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VERSAILLES

ET LES PROVINCES,

AU 1 8. SIÈCLE.

ANECDOTES sur la vie privée de plusieurs Ministres, Évêques,
Magistrats célèbres, hommes de lettres, et autres person-
nages connus sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI.

Par un ancien officier aux Gardes-Françaises.

....

Ce champ ne se peut tellement moissonner,
Que les derniers venus n'y trouvent à glaner.
LA FONTAINE.

TOME TROISIEME.

A LYON,

Chez GUYOT frères, Libraires, Éditeurs, rue Mercière, N. 39,
AUX TROIS VERTUS THÉOLOGALES,

Chez

A PARIS,

LE NORMANT, Imprimeur-Libraire;

NICOLLE, Libraire.

GIGUET et MICHAUD, Imprimeurs-Libraires.

18 17.

Deux exemplaires de cet ouvrage ont été déposés à la Bibliothèque Royale, afin d'en mettre la propriété sous la protec tion des lois, et chaque exemplaire sera signé des Editeurs.

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AVERTISSEMENT DE L'AUTEUR,

JE

E tiens d'un aimable écrivain moderne, qu'il est des circonstances où il faut écrire sans réfléchir, et pour s'éviter le chagrin de réfléchir. Telles sont celles qui, en m'isolant du tourbillon de la société, m'avaient engagé précédemment à rappeler des souvenirs que je destinais uniquement à l'amitié, et qu'elle m'a forcé de publier. Je ne peux que m'applaudir d'avoir cédé à ses instances, d'après l'accueil inespéré qu'on a bien voulu faire aux deux premiers volumes de cet ouvrage, dont plusieurs éditions consécutives ont été si rapidement écoulées.

Les mêmes circonstances ont reparu sous des formes plus odieuses encore, auxquelles il n'a été permis à la fidélité d'opposer momentanément qu'une résistance d'inertie. Dès-lors il a fallu recourir de nouveau à ma retraite et aux occupations qui en avaient adouci l'amertume. Je me suis souvenu que l'amitié, moins indulgente que le public, m'a reproché le silence que

ij AVERTISSEMENT DE L'AUTEUR.

j'avais gardé sur quelques personnages célèbres qui, dans le dernier siècle, ont joué des rôles importans; et je me hâte de réparer par ce supplément un tort dont je

reconnais la vérité.

Puisse ce dernier enfant de mes loisirs être reçu avec autant de bienveillance que ses frères aînés; mais si je dois croire avec reconnaissance que ceux-ci doivent la suite de leur premier succès aux ornemens agréables dont quelques éditeurs ont bien voulu les embellir, si j'ai consenti formellement aux sages motifs qui, après leur première entrée dans le monde, les ont dépouillés de quelques vêtemens auxquels je n'attachais d'autre mérite que celui de détruire toute illusion sur des caractères peut-être trop

peu connus, je n'ai pu voir cependant, sans une véritable peine, que (par la suppression de l'épitre dédicatoire et de la préface) on leur eût enlevé le léger bouclier avec lequel je les avais lancés dans l'arène; et je pense que l'on ne me saura pas mauvais gré de leur rendre ici les armes défensives qu'ils devaient à un sentiment précieux et à la déclaration authentique d'intentions issi pures que loyales.

A MA PLUS TENDRE AMIE.

● vous que la nature destina à faire germer en mon ame ses premières et ses plus touchantes émotions; vous qui, malgré les rigueurs d'une longue séparation, n'avez cessé d'être présente à mon cœur, au milieu des distractions de ma jeunesse et des soins tumultueux de l'âge mûr; vous enfin qui m'avez recherché dans la carrière des peines et de l'adversité, pour m'ouvrir les portes du bonheur, pourriez-vous vous méprendre à ce titre, sœur bien-aimée, ô ma plus tendre amie, qui embellissez chacun de mes instans par toutes les jouissances des affections morales et vertueuses!

C'est à vous que j'adresse quelques tableaux de ces scènes mouvantes qui ont passé si rapidement sous mes yeux, et dont le souvenir m'étant déjà cher par l'intérêt avec lequel vous en avez souvent écouté le

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