FABLE IV.-(107.) Jupiter et le Métayer. Jupiter eut jadis une ferme à donner. Ce ne fut pas sans bien tourner; L'un alléguoit que l'héritage Étoit frayant et rude, et l'autre un autre si. Un d'eux, le plus hardi, mais non pas le plus sage, Le laissât disposer de l'air, Lui donnât saison à sa guise, Qu'il eût du chaud, du froid, du beau temps, de la bise, Enfin du sec et du mouillé, Aussitôt qu'il auroit bâillé. Jupiter y consent. Contrat passé, notre homme Monsieur le receveur fut très-mal partagé. LIVRE VI, fable IV. Son champ ne s'en trouve pas mieux : Jupiter en usa comme un maître fort doux. Concluons que la Providence Sait ce qu'il nous faut mieux que nous. GRECS. Es.-Cor., 265; II 265. 9 LATINS. R. Holch., lect. 9; J. Her., serm. 108; J. Raul., de pœnit., serm. 39; Abst., 2; Faern., 93; Grat. a Sto Elid, 10. FRANÇAIS. Desm., 1; Guill. Haud., 269. ITALIENS. Ces. Pav., 104; Guicc., p. 149; Verdizz., 99. FABLE V.—(108.) Le Cochet, le Chat, et le Souriceau. Un souriceau tout jeune, et qui n'avoit rien vu, Voici comme il conta l'aventure à sa mère. J'avois franchi les monts qui bornent cet état, Sur la tête un morceau de chair, Or c'étoit un cochet dont notre souriceau Comme d'un animal venu de l'Amérique. Que moi, qui, grâce aux dieux, de courage me pique, Le maudissant de très-bon cœur. LIVRE VI, Fable v. Avec cet animal qui m'a semblé si doux : Il est velouté comme nous, Marqueté, longue queue, une humble contenance, Avec messieurs les rats: car il a des oreilles En figure aux nôtres pareilles. Je l'allois aborder, quand d'un son plein d'éclat Mon fils, dit la souris, ce doucet est un chat, Contre toute ta parenté D'un malin vouloir est porté. L'autre animal, tout au contraire, H Bien éloigné de nous mal faire, Servira quelque jour peut-être à nos repas. Quant au chat, c'est sur nous qu'il fonde sa cuisine. Garde-toi, tant que tu vivras, De juger des gens sur la mine. GRECS. Es.-Camer., 394, 328. fer. 4; LATINS. Anon. vet. inéd. (Manusc. de la biblioth. du Roi, 7616) 63; Phil., 9; Abst., 65; Morl., 14; Barl., serm. quadr. hebd. Jac. de Lend., fol. 29. FRANCAIS. YsOp. 1, 63; R. Gob.; Guill. Haud., 231; Bens., 117. ITALIENS. Al. Cinth., prov. 22, cant. 1; Verdizz., 21. ESPAGNOLS. C. G. Tej., fol. 319. ALLEMANDS. Minn.-Zing., 43. ANON. VET. INED. De Gallo et Mure. Mus genuit murem; dogmatizavit eamdem : Subdolus hypocrita te vorat ipse catus ; |