INTRODUCTION. L'Instituteur à ses Èlèves. C'EST à vous chers enfans, que mon discours s'adresse, A votre avancement mon ame s'interesse. Vous avez devant vous deux lices à courir, Et l'État a sur vous des droits non moins sacrés. La Lune et le Soleil paroissent tour-à-tour. Un temps aussi pour perdre et un pour acquérir; C'est ainsi que de Dieu la sagesse profonde Veut que tout vienne à temps, et rien ne se confonde DIALOGUE. Mr. Prudent instituteur, Mr. le Sage, Mr. le Sage. Monsieur, j'ai l'honneur de vous saluer. Mr. Prud. Bien le bon jour, Monsieur, comment vous portez-vous ? Mr. le Sage. Très-bien; vous me faites bien de l'honneur; et vous, Monsieur ? Mr. Prud. Parfaitement. Monsieur, vous avez bien de la bonté. Donnez-vous la peine d'entrer (les conduisant dans une salle) asseyez-vous, Messieurs. Mr. le Sage. J'ai l'honneur, Monsieur, de vous présenter mon fils. Mr. Prud. Ah! c'est Monsieur, pour qui vous m'avez fait l'honneur de m'écrire. Mr. le Sage. Oui, Monsieur; j'espère qu'il profitera de vos leçons. Mr. Prud. (S'adressant au jeune homme. ) J'ai l'hon neur de vous saluer, Monsieur vous serez ici, je crois, en pays de connoissance. Quel est votre nom? 7. Bapt. Je m'apelle Jean-Baptiste. Je connois ici Messieurs Henri.... Octave. Alexandre.... 1 Mr. Prud. J'en suis charmé, vous avez déjà ici des compagnons; vous serez bientôt familiarisé avec les autres. Mr. le Sage. Monsieur, je vous mets mon fils entre les mains; je compte sur vos soins. Je suis persuadé que vous ne négligerez rien pour son avancement. De mon côté, je consens qu'il aît des Maftres, mais je ne veux point qu'il passe d'une Science à une autre, qu'il n'ait avancé suffisamment dans celles qu'il a commencées. 7. Bapt. Je vous promets, mon cher Pere, que je ferai tout mon possible pour mériter vos égards, par mon application et ma bonne conduite. Mr. le Sage. C'est, mon fils, ce que vous avez promis à votre Mere et à moi, avant de partir. J'éspére que vous tiendrez parole. De votre progrés dans le bien et dans les Sciences convenables à votre état, dépend tout le bonheur de votre vie, de la mienne et de celle de votre Mere. Mr. Prud. En effet, Monsieur, car La Sagesse d'un fils fait le plaisir d'un Pere; Il est, s'il tourne mal, le tourment de sa Mere. (s'adressant à J. Bapt. ), j'espére de vous que vous répondrez aux soins et à la tendresse de Monsieur votre Pere et de Madame votre Mere. Il ne s'agit que de le vouloir, vous trouverez ici tous les moyens d'avancer. (S'adressant au Pere :) il vous l'a promis, Monsieur, il y a à espérer qu'il tiendra parole. Mr. le Sage. Allons, mon fils, allez avec vos compagnons. Je vous le laisse, Monsieur, (parlant à Mon |