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COUP D'ŒIL

PHILOSOPHIQUE

SUR LE PAYS OCCUPÉ PAR LES COSAQUES
DU DON.

ANCIENNE COMMUNICATION

découverte entre la Mer Caspienne
celle d'Azow et la Mer Noire.

DESCRIPTION

des moyens employés pour préserver Tscherkask, Capitale
de ces Cosaques, des gros débordemens du Don.

Avec trois Planches.

PAR ANTOINE LOUIS DE ROMANÒ
Membre de plusieurs Académies

etc. etc.

Tome Second.

MILAN 1807.

DE L'IMPRIMERIE DE CAIRO ET COMP.

Aux frais de l'Auteur.

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GROS DÉBORDEMENS

DU DON,

ET MOYENS EMPLOYÉS POUR EN PRÉSERVER TSCHERKASK, GAPITALE DES COSAQUES.

LA

différente hauteur des horisons des plaines qui environnent la ville de Tscherkask, l'élévation et la descente graduelle des eaux en printems, depuis le mois de mars jusqu'à celui de juillet; réveillent une imagination la plus frappante du spectacle que nous offrent les lagunes de Venise par le flux et reflux, à cause des dos, buttes barres ou barene, des îles qu'on découvre graduellement et des canaux qui se montrent successi

vement.

Le spectacle est imposant pour l'observateur qui regarde du haut en bas, pour celui, qui se trouvant sur la montagne d'Oksay, fixe son attention sur le cours majestueux du Don qui n'est plus une rivière, mais une Mer ouverte, où suivant la hau

teur des cruës et le degré progressif des niveaux des eaux, il fait paroître Tscherkask, tantôt une ile flottante; et pendant quelque tems une presqu'île.

Les inondations sont plus ou moins sensibles, et apportent plus ou moins de désastres, suivant la quantité des neiges tombées en hiver dans le cœur de la Russie, dans les gouvernemens de Moscou, Toula, Orlow, Tambow, Woronez et Charkow, d'où tirent leur naissance une foule de rivières principales, et secondaires, qui se déchargeant dans le Don, coulent en masse à la Mer

d'Azow.

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Ce n'est pas l'eau de la Mer qui menace la Capitale des Cosaques. Ce n'est pas non plus le seul Don; mais une grande quantité de confluens qui semblent conspirer à l'engloutir. Les principaux s'appellent Tkapyor, Medwieditza, Bousoulouk, Yelawla, Vorona, Donetz, Sall et Manytsch, avec un gran nombre de rivières tributaires, des torrens, et des ruisseaux. (Pl.I.)

L'inondation commence à se fair sentir depuis le monastère de S. Tichan jusqu'aux embouchures du Don, à la Mer d'Azow, en couvrant les plaines qui se trouvent sur la gauche de la rivière, et s'étendant depuis sept jusqu'à trente trois werstes

de largeur; c'est-à-dire d'un talus à l'autre des montagnes secondaires, qui bordent la rivière.

Dans un développement de 410 milles, j'ai reconnu que l'épanchement des eaux du Don se fait plus vers la rive gauche que vers la droite, comme la berge droite est roide et montagneuse; tandis que la gauche n'offre que des plaines et des pentes douces.

La direction constante et réguliere, que quelque fameux ingénieur avoit cru appercevoir dans les chaînes des montagnes, mérite d'être exposée avec plus de fondement, puisque cette direction varie dans chaque continent.

C'est un phénomène qui s'observe dans toutes les montagnes les plus hautes de l'Univers, et les collines les moins élévées. Il y a toujours un côté dont la pente est rapide, tandis que de l'autre côté elle est douce; mais ce qui est remarquable, c'est que d'ordinaire les pentes escarpées se correspondent, elles se trouvent du même côté d'une Mer, d'un lac, d'une rivière.

Toutes les côtes de la Mer depuis S. Pétersbourg jusqu'aux Pyrénées sont donces et fort étendues, tandis qu'elles sont, au contraire plus roides dans l'autre sens. J'ai eu lieu de remarquer, que la Mer Adriatique est bordée des mon

par

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