morts produites sans lésion extérieure de nos parties. Il démontre que l'imperfection de la sphéricité du projectile, sa liberté dans le canon, dont il va, en sortant, frapper alternativement les parois, et que la force de pesanteur, qui s'applique contre la partie inférieure du tube, sont autant de circonstances qui communiquent au boulet, en même temps qu'il parcourt l'espace, un mouvement de rotation et de déviation qui se continue souvent après sa chute; notre collègue ajoute, que la variété des points de contact, soit en sortant de l'embouchure de la pièce, soit par le choc des corps extérieurs, fait varier à l'infini le sens du mouvement de rotation, ou lui imprime des changements. Si, en touchant une partie vivante, le mouvement de rotation est tel que, pendant sa translation, le boulet roule dans le même sens, il y aura pression plus ou moins forte, brisement des os et des muscles; mais les vêtements et la peau seront ménagés ; il y aura froissement et déchirure, si le roulement se fait sur un axe perpendiculaire à l'axe de la région touchée; il y aura perte inévitable de substance, et peu ou point de désordre intérieur, si le mouvement de rotation est tout à fait opposé à celui de translation. En un mot, les rapports entre les deux mouvements de translation et de rotation du boulet expliquent tous les effets différents que le projectile est

susceptible de produire. Le calcul que vous a exposé M. Cuynat, semble indiquer que la rotation s'opère 182 fois pendant une ou deux secondes. Cette théorie, toute physique, est fondée sur l'observation, et s'applique aux blessures faites par des biscaïens ou des balles, ainsi qu'à tous les corps lancés par la déflagration de la poudre à canon, et même à l'action de tous les corps contondants; et elle est appuyée dans le Mémoire dont nous parlons, d'un certain nombre d'exemples démonstratifs dans le détail desquels nous regrettons de ne pouvoir pas entrer ici.

APPAREIL NOUVEAU POUR LA GUÉRISON DES PIEDS BOTS.

Au mois de juin, l'an passé, M. Dompmartin vous a rendu compte d'un appareil qu'il a imaginé pour remédier à la difformité connue sous le nom de pied bot. Cet appareil, d'une grande simplicité, a été construit d'après le système de son corset rotateur dont vous avez fait représenter le dessin dans vos derniers Mémoires. C'est une idée semblable qui s'est trouvée fort ingénieusement ici reproduite pour effacer graduellement la tendance que les pieds, chez les petits enfans qui ne marchent pas encore, ont à perdre l'équilibre qui doit rendre la marche régulière plus tard.

L'appareil imaginé par notre collègue se compose :

1° D'un brodequin ordinaire qui se lace en devant; sur les côtés du talon il existe en dedans et en dehors une ouverture pour recevoir une lanière qui doit maintenir cette partie du pied;

2o D'une tige à rotation qui est étendue en dehors de la semelle du brodequin; cette tige aplatie et mobile sur son axe se trouve solidement attachée au milieu de la longueur de la semelle indiquée; en bas elle est fixée

à une planchette sur laquelle repose la partie posté rieure du brodequin, et en haut, au centre d'une lame de fer courbe qui sert à faciliter ainsi le pivotement nécessaire pour imprimer au pied une direction convenable;

3o D'un régulateur cintré qui prend ses points d'attache au milieu de la longueur de chacun des bras de la lame de fer qui est destinée, comme nous venons de le dire, à fixer la tige à rotation.

Ce régulateur cintré reçoit un levier percé qui tient à la tige et qui glisse à volonté sur le régulateur même où l'on peut aisément l'arrêter avec une vis de pression.

M. Dompmartin s'est fort avantageusement servi dans deux cas différents, chez des sujets en bas âge, de cet appareil qu'il convient de désigner sous le nom de brodequin rotateur; il agit d'une manière comme exclusive sur l'articulation tibio-tarsienne. En s'aidant ainsi d'une force mécanique ingénieusement combinée et d'une puissance artificielle que l'on met en jeu avec une modération et des ménagements dont on possède toujours la mesure, notre collègue vous a démontré qu'il pouvait très-bien triompher des obstacles qui se rencontrent ordinairement dans les os, les ligaments et les muscles du pied, chez les enfants qu'une déviation vicieuse de ces parties met plus tard dans l'impossibilité de bien marcher.

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DE L'EMPLOI DES TONIQUES

Dans certains cas de polypes utérins.

A l'occasion d'un polype utérin qui avait donné lieu à d'abondantes hémorrhagies et dont l'observation est rapportée dans vos Mémoires (partie des sciences,

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