quatre morceaux de bois folides, de la forme de parallélipipedes rectangu laires, chacun de onze pouces de long fur cinq & demi de large, & fur un peu plus d'un demi-pouce d'épais, dont le deux grandes furfaces oppofées étoient divifées en petits quarrés, femblables à celui de l'Abaque que je viens de décrire; avec cette différence qu'ils n'étoient percés qu'en quelques endroits où des épingles étoient enfoncées jusqu'à la tête. Chaque furface repréfentoit neuf petites tables arithmétiques, de dix nombres chacune, & chacun de ces dix nombres étoit compofé de dix chiffres. La planche 6 repréfente une de ces petites tables; & voici les nombres qu'elle contenoit :

Lettres sur les Aveugles.

Il eft auteur d'un ouvrage très-parfait dans fon genre: ce font des élémens d'algebre, où l'on n'apperçoit qu'il étoit aveugle qu'à la fingularité de certaines démonftrations qu'un homme qui voit n'eût peut-être pas rencontrées; c'est à lui qu'appartient la divifion du cube en fix pyramides égales, qui ont leurs fommets au centre du cube, & pour bafes chacune une de fes faces. On s'en fert

pour démontrer d'une maniere trèsfimple que toute pyramide eft le tiers d'un prifme de même bafe & de même hauteur.

Il fut entraîné par fon goût à l'étude des Mathématiques, & déterminé par la médiocrité de fa fortune & les confeils de fes amis, à en faire des leçons publiques. Ils ne douterent point qu'il ne réufsît au-delà de fes efpérances, par la facilité prodigieuse qu'il avoit à fe faire entendre. En effet, Saunderfon parloit à fes éleves comme s'ils euffent été privés de la vue; mais un aveugle qui s'exprime clairement pour des aveugles, doit gagner beaucoup avec des gens qui voient; ils ont un télescope de plus.

Ceux qui ont écrit fa vie difent qu'il étoit fécond en expreffions heureufes, & cela eft fort vraisemblable.