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ticale tirée du milieu du sacrum à la 7° vertèbre cervi cale ou proéminente, d'une distance de sept centimètres (2 pouces 172).

Quant à la déviation cervicale et antérieure, son éloignement de la proéminente même est de bien près de onze centimètres ( 4 pouces).

Enfin la hauteur totale de cette colonne déviée était alors de 44 centimètres seulement (16 pouces), tandis que d'après le torse de la même personne qui vient d'être pris il y a quelques jours, vous pouvez constater un alongement en ligne droite de neuf centimètres ( 3 pouces).

Vous reconnaissez encore combien l'omoplate gauche était plus ramassée et plus abaissée que la droite, combien l'incurvation du tronc était grande alors du côté gauche, et combien se trouvaient d'inégale hauteur les deux extrémités de la ligne qui chez tout le monde se présente d'un os des îles d'un côté à l'autre, sur un plaņ parfaitement horizontal.

Chez cette jeune personne, l'une des deux déviations existait depuis un an avant l'époque de son entrée dans la maison de M. Dompmartin. Quant à la déviation latérale, elle s'est formée immédiatement après cette époque, sans avoir été provoquée par une cause appréciable quelconque.

Enfin, à l'égard de ce jeune sujet, si l'on doit recourir encore à l'intervention des moyens employés trèsavantageusement jusqu'à cette heure, c'est pour achever de fortifier un corps devenu droit à présent, qui est régulier dans ses formes, et non plus pour le redresser. Il ne s'agit, en un mot, que de maintenir le rétablissement de la synergie musculaire que l'art a si bien opérée.

Deuxième sujet ou no 2. Ici, comme l'on peut le

constater, Messieurs, il est question d'une difformité de la colonne vertébrale qui est portée à un degré où l'on ne peut rien imaginer de plus choquant et de plus pénible à voir dans ce genre d'infirmités.

M. Dompmartin avait à traiter une gibbosité proprement dite, et une bien grande, ainsi qu'il est aisé de le reconnaître. Ces sortes de courbures en arrière sont de toutes les difformités de la taille les plus rebelles à un traitement méthodique : car elles décèlent dans l'économie un principe scrofuleux ou rachitique, lequel s'était déjà manifesté sur la vue de cette jeune personne, en donnant lieu à une ophthalmie très-grave, qui ne céda qu'après plus de trois ans de durée, et à l'époque où le traitement orthopédique fut commencé chez M. Dompmartin. Nous tenons ce renseignement de la malade même; il nous a paru important nous le notons ici, parce qu'il nous confirme dans une opinion que nous vous soumettons à la fin de ce rapport.

Dans ce cas malheureux, il s'agissait de procurer sinon le redressement, au moins une ampliation nécessaire de la colonne dorsale, pour empêcher la diminution de l'espace des côtes et le rétrécissement de la cavité thoracique, d'où dépendait une gêne continuelle et qui devenait insupportable pour l'exercice des fonctions de la poitrine et de l'abdomen.

Cette jeune personne avait été adressée à M. Dompmartin en juin 1837; elle était alors âgée de plus de quatorze ans, et dans les conditions de santé les plus défavorables : c'est au point que des médecins expérimentés de Genève et de Besançon avaient établi un pronostic fort incertain sur les conséquences d'un mal dont elle est seule atteinte dans sa famille, tous ses frères s'en trouvant à l'abri aussi bien que ses autres parents.

A l'époque de son entrée dans l'établissement, il y

avait longtemps déjà qu'il existait une déviation extraordinaire de la colonne dorsale, laquelle était, et est encore, à un bien moindre degré, il est vrai, latérale gauche, antéro-postérieure et sous-omoplatoïdienne.

Tout est dérangé dans ce torse par suite de cette grande courbure en arrière de l'épine.

L'omoplate est soulevée et bombée à un point extrême du côté droit; les côtes sont convexes et anguleuses postérieurement du côté opposé, avec une augmentation considérable de toute leur courbure, tandis que celles qui sont à droite se trouvent alongées, entraînées par l'effet de cette torsion même de l'épine: elles sont encore portées en avant, abaissées, et elles se rapprochent tellement les unes des autres inférieurement qu'elles semblent se confondre avec le bord supérieur de l'os des îles.

