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qui l'avoit assujetti. Ces différens événemens ont sou. vent obligé les vaincus de se conformer à la maniere de compter du vainqueur; et souvent de ces deux sortes d'Eres, s'en est élevée une troisième, comme à la mort d'Alexandre le Grand. Les Asiatiques du vaste empire de ce conquérant ont compté de l'année de sa mort, et de l'inauguration éphémere de son successeur. Les quatre grandes monarchies qui se sont formées, des débris de celle-ci ont suivi le même mode. Douze ans après les peuples assujetis par Séleucus Nicanor, ou par flatterie, ou par ses ordres, ou par admiration de la valeur de ce Prince, ont commencé à dater du jour où il fut paisible possesseur de ses conquêtes.

L'ignorance de l'astronomie a été cause encore de nouvelles Ères; car les savans de chaque Pays, ne pouvant déterminer d'une maniere assurée, le cours des années, les ont formées les unes plus longues, les autres plus courtes. D'un côté, on a admis des années Lunaires, d'un autre des années Solaires; mais toujours imparfaites. Les uns les commençoient à l'Equinoxe d'Automne, d'autres à celui du printems; ceux-là au Solstice du Cancer; d'autres au solstice du Capricorne. De cette diversité de manieres d'arranger les années, sont venues dans le monde ces grandes difficultés qu'on a pour concilier la chronologie d'un peuple avec celle d'un autre.

Les Egyptiens qui passoient pour les meilleurs; astronomes du monde, après les Chaldéens, ont voulu plusieurs fois redresser le calcul de leurs ancêtres; notamment la ville d'Alexandrie "admit le calcul de JulesAfricain qui acheva sa chronique sous le consulat de Gratus et de Séleucus, l'an de J. C. 221. Au quatrième siècle la ville d'Antioche adinit la nouvelle Ère d'Alxeandre, avec quelquest amendemens donnés par u

moine Egyptien, nommé Pandore; et au 15me siècle cette ville a adinis l'Ere de Constantinople. Il n'est en effet aucun peuple qui n'ait fait plusieurs changemens dans son Calendrier, et dont l'Ere n'ait subi plusieurs révolutions. Ce que nous avons de plus parfait en ce genre est le Calendrier Grégorien, malgré ses imperfections, dont on convient, mais auxquelles on ne peut trouver de remedé.

D. Pourquoi nomme-t-on Calendrier la division de l'année par jours, mois et semaines?

R. Le mot de Calendrier vient des Romains qui nommoient Calendes le premier jour de chaque mois. Quoique nous n'ayons point conservé l'usage de compter par Calendes, le nom de Calendrier n'en est pas moins resté à la division de l'année.

De l'Ere de la République françoise.

L'Ère de la République françoise date de l'établissement de cette même République le 21 Septembre 1792, jour auquel le soleil entre au, signe de la balance. Il a été décrêté dès lors qu'il seroit fait un nouveau Calendrier à l'usage de la République, dont le premier jour seroit celui-même de l'émission du décrêt, et dont l'année seroit divisée en douze mois de trentê jours, et chaque mois en trois Décades; et que pour compléter le nombre de 365 jours dont est composée l'année commune Solaire, on ajouteroit 5 jours, qu'on appella Complémentaires, et un 6me les années bissextiles.

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Du rétablissement de la Religion Catholique en
France par le Concordat.

Depuis 1789 il avoit paru en France une faction qui parroissoit avoir à tâché de détruire tout culte, particulierement le catholicisme. Les fideles étoient dépouil

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lés, maltraités; les Prêtres et les Evêques mis à, mort ou déportés dans des Pays étrangers; les chaires épiscopales, les cures envahies par des gens sans mission; les Eglises pillées ou détruites. Ceux des Prêtres et des Evêques qui avoient eu le courage de rester en France, ou gémissoient dans des retraites inconnues sans oser se montrer, ou étoient dans des prisons ou déportés à la Guyann e, ou entassés dans l'Ile de Rhé en attendant qu'ils fussent transportés à Synamary, la partie la plus malsaine de la Guyanne françoise, qui est elle-même une des parties les plus malsaines du monde entier.

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Mais Dieu dans ces calamités suscita Napoléon Bonaparte pour réparer les ruines du sanctuaire. Ce Héros ne fut pas plutôt à la tête du Gouvernement françois qu'il traita avec le Souverain Pontife des moyens de rétablir la Religion. Ces deux hautes-puissances convinrent d'articles, connus sous le nom de Coscordat, par lequel le peuple françois, eut des Evêques, des Pasteurs, et toute la liberté de professer le catholicisme. Le Concordat a été signé le 15 Juillet 1801, et n'a été publié cependant que l'année suivante. C'est du Concordat qu'on peut dater le rétablissement de la Religion Catholique en France. Car avant qu'il fût devenu autentique, la persécution avoit cessé, ies Evêques et les Prêtres revinrent avec toute liberté à leurs foyers.

De l'Ere de Constantinople.

L'Ère de Constantinople commence à la Création du monde. Dans cette période, la premiere année de l'Incarnation tombe en 5509 et répond comme dans notre Ere vulgaire à la derniere année de la 194me Olympiade, et à la premiere de l'Olympiade suivante. L'Empire grec et l'Église de Constantinople adopterent cette maniere

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de supputer les tems, qui passa dans tous les actes et s'est maintenuë tant que l'Empire a subsisté. L'Église grecque encore aujourd'hui n'en connoft point d'autre. Les Moscovites qui l'avoient reçue des grecs avec le Christianisme, l'ont même conservée jusqu'au Regne de Pierre le Grand qui a introduit le Calendrier Julien. De la correction Grégorienne.

Avant Grégoire XIII. on suivoit généralement l'Ere Julienne, au moins à Rome et dans presque tout l'Oċcident. Les peuples chrétiens qui suivent d'autres Ères, se raprochoient de celle-ci, autant qu'ils pouvoient pour la célébration de la Pâque.,

Au premier Concile de Nicée en 325, l'Equinoxe ne tomboit plus le 25 Mars, mais le 21 de ce mois. Ce fut à ce jour que les Peres de Nicée la fixerent, sans chercher de remede à la cause de la prédécession qu'ils ignoroient. L'erreur alla toujours en croissant, de sorte qu'en 1582 la prédécession étoit d'onze jours, quoique selon les Tables - Alphonsines, que les auteurs du Calendrier Grégorien ont suivics, elle n'allât qu'à dix jours. Ce fut alors que Grégoire XIII reprit le projet d'une réformation absolue, depuis longtems desirée par les Savans, et tentée plusieurs fois. Ce Pape, ayant appellé à Rome les hommes les plus versés dans cette matiere, employa dix années à discuter toutes les formules qui furent présentées, donna la préférence à celle des deux Freres Aloysio, et Antonio Lillio, et en envoya des copies l'an 1577 à tous les Princes, Républiques et Académies catholiques. Assuré de leur consentement, il publia l'an 1582 son nouveau Calendrier, dans lequel on retrancha dix jours de cette année en comptant le 15 Octobre aulieu du 5. En Espagne, en Portugal et dans une partie de 'Italie le retranchement se fit au même jour qu'à

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Rome; mais en France il n'eut lieu que l'année suivante. La même année François de France Duc d'Alençon, puis Duc d'Anjou, en sa qualité de Souverain des Pays-bas, adressa le 30 Décembre aux Conseils de Brabant, de Gueldre, de Flandres, de Malines, de Hollande et de Frise un Placard pour la réception du Calendrier. Grégorien. Le Brabant, la Flandre l'Artois, le Haynaut, la Hollande se conformerent à cet édit. Mais la Gueldre, le Zutphen, la province d'Utrecht, la Frise, le pays de Groningue, l'Overyssel ́s'y opposerent, et continuerent de suivre l'ancien style. L'année suivante, après la retraite du Duc d'Anjou Philippe II. Roi d'Espagne, étant à Tournay, donna le 10 Janvier un nouvel édit portant ordre au dixsept Provinces des Pays bas de recevoir le nouveau Calendrier, reglant en conséquence que le 12 Février futur seroit compté pour le 22, et que le lendemain seroit le jour des Cendres; celles des dix-sept Provinces qui avoient refusé d'obéir au Duc d'Anjou, ne tinrent compte de l'édit de Philippe II. dont elles ne reconnoissoient plus l'autorité.

Mais en 1700 les États de la Province d'Utrecht publierent un Placard le 24 Juillet, portant que le Calendrier nouveau y seroit reçu, à commencer le premier Décembre, que l'on compteroit pour le 12. Car aujourd'hui la prédécession est d'onze jours sur l'ancien Calendrier. Lá Province d'Overryssel suivit la même année cet exemple, ainsi que la Gueldre, le Zutphen, la Frise et la Groningue. Depuis cette époque, le style est uniforme dans les Pays-bas; excepté à présent dans les Pays-unis à la République françoise, où l'on a été obligé d'employer le Calendrier républicain dans les actes publics.

En Allemagne l'Empereur Rodolphe II. proposa à

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