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ŒUVRES DIVERSES
DE M. L'ABBÉ AUBERT,
Lecteur & Profeffeur Royal en Littérature
Françoife.

NOUVELLE ÉDITION,

Contenant, entr'autres, le Poëme de Pfiché, avec
des augmentations confidérables, & le Difcours
de l'Auteur pour l'ouverture de fes Leçons au
College Royal.

TOME PREMIER.

A PARIS,

Chez MOUTARD, Libraire de LA REINE,
Quai des Auguftins.

M. DCC. LXXIV.

Avec Approbation & Privilége du Roi.

1

EXPLICATION DU FRONTISPICE

DU TOME PREMIER,

MINERVE donne des leçons de sagesse aux hommes & leur préfente un miroir à facettes, emblême de la Fable, où tous fe voyent & voyent les autres fous différens afpects, qui produifent chez eux différentes affections,

Le même Libraire vend féparément le POEME DE PSICHÉ, du même format que l'Édition des EABLES pesis in-12, qui a paru en 1773,

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A MONSEIGNEUR

LEDU C

DE LA VRILLIERE,

MINISTRE ET SECRÉTAIRE D'ÉTAT,

COMMANDEUR DES ORDRES DU ROI.

QUAND

UAND la Fable à mes yeux étala fes appas,
Je frémis de penfer qu'à chaque nouveau pas

Qu'on tentoit dans la route où marcha la Fontaine,
On couroit le danger d'une chûte certaine ;
Et je n'espérai pas un plus brillant deftin
Que tant d'imitateurs de cet homme divin,
Qui tous péniblement fe traînant fur fes traces,
Ont fait de vains efforts pour acquérir fes graces.
C'est toi qui leur prêtant un appui généreux,
De mes premiers Effais rendis le fort heureux,
Et qui depuis treize ans foutenant leur foibleffe,
Leur a, par quatre fois, fait affronter la presse.
Ton nom les a fauvés de l'oubli dédaigneux
Où languit aujourd'hui tout Écrivain fâcheux,
Qui, fans ménagement fur le choix de l'organe,
Gourmande fes pareils par la bouche de l'Ane,

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Et voulant ramener ce fiécle corrompu
Aux rigoureufes loix que preferit la vertu,
Ne s'inquiéte pas fi par cet artifice
Il irrite l'orgueil des Apôtres du vice.

Tel d'entr'eux qui fe voit de la forte avili

S'ofe encore flatter qu'un éternel oubli,

A fa jaloufe voix enveloppant mes rimes
Eclipfera foudain de févères maximes

Qui, lui faifant hair mes importuns Écrits,
Peuvent à d'autres yeux leur donner quelque prix.
Qu'ils pourfuivent le cours de leurs aigres critiques,
Ces ennemis du goût, des loix, des mœurs publiques :
Mon Livre, que ton nom ne défend point en vain
De reparoître encor leur donne le chagrin.

Je ne mollirai point fur la morale faine
Qu'un intégre Écrivain doit à la Race humaine;
Et, sûr d'être approuvé de tout bon Citoyen,
Sans craindre les méchans j'enfeignerai le bien.
Je fais que de leurs traits la maligne piquûre
Peut faire quelquefois une vive blessure,
Que le plus patient, quand il reffent leurs coups,
A peine à retenir l'ardeur de fon courroux ;

Mais ils n'ont point encor, quelque efpoir qui les charme,
Porté jufqu'à mon cœur le dépit ni l'allarme,
Et je verrai toujours leur haîne fans effroi,
Si ma Mufe fçait plaire à l'ami de mon Roi.

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