Il s'était enfin formé une dernière courbure dans les vertèbres cervicales inférieures, ce qui avait changé la direction du col et de la tête. Le bassin maļ arc-bouté contre une colonne ainsi déjetée, se trouvait tout incliné, de sorte qu'il y avait de l'inégalité dans la démarche, et que la progression ne pouvait plus se faire que mal et obliquement.

L'incurvation des côtes et de la colonne épinière à gauche était si exagérée que les apophyses épineuses des vertèbres correspondantes s'en trouvaient refoulées et comme cachées dans l'arête de la concavité de la courbure dont nous parlons.

Il y avait près de neuf centimètres (trois pouces) de distance entre la ligne sacro-cervicale et la partie la plus saillante et médiane de cette même courbure.

Du reste toute la colonne épinière présentait trois courbures,

1° Une lombo-dorsale saillante en arrière, concavité à droite;

2° Une dorsale supérieure, concavité à gauche;

3o Une dernière enfin qui était cervicale, concavité à droite, et qui concourait à imprimer à la tête ce degré d'inclinaison vicieuse et incommodante dont nous avons parlé plus haut.

Il n'y avait pas alors jusqu'à la figure même qui n'offrît unè altération singulière des traits; on remarquait une coloration bleuâtre de tout le visage et du col, ce qui dépendait évidemment de la gêne des fonctions des poumons et du cœur.

Dans un cas aussi compliqué, aussi grave, il s'était manifesté pourtant de l'amélioration, ainsi qu'on peut le constater d'après une empreinte du tronc qui fut prise six mois après la première.

Un certain degré de rectitude commençait à se montrer dans la région dorso-cervicale et faisait présager encore quelques résultats meilleurs.

Les omoplates tendaient également à se rapprocher d'un plan plus horizontal; le bassin paraissait se redresser un peu; la saillie de la partie postérieure de l'iléon commençait à être moins forte, et la grande concavité du côté droit à devenir moins sensible.

En juillet 1839, le torse du même sujet accuse une amélioration plus évidente encore. L'on pouvait reconnaître en effet que la proéminente ou septième cervicale du col était sur la même ligne verticale que la région sacrée. Il n'y avait plus guère que trois centimètres ou un pouce de distance entre cette même ligne et la plus grande incurvation lombo-dorsale, tandis que nous vous rappellerons qu'il y avait neuf centimètres de différence dans le principe.

Quant à la deuxième courbure, celle qui rend le plus

saillante la gibbosité du sujet, elle ne paraît pas aussi bien modifiée que le reste de la colonne dorsale, à raison de la saillie de l'omoplate droite qui dans le commencement était énorme.

Au reste, cette intéressante personne est aujourd'hui méconnaissable, tant le tronc, les membres et tout le corps ont acquis de force et ont pris de l'accroissement. Ce développement heureux est remarquable surtout du côté du bassin; c'est à un point que le succès du traitement sous ce rapport présente d'heureuses garanties pour l'avenir; elle peut devenir épouse et mère, avantage immense, si l'on songe combien le sujet avait à désirer, il y a trois ans, même pour acquérir les moyens de pouvoir passablement faire quelques exercices qui lui rendissent la vie moins pénible et moins à charge.

Les fonctions de tous les organes s'exécutent maintenant avec une régularité surprenante, et la menstruations'est établie, il y a quatre mois, sans le moindre dérangement dans la santé.

Mais quel que soit le succès que l'on ait obtenu jusqu'à présent, il est bon, pour le rendre durable, de faire encore usage du traitement orthopédique, pendant longtemps sans doute, pour soutenir les organes redressés autant que possible, et pour donner à la colonne aussi bien qu'à la masse thoracique qui se trouvait si bombée et si fortement écrasée en quelque sorte auparavant, le temps de se consolider et de se maintenir dans sa nouvelle position.

Troisième sujet ou no 3. Ce dernier sujet est entré le 8 octobre 1839; c'est une jeune personne d'une taille élevée et dont la déviation était moins prononcée que chez les sujets précédents : elle a quatorze ans.

Il y avait dans le principe une gibbosité ou une déviation lombo-postérieure, en même temps qu'une incur

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