de Latin & de Grec, & plus de Mufique. Veillez, je vous prie, à ce qu'il ne fe gliffe point de fautes dans les exemples; il n'en faudroit qu'une pour tout gâter. Vous trouverez dans la planche du dernier Livre de Lucrece, de la belle Edition d'Avercamp, la figure qui me convient; il faut feulement en écarter un enfant qui la cache à moitié, lui fuppofer une xij LETTRE DE L'AUT. bleffure au-deffous du fein, & en faire prendre le trait. M. de S.... mon ami, s'est chargé de revoir les épreuves; il demeure rue neuve des.... Je fuis MONSIEUR, Votre, &c. LETTRE LETTRE SUR LES SOURDS ET MUETS, A l'ufage de ceux qui entendent & qui parlent; Où l'on traite de l'origine des inverfions, de l'harmonie du ftyle, du fublime de fituation, de quelques avantages de la Langue Françoife fur la plupart des Langues anciennes & modernes, & par occafion de l'expreffion particuaux beaux Arts. liere J E n'ai point eu deffein, honneur de vos recher ches, & vous pouvez revendiquër dans cette Lettre tout ce qui vous A conviendra. S'il eft arrivé à mes idées d'être voifines des vôtres, c'eft comme au lierre à qui il arrive quelquefois de mêler fa feuille à celle du chêne. J'aurois pu m'adreffer à M. l'Abbé de Condillac, ou à M. du Marfais, car ils ont auffi traité la matiere des inverfions; mais vous vous êtes offert le premier à ma penfée, & je me fuis accommodé de vous, bien perfuadé que le public ne prendroit point une rencontre heureuse pour une préférence. La feule crainte que j'aye, c'eft celle de vous diftraire, & de vous ravir des inftans que vous donnez fans doute à l'étude de la Philofophie, & que vous lui devez. Pour bien traiter la matiere des invėrsions, je crois qu'il est à propos d'examiner comment les langues fe font formées. Les objets fenfibles ont les premiers frappé les fens, & ceux qui réuniffoient plufieurs qualités fenfibles à la fois ont été les premiers nommés; ce font les différens individus qui compofent cet univers. On a enfuite diftingué les qualités fenfibles les unes des autres, on leur a donné des noms; ce font la plupart des adjectifs. Enfin, abftration faite de ces qualités fenfibles, on a trouvé ou cru trouver quelque chofe de commun dans tous ces individus, comme l'impénétrabilité, l'étendue, la couleur, la figure &c. & l'on a formé les noms métaphyfiques & généraux, & prefque tous les fubftantifs. Peu à peu on s'eft accoutumé à croire que ces noms représentoient des êtres réels: on a regardé les qualités fenfibles comme de fimples accidens; & l'on s'eft ima